François Hollande : malmené par son camp, il prépare sa revanche

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François Hollande : malmené par son camp, il prépare sa revanche

Après la défaite cuisante des départementales et l'humiliation pour le Parti socialiste, François Hollande veut rassembler son camp afin que la gauche ait une chance pour l'élection de 2017. Le Canard Enchaîné révèle les salamalecs du chef de l'Etat.

S'il a accusé le coup après la cinglante défaite de dimanche dernier, le chef de l'Etat veut désormais rebondir. François Hollande a une idée fixe : convaincre les alliés du parti socilialiste, humilié par la déculottée des élections départementales, de ne plus se disperser. Le Canard Enchaîné rapporte que le président multiplie les efforts auprès de certains cadres du parti qui deviennent de jour en jour une menace grandissante pour la cohésion de sa ligne politique. Ainsi a-t-il rencontré la semaine dernière à l'Elysée Martine Aubry, qui n'a pas pris de gants pour lui dire tout le mal qu'elle pensait de lui : "Pourquoi as-tu dit que tu ne changerais rien, ni de politique ni de Premier ministre ?" rapporte Le Canard. Elle aurait même ajouté, en guise de menace à quelques mois du congrès du PS : "Je ne peux me contenter de bricoler un texte de motion de congrès avec Camba[délis], ça ne m'intéresse pas [...]. Ce que je veux, c'est une inflexion, à la fois économique, sociale et institutionnelle", à savoir, au minimum, une réforme du CICE (Crédit d'impôt compétitivité emploi), une réforme du mode de scrutin pour insérer une dose de proportionnelle. Autre meilleur ennemi de Manuel Valls reçu à l'Elysée, Jean-Marc Ayrault, qui lui aussi met la pression sur Français Hollande : "On ne peut pas continuer à gouverner pendant deux ans à coup de 49-3 !" l'aurait-il mise en garde, prenant soin d'ajouter que les "débauchages individuels ne serviraient à rien".

François Hollande est poutant prêt à consacrer du temps avec ceux qui l'agacent le plus, pour reconstruire une gauche aujourd'hui éclatée. Le Canard Enchaîné révèle par exemple qu'il a ramené Cécile Duflot dans l'avion présidentiel le 29 mars de Tunis. Le chef de l'Etat s'est exposé à ses critiques, mais il est manifestement capable de prêter le flanc pour convaincre et parvenir à ses fins : oui, l'ancienne ministre serait désormais disposée à un retour au gouvernement, à la condition que "l'écologie soit replacée au centre du débat". Si le chef de l'Etat se montre aussi séducteur auprès de ses détracteurs, c'est qu'il prépare sa revanche sur la droite, qui multiplie les victoires intermédiaires, et qui s'apprête à nouveu à gagner le prochain scrutin, les élections régionales.

"Le club du 21 avril"

Le Canard rapporte ainsi que François Hollande a appelé plusieurs socialistes battus dimanche, pour qu'ils restent mobilisés. "Je suis triste pour vous, mais nous devons faire de cette défaite un tremplin. Avec un FN qui grimpe et un Sarko qui pointe le bout de son nez, qui osera jouer la division ?" aurait-il dit aux battus. Le célèbre palmipède livre alors l'analyse du président, qui redoute la multiplication des candidatures de la gauche en 2017 : "Les frondeurs, la plupart d'entre eux, Duflot, Mélenchon, quelques autres, c'est le club du 21 avril, il faut le dire !". Lui, est en tout cas convaincu qu'il faut rassembler, mais aussi se montrer patient : "Les résultats économiques ne sont pas encore perceptibles. [...] Cela a pu conduire à une démobilisation de notre électorat, qu'a aggravée la division de la gauche".