Montrer que la gauche est prête à gouverner
Le pays a vu un Président esquiver et manœuvrer pendant 2 mois pour sauver son pouvoir après avoir perdu 2 élections. Mais l’ordre du jour reste le même pour la gauche : gouverner, comme le vote populaire lui en a donné mandat en juillet. Pourquoi ne pas former, dans l’opposition dès maintenant, un « gouvernement alternatif »(1) préfigurant, avec Lucie Castets, celui que nous proposons au pays ?
Contre le pays, « en même temps » la droite et l’extrême-droite…
Le nouveau Front populaire (NFP) a une majorité relative à l’Assemblée. C’est la règle dans toutes les démocraties européennes de laisser gouverner la coalition arrivée en tête. Au lieu de la laisser dérouler son programme sans la censurer d’emblée, la Macronie a préféré composer avec l’extrême-droite pour s’assurer que les lepénistes ne censurent pas un gouvernement proche d’eux. Ainsi, rien ne va changer. Avec une moitié de ministres macronistes et une autre de la droite traditionnelle, le « gouvernement des perdants » de Barnier va poursuivre et durcir la politique autoritaire et inégalitaire des 7 années dernières.
Sous le vernis des bonnes manières et d’une feinte modération, M. Macron garde les choix de droite qu’il avait fixés dès 2017 avec Édouard Philippe. Le gouvernement Barnier ne voudra ni augmenter les salaires et les pensions, ni renforcer les services publics, ni prendre des mesures fortes pour freiner la catastrophe écologique en cours, ni apporter un soutien intelligent à la ruralité ou aux quartiers défavorisés. Il faudra leur imposer par la lutte ! Le 1er octobre, à l’appel des organisations syndicales CGT-Solidaires-FSU, nous serons dans la rue pour affirmer les exigences des salariés, dont l’abrogation de la contre-réforme des retraites.
Et alors nous, la gauche ?
D’abord, renforcer notre union, sans laquelle nous serions hors-jeu. Écartons résolument les tentatives de fracturer le NFP. Même si les grands médias nous conseillent de renoncer à l’unité (en nous enjoignant par exemple de remettre en piste l’ancien ministre de l’Intérieur de Manuel Valls, l’ex-PS Bernard Cazeneuve), il faut tenir le cap et réunir toute la gauche.
La gauche, dans sa diversité, peut parfaitement s’entendre sur des responsables (comme Lucie Castets) et sur des orientations communes, dont le socle est le programme du Nouveau Front populaire. Cela n’empêche pas de débattre de stratégie, de méthode, pour offrir au pays un autre horizon que celui, délétère, des héritiers de Pétain. Quels espoirs et perspectives proposer aux ouvriers, employés, paysans, à celles et ceux, éloigné.e.s des métropoles, qui se sentent « oublié.e.s » au point, massivement, de voter pour Le Pen ? Réfléchir et débattre, dans le respect et sans anathème, en évitant les mots qui blessent, ce doit être l’esprit d’une gauche vivante.
C’est dans cet esprit que, lors de la fête de l’Huma, nous avons débattu avec des membres des Écologistes, du PS, du PC, de Picardie debout, de Génération.s (2) dans le stand commun que la Gauche démocratique et sociale (GDS) a tenu avec les militantes et militants de l’Après et d’Ensemble. Pour la GDS, ce stand commun est un premier pas dans la construction d’un nouvel outil politique, pluraliste et démocratique au cœur même du nouveau Front populaire, pour le faire gagner.
(1) Un gouvernement alternatif est ce qu’on appelle dans certains pays un « shadow cabinet » d’opposition.
(2) Les intervenants de LFI que nous avions contactés n’ont pas donné de suite positive à notre invitation.
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