à lire sur le Monde.fr , vendredi 3 avril 2015

                              

VENDREDI 3 AVRIL 2015

			Nucléaire iranien : les détails de l'accord-cadre trouvé à Lausanne   Cet accord politique âprement négocié visant à réduire la production iranienne d'uranium enrichi ouvre la voie à un texte définitif d'ici à la fin juin.
			Kenya : au moins 147 morts dans l'attaque d'un campus par des Chabab   Les islamistes du groupe Chabab ont revendiqué l'attaque. Soixante-dix neuf personnes ont également été blessées.
			Traitement des attentats en région parisienne : des médias visés par une plainte   Six personnes cachées dans l'Hyper Cacher pendant la prise d'otage d'Amedy Coulibaly ont déposé plainte pour mise en danger de la vie d'autrui.
			Qui est le ou la président(e) de votre département ?   Quatre jours après le second tour des élections départementales, les quatre-vingt-dix-huit conseils départementaux élisaient leurs présidents jeudi 2 avril.
			Hoax : non, il ne fait pas plus chaud en Antarctique qu’à Nice   L'information selon laquelle l'Antarctique aurait connu mardi sa journée la plus chaude de l'histoire avec pas mois de 17,5 °C à Esperanza masque des conditions climatiques bien plus complexes.
			Les rebelles houthistes s'emparent du palais présidentiel d'Aden au Yémen   Les combats font rage au Yémen, où 519 personnes sont mortes en deux semaines selon l'ONU.

	En images   Loi renseignement : une surveillance de masse ? La loi relative au renseignement fait débat. L'association de défense des libertés la Quadrature du Net souligne les risques d'excès d'une telle mesure.   Kenya : attaque d'un campus universitaire   Chronique : pourquoi les Occidentaux soutiennent-ils les sunnites ?   Le Buena Vista Social Club : rafraîchissant ou réchauffé ?   Yémen : manifestation houthiste à Sanaa contre les bombardements aériens

	Et aussi
			Nouvelles arrestations après l'attentat du Musée du Bardo en Tunisie   Quarante-six personnes sont désormais en détention, quinze jours après l'attaque qui a fait 22 morts à Tunis.
			Chine : l'ex-chef de la sécurité Zhou Yongkang inculpé de corruption   L'ancien chef de la sécurité en Chine, Zhou Yongkang, a été formellement inculpé pour corruption, abus de pouvoir et divulgation intentionnelle de secrets d'Etat.
			Comment détecter la vulnérabilité suicidaire ?   A la suite du crash de l'A320 de la compagnie Germanwings, provoqué volontairement par le copilote, l'enquête s'intéresse aux antécédents psychologiques d'Andreas Lubitz.
| LE JOURNAL DATÉ DU 3 AVRIL     A Samothrace, sur la piste de la Victoire   Portrait de l’une des plus grandes stars du Louvre, dont la récente restauration a rendu tout son éclat sans résoudre toutes les énigmes qui l’accompagnent.  Lire le journal
			Des casques bleus reconnus responsables de la mort de manifestants au Mali   Une enquête a mis en avant « un usage excessif et non autorisé » de la force lors de la répression d'un rassemblement le 27 janvier à Gao.
			Législatives au Royaume-Uni : les grands partis face aux petites formations   Aucun des sept débatteurs n'est sorti vainqueur du premier affrontement télévisé de la campagne.
			Des milliers de personnes manifestent contre l'austérité à Montréal   De 10 000 à 15 000 personnes ont participé au rassemblement contre l'austérité imposée par le gouvernement.

Etape "historique" sur le nucléaire iranien

Les grandes puissances occidentales et Téhéran se sont félicités de l'accord d'étape sur le nucléaire iranien arraché jeudi. Après un incroyable marathon diplomatique de dix-huit mois et une dernière ligne droite de discussions ininterrompues pendant huit jours et nuits au bord du lac Léman, les négociateurs sont parvenus à s'entendre sur la majorité des points clés du dossier et à s'engager vers un accord final. "Une entente historique" qui, "si elle est pleinement appliquée, empêchera l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire", a salué le président américain, Barack Obama. Le compromis obtenu ne marque toutefois pas la fin de l'affaire, car tous les détails techniques de ce dossier extraordinairement complexe devront être gravés dans le marbre d'ici à trois mois. Selon l'accord cadre, l'Iran a accepté de réduire sensiblement le nombre de ses centrifugeuses, les machines servant à transformer l'uranium qui, enrichi à 90 %, permet la fabrication d'une bombe. L'Iran maintiendra près de 6 000 centrifugeuses contre 10 000 en activité actuellement. Téhéran a aussi accepté de ne plus enrichir d'uranium pendant au moins quinze ans sur le site de Fordo, enfoui sous la montagne et de fait impossible à détruire par une action militaire. Sur la délicate question de la levée des sanctions, l'accord prévoit que les mesures unilatérales américaines et européennes soient suspendues dès que le respect de ses engagements par l'Iran aura été certifié par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Elles seront rétablies si l'accord n'est pas appliqué. "Un accord menacerait la survie d'Israël", a réagi le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Barack Obama, lui, devra faire face aux détracteurs d'un accord aux Etats-Unis. Hier, les républicains du Congrès ont annoncé qu'ils persisteraient à demander un droit de regard sur tout accord final concernant le nucléaire iranien.

Le Kenya sous la menace croissante des Chabab Une fois encore, ils ont prouvé leur appétence pour le carnage. Dans une attaquequi n'est pas sans rappeler celle du centre commercial de Nairobi, en septembre 2013 (67 morts), les islamistes somaliens chabab ont pris jeudi pour cible l'université de Garissa, ville kényane sise à environ 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie. Le bilan est terrible : au moins 147 morts et 79 blessés, rapporteUSA Today. Nés en 2006, les Chabab ("la jeunesse", en arabe), mouvement rallié à la nébuleuse Al-Qaida depuis février 2012 (après en avoir été initialement tenu à l'écart) et qui compterait dans ses rangs entre 7 000 et 9 000 combattants (The Guardian), ont justifié cet assaut sanglant par le fait que "le Kenya [était] en guerre contre la Somalie". De fait, depuis 2011, les troupes kényanes sont engagées sur le sol somalien afin de faire pièce à ces radicaux, tenants du salafisme. Prises de court, les forces de sécurité kényanes n'ont pu empêcher le drame. La raison ? L'incapacité des autorités à tirer les leçons des précédentes tueries et à mettre en place un système de réaction rapide et efficace contre le terrorisme, avance Peter Aling'o, expert des questions sécuritaires, cité par la Deutsche Welle. Pour David McKenzie, de CNN, les Chabab, "bousculés" par la concurrence mortifère de Boko Haram (au Nigeria), de l'autoproclamé Etat islamique et d'Al-Qaida dans la péninsule Arabique, cherchent à démontrer qu'ils conservent toute leur place dans la galaxie djihadiste. "Si l'ossature et les ressources du groupe demeurent intactes au Kenya, d'autres attaques comme celles-ci auront lieu", prédit-il. Professeur à l'université de Birmingham, Stefan Wolff estime quant à lui que, si un engagement militaire est nécessaire, il faut aussi s'attaquer aux maux de l'exclusion dont souffrent les citoyens de la Corne de l'Afrique. Car, conclut-il, "ces problèmes continuent de fournir de l'oxygène aux idéologies nihilistes".

Un webdoc décrypte la fonction de maire

Argent, pouvoir, vie publique et vie privée... l'image du maire auprès des citoyens n'est pas toujours très reluisante. Et ce ne sont pas les récents scandales entourant le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, qui vont bousculer les a priori. Dans le documentaire Vie de maire, les dessous de l'écharpe, diffusé samedi soir sur la chaîne Public Sénat (à 22 heures), les caméras de Pascal Carcanade et de ses équipes ont suivi six élus locaux dans leur région. Six portraits sensibles sur l'engagement d'hommes et de femmes, maire d'une petite commune ou adjoint d'une grande ville, de droite comme de gauche, qui font leurs premiers pas dans leurs fonctions d'édile. Lancé un an après les élections de mars 2014, Vie de maire est aussi un webdocumentaire (viedemaire.fr) réalisé par la maison de production Parker Wayne Philips (prix Reporters d'espoir 2014 pour le webdoc Ma vie à deux balles), qui prolonge l'expérience et tente de répondre à différentes questions, voire de battre en brèche certaines idées reçues. Sur un ton un peu décalé, le site propose de mieux cerner nos élus locaux : sont-ils "tous pourris" ? trop payés ? cumulards ? de vieux hommes blancs ? Ont-ils trop de pouvoir ? Ces "idées reçues" sont passées au crible dans différentes vidéos par plusieurs experts (politologues, psychanalystes, élus, sociologues, etc.). En outre, un jeu test permet de découvrir quel maire vous seriez selon votre façon de gérer différentes situations du quotidien d'un élu (célébration de mariage, incidents de chantier, etc.). Ce dispositif transmédia original est également complété par une revue au format mook (magazine-book), en vente à partir du 4 avril (15 euros).