Les personnes étrangères vivant en situation régulière sur le territoire français sont aussi la cible de propositions de loi qui reprennent amalgames et idéologies d’extrême-droite et dont les conséquences pourraient être désastreuses.
C’est le cas de la proposition de loi instaurant une condition de résidence régulière de 2 ans pour accéder à certaines prestations sociales qui a été adoptée au Sénat le 18 mars dernier. Cette proposition de loi laisse entendre que les personnes étrangères répondent à un supposé « appel d’air » suscité par les prestations sociales en France alors même que cette rengaine nourrie par les préjugés est démentie par les chercheurs.
Il s’agit ni plus ni moins d’une « préférence nationale » déguisée, qui viendra exclure de nombreuses personnes étrangères en situation régulière ainsi que leurs enfants, de l’accès aux prestations familiales, aux aides personnalisées au logement et à l’allocation personnalisée d’autonomie. Privées de ces prestations essentielles, de nombreuses familles, enfants et personnes âgées plongeraient dans la précarité. Celles déjà en situation de vulnérabilité verraient leurs conditions de vie et leur état de santé se dégrader.
Cette proposition de loi constitue un précédent dangereux qui menacerait le fondement même de notre modèle social dont nous pourrions craindre qu’il soit élargi demain à d’autres catégories de la population. Si elle est confirmée par un vote à l’Assemblée nationale, ce sera une rupture d’égalité majeure et inédite en matière d’accès aux droits fondamentaux pourtant garantis par notre Constitution et les engagements internationaux de la France.
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