De l’Ukraine à la Syrie, défendre la liberté des peuples et les droits humains
Nous ne pouvons pas détourner le regard devant les dominations impériales, coloniales ou dictatoriales, devant les guerres et tragédies qu’elle provoquent comme au Proche-Orient ou en Europe de l’Est. Avant le génocide arménien de 1915 (qu’il n’a pas connu), Jaurès dénonçait déjà haut et fort, à l’Assemblée 20 ans plus tôt, ses prémices : le « martyre et massacre de tout un peuple ». La gauche française d’aujourd’hui devrait avoir, pour toutes ses composantes, ce même courage clairvoyant et juste.
On retrouve un tel courage aujourd’hui chez un Bernie Sanders qui dénonce avec la même vigueur les auteurs des massacres de masse, ininterrompus depuis des mois, en Ukraine et à Gaza et interpelle le pouvoir états-unien. En France, et pas qu’à gauche, on est hélas loin du compte. Qui donc soutient à la fois les sanctions contre Israël et contre la Russie et se prononce pour le respect, partout, du droit international ? Tous les principaux responsables politiques français ont-ils activement condamné la dictature criminelle de Bachar El Assad ? On sait bien que non, à l’heure où s’écroule ce régime infâme.
Ne pouvait-on pas mieux soutenir et protéger les Syriens quand on combattait Daesh ?
Le bourreau du peuple syrien, qui avec l’aide de la Russie et de l’Iran, est responsable de la mort de 500.000 compatriotes depuis près de 15 ans est enfin tombé. Au XXe siècle, il n’y a pas si longtemps, ce pays fut pendant 23 ans, comme le Liban voisin, sous administration française jusqu’en 1946. On peut se demander si notre gauche, notre pays et l’Union européenne, qui certes ont isolé et sanctionné économiquement ce régime, ont fait assez ces quinze dernières années pour aider la résistance laïque syrienne qui, dans le sillage des printemps arabes, s’était révoltée contre le dictateur. Mais il est sûr que les déclarations répétées, y compris de responsables de gauche, contre cette résistance, niant son existence, niant les gazages de civils par le dictateur, approuvant le soutien et les bombardements de Poutine, ont été indignes. Sans parler de la pseudo « Fédération syndicale mondiale (FSM) » qui a toujours soutenu le régime Assad !
Macron, l’UE et les États-Unis cautionnent les exactions de l’État colonial israélien.
Depuis 15 mois, la France et ses alliés ont-ils été protecteurs du droit international (qu’ils sont censés défendre) et des populations en Palestine puis au Liban où est documentée -par l’ONU notamment- la mort de 50.000 civils environ par bombardements continus, massifs et indiscriminés de l’armée israélienne ? Évidemment non ! La Palestine fut, elle aussi, sous administration européenne, britannique, jusqu’à la création en 1948 sous protection euro-américaine de l’État d’Israël, constamment soutenu depuis (par la France notamment qui dans les années 1950 lui a fourni l’arme atomique), y compris dans l’occupation illégale des territoires palestiniens. Comme le demandent aussi de plus en plus de citoyens israéliens, Il suffirait que l’Europe et les USA disent fermement « stop » à Israël pour arrêter les massacres et commencer à mettre fin à l’occupation, pour une paix juste. Mais, en France, les droites s’y opposent et aussi, hélas, certains dans la droite du PS.
Toute la gauche doit soutenir la résistance ukrainienne.
Le droit international ne résout pas tout mais il offre des repères et un cadre raisonnable pour contenir la force brutale des nationalismes et en protéger les peuples. Contrairement à l’extrême-droite française, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, FSU, UNSA, Solidaires) et la gauche conséquente sont aux côtés du peuple ukrainien agressé, notamment les formations qui, comme nous, participent au RESU (Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine). Le Nouveau Front Populaire (LFI et PCF compris) doit être clair et mobilisé pour cette cause juste, à l’heure où Trump prépare ses retrouvailles avec Poutine.
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