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dimanche 1 septembre 2024

Rue89 avec L'OBS - Pourquoi les mères négligent-elles leur santé ? - Dimanche 1 er septembre 2024

 

Dimanche 1 septembre 2024

Pourquoi les mères négligent-elles leur santé ? Fin juillet, ma gynéco a écarquillé les yeux devant son ordinateur : « Vous n’avez jamais fait le bilan sanguin que je vous avais prescrit il y a un an. » Je me rappelle très bien pourquoi : à l’époque, je traversais une passe compliquée, ma fille de 1 an dormait mal, j’étais débordée, alors j’ai remis ces analyses à demain, autant dire à jamais.

C’est ainsi pour tout. Percluse d’urticaire et d’allergies en tous genres, je profite des visites de mes enfants chez le généraliste pour quémander des antihistaminiques. Je n’ai pas fait contrôler ma vue depuis Mathusalem, alors que je trouve flous les sous-titres de la série « Kingsman ». Autour de moi, mes amies ne prennent pas beaucoup plus soin d’elles. L’une, ultra-dévouée à sa famille et à son travail, a fini en burn-out cet été. Bilan : quinze jours d’arrêt durant lesquels elle a pratiqué le yoga et la peinture. « Tu comprends, m’a-t-elle expliqué, j’adore peindre, ça me fait beaucoup de bien, mais je ne peux jamais. Ça prend du temps de peindre des coquelicots, il faut laisser sécher chaque couche pendant trois heures. »

Une autre proche, mère de deux enfants en bas âge, a renoncé à ses séances de kiné, faute de pouvoir les caler dans son emploi du temps. Qu’importe si elle doit régulièrement porter une ceinture de maintien, tant elle souffre du dos. Entre le travail, les corvées domestiques et la vie de famille, la variable d’ajustement, ce sont les mères.

Selon une étude menée en 2021, en cas de problème de santé, 77 % des femmes ne se rendent chez le médecin que lorsqu’elles ne sont plus en état de fonctionner. En clair : elles tirent au maximum sur la corde, jusqu’à craquer. Tout juste certaines ont-elles un peu de répit grâce au télétravail autorisé depuis la pandémie dans une bonne partie du secteur tertiaire. Un fonctionnement qui, au passage, aurait pu être mis en place bien avant si la conciliation vie privée/vie professionnelle et la santé des salariés intéressaient nos dirigeants.

Pourtant, comme me l’a très justement fait remarquer une collègue, future maman, « ça devrait être comme dans l’avion. Lorsqu’il y a un problème, les parents doivent mettre le masque à oxygène en premier pour être capables d’aider leurs enfants ».

Bérénice Rocfort-Giovanni

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