Kazakhstan : Nazarbaïev, indéboulonnable satrape |
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Pour ce scrutin anticipé, nul suspense ni attente fiévreuse des résultats. Avant même que l'élection présidentielle se tînt au Kazakhstan, vaste pays d'Asie centrale riche en ressources énergétiques (pétrole, gaz, uranium), la victoire était promise à Noursoultan Nazarbaïev. De fait, le chef de l'Etat sortant, au pouvoir sans discontinuer depuis 1990, a été reconduit dimanche dans ses fonctions pour un nouveau mandat de cinq ans, avec un score "à la soviétique" : 97,7 % des suffrages exprimés pour une participation de 95,22 %, selon les chiffres rendus publics par la commission électorale centrale et rapportés par The Astana Times. Ses deux "rivaux", candidats falots censés donner au vote un vernis démocratique, n'ont récolté que des miettes : 1,6 % pour l'un, 0,7 % pour l'autre. Cette réélection attendue, bâtie sur un système autoritaire vassalisant toute forme d'opposition et maintenant un contrôle strict sur les médias, a lieu dans un contexte difficile pour le Kazakhstan. Astana doit en effet composer avec la baisse des cours de l'or noir et le ralentissement qui frappe la Russie (sous sanctions occidentales), avec laquelle, de surcroît, l'intégration économique est difficile, souligne la BBC. Conséquence : le taux de croissance prévu pour 2015 devrait passer de 5,1 % à 1,5 %. A cela s'ajoute la crainte – toujours non dissipée – que Moscou cherche, comme en Ukraine, à semer les graines de la discorde en instrumentalisant à son profit la minorité russe, qui représente un quart de la population (NY Times). A 74 ans, le "chef de la nation" (Elbassy), titre que Noursoultan Nazarbaïev s'est fait attribuer en 2010, n'a pour l'heure aucun héritier désigné, ce qui alimente toutes les spéculations – un jeu potentiellement dangereux, observe le Guardian. Ignorant ces considérations, The Astana Times, lui, préfère disserter sur les mérites du président, porté au pinacle comme étant "l'homme de la situation"... |
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