L'Ouzbékistan toujours sous la botte de Karimov |
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Dès la semaine dernière, la BBC l'avait prédit, sans grand risque de se fourvoyer. Nul besoin en effet de prescience pour anticiper la réélection d'Islam Karimov à la tête de l'Ouzbékistan, ex-République soviétique d'Asie centrale peuplée d'un peu plus de trente millions d'habitants. Sans surprise, le président sortant, au pouvoir depuis 1989, a été reconduit dans ses fonctions pour cinq ans avec un score... stalinien – 90,39 % des voix pour un taux de participation de 91,01 %, rapporteAzernews. Un quatrième mandat obtenu face à trois "rivaux" fantoches qui, rappelle Bloomberg, viole allègrement la lettre de la Constitution du 8 décembre 1992, celle-ci prévoyant, dans son article 90, que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Observatrice attentive du scrutin, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a fustigé plusieurs "irrégularités", tant au niveau juridique (votes par procuration douteux) qu'organisationnel, la couverture médiatique préélectorale donnant au chef de l'Etat sortant "un net avantage", souligne The Guardian. A l'instar de Mutabar Tadjibaeva, ancienne prisonnière politique aujourd'hui réfugiée en France, les défenseurs des droits de l'homme s'inquiètent du sort réservé aux opposants, "détruits, embastillés, poussés à l'exil ou éliminés" (Radio Free Europe). A 77 ans, l'autocrate de Tachkent, "implacable et versatile", n'a, semble-t-il, aucun successeur désigné pour le remplacer en cas de décès ou d'empêchement. Une situation qui ne l'embarrasse guère, sa seule préoccupation ayant été jusqu'ici de consolider son pouvoir. Sa principale arme, selon Foreign Policy ? Une "diplomatie matoise" grâce à laquelle l'ancien apparatchik ne se prive pas de mettre en concurrence les puissances – Russie, Chine et Etats-Unis – qui lorgnent les richesses du pays...
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