On en voit qui n’ont pas l’air malheureux de reprendre du service. Il suffisait d’observer Gérald Darmanin, en goguette le 25 décembre au tribunal d’Amiens et à la prison de Liancourt, afficher un large sourire d’autosatisfaction devant les caméras de télévision.
Le nouveau ministre de la Justice s’est fendu de quelques déclarations, sans surprise, où « rapidité » et « fermeté » seraient les deux mamelles de sa politique en la matière. Sarkozy voulait nettoyer au Kärcher les quartiers pour mettre la « racaille » en prison, Darmanin veut nettoyer les prisons de « toutes les difficultés ».
On se souvient de Coluche, se moquant de la pub pour les nouvelles lessives : « Moins blanc que blanc, ça doit être gris clair mais plus blanc que blanc ? C’est nouveau, ça vient de sortir. » C’est la nouvelle formule de génie (sans bouillir) de Darmanin, passé de premier flic de France à premier justicier de France. Sarkozy va-t-il prêter son Kärcher à Darmanin ?
Dans le genre enfumage et recyclage à tous les étages, le gouvernement Bayrou ose tout. C’est à ça qu’on le reconnaît. Darmanin reprend donc du service avec, toujours place Beauvau, Bruno Retailleau, un autre obsédé de la course au Rassemblement national.
Concours de fiers à bras où effets de manche rime avec impuissance. À leurs côtés, Mme Borne, désormais ministre de l’Éducation nationale, avec à l’horizon la suppression de 4 000 postes d’enseignants, austérité oblige. Mais elle avoue ne pas être une spécialiste de ce dossier. Philippe Tabarot, ministre des Transports, adepte de la privatisation du rail, toujours prêt à remettre en cause le droit de grève. Heureusement qu’il se dit « ouvert au dialogue social »…
On continue ? À la culture, on prend la même et on recommence. Rachida Dati n’a visiblement pas l’intention de quitter les ors de la rue de Valois, avec vue sur les jardins des Tuileries et les colonnes de Buren. Le patrimoine, c’est son dada. Les coupes budgétaires pratiquées à la hache dans les Pays de la Loire et ailleurs ne retiennent pas son attention tant elle n’a qu’une seule obsession, la Mairie de Paris. Enfin, il y a Manuel Valls, de retour de Barcelone. Cap sur l’outre-mer. Faut-il en rire ou en pleurer ?
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