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samedi 27 janvier 2024

La lettre de PATRICK LE HYARIC - Israël devant la Cour internationale de Justice - samedi 27 janvier 2027

 

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La Lettre du 27 janvier 2024
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Bonjour à chacune et chacun,

Israël devant la Cour internationale de Justice

Saisie par l’Afrique du Sud, la plus haute instance judiciaire internationale, la Cour internationale de Justice vient de rendre une ordonnance marquant un tournant contre l’impunité d’Israël. La cour ordonne à l’État d’Israël d’empêcher un génocide à Gaza. Selon elle, «il existe qu’un risque réel et imminent d’un préjudice irréparable soit causé aux Palestiniens de Gaza ». Elle demande à l’État d’Israël de « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission de tout acte de génocide ». Sur cette base, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir. La Commission européenne a de son côté appelé Israël et le Hamas à se conformer à la décision de la cour de justice. Il s’agit d’une décision de première importance qui devrait conduire les États-Unis et l’Union européenne à cesser toute coopération avec l’État d’Israël. Fort du droit les mouvements populaires pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et une discussion politique pour un État palestinien viable doivent se poursuivre.
 
 
Les moulinets d’Attal sur une botte de paille ne mettront pas de beurre dans les épinards

Le feu qui couvait depuis des mois, dans nos fermes, dans nos villages et nos cantons ruraux vient de se raviver sous le souffle des souffrances, de la mal vie jusqu’à parfois la perdre, des cadences infernales, des tonnes de paperasseries, et des journées sans fin. Le mouvement paysan parti de la base sans consigne, ni mot d’ordre du syndicat officiel qui s’évertue à calmer le jeu et à protéger le pouvoir n’a rien d’une colère passagère qu’il suffirait de calmer à coup de moulinets ministériels sur une botte de paille. C’est un cri d’alarme d’une extrême profondeur, un révélateur de la nature de l’exploitation capitaliste de travailleurs non-salariés. C’est le grand cri de celles et ceux qui sont enchaînés à une terre qui ne les nourrit plus et la désespérance de travailleurs endettés. Bizarrement, personne ne parle du rôle de la banque qui tient en laisse le paysan depuis le jour de son installation jusqu’à sa maigre retraite. Bizarrement, tous ceux qui ont loi après loi, modification successive de la politique agricole commune, les partisans du « marché ouvert où la concurrence est libre » se placent du côté des paysans alors qu’ils en sont les fossoyeurs. En ce moment même, ils tentent de conclure un accord de libre-échange avec un certain nombre de pays d’Amérique latine (Mercosur), après avoir adopté dans le dos du monde paysan l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, tout en refusant de donner la possibilité au Sénat de se prononcer sur le traité avec le Canada pourtant en application depuis sept ans. Ces traités de libre-échange conforme aux orientations de L’Organisation mondiale du commerce qu’ils ont tous approuvés à l’exception des communistes sont la tombe de nos campagnes.

Il existait un mécanisme de prix de base à la production au sein de l'Union européenne. Il était à parfaire, mais ils l’ont détruit pour permettre au complexe agro-industriel de se faire son beurre. Quant à la loi dite « Egalim » elle ne permet pas la mise en place de prix de base rémunérateur. Elles ne servent qu’à organiser des négociations au sein du capitalisme entre le capitalisme industriel de la transformation et celui de la distribution sous l’attentif œil des fonds financiers. Ni le paysan, ni l’artisan, ni même la PME, ni le consommateur citoyen n’y gagnent quoi que ce soit. Les prix à la production baissent, le prix à la consommation augmente.

Et, il y ceux qui à droite et au pouvoir critiquent la Commission européenne. Mais qui dira que cette commission est justement composée des représentants de ces partis qui démagogiquement font mine de la critiquer.
Le pouvoir s’est mis du côté des paysans tout en demandant au syndicat officiel de calmer le jeu. Finis les rodomontades du ministre de l'Intérieur sur les violences et les destructions de biens publics. Fini les qualificatifs de terroriste et d’interdiction de manifestation.

Le pouvoir est très content d’entendre la critique sur « les normes », car cela occulte l’enjeu des régulations des productions et des prix de base. Surtout, cela ouvre la voie à la loi « PACTE 2 » qui a précisément pour objectif d’éliminer des « normes « pour les grandes entreprises. Cette loi devrait être discutée d’ici juin. Elle devrait s’appeler « liberté d’exploiter sans entrave », car c’est de cela dont il s’agit.

Le Premier ministre ne peut évidemment aborder les enjeux fondamentaux, tout simplement parce qu’il est un mandataire des intérêts du capital contre ceux du travail paysan et ouvrier. Alors, fidèle à sa stratégie, il brasse des mots, encore des mots pour faire croire que la non-augmentation d’une hausse est une baisse et qu’un crédit supprimé à l’agriculture bio qui réapparaît est un changement majeur. Or, l’agriculture bio va mal à cause de la baisse du pouvoir d’achat de tous les travailleurs.

Sans doute, faut-il toiletter des manières de faire et de réduire cette insupportable paperasserie, alors que les satellites contrôlent désormais tout sur les fermes. Mais, dès lors que des crédits publics européens sont distribués, il est nécessaire de s’en tenir à la conditionnalité des aides au service du bien commun. Précisément, ce service dont celui de la restauration de la nature et de la santé humaine et animale doit être rémunéré à la hauteur des enjeux et inclut dans la fixation d’un prix de base en dessous duquel on ne pourrait descendre pour une quantité négociée de production avec les organisations professionnelles par ferme de telle sorte que le travail soit rémunéré, en considérant le paysan comme un travailleur hautement qualifié. En ce sens, les aides européennes ne doivent plus être distribuées selon la surface (qui favorisent les plus grosses exploitations) mais selon la nature du travail pour la production et la participation au bien commun. Ce sont ces orientations que j’ai défendues lors des négociations de réforme de la politique agricole commune lorsque j’étais député européen au sein de la commission « agriculture et développement rural ».
Mais là comme ailleurs, il est temps de poser la question du mode de production capitaliste qui ruine le travailleur paysan, conduit à ce que 10 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, que la santé des paysans comme de tous les citoyens se dégrade.
Un projet nouveau doit être mis en débat. Il impose de réfléchir ensemble au « post-capitalisme ». (J’y reviendrai la semaine prochaine.)
 
 
Pourquoi ce silence sur cette directive austéritaire ?

Il est curieux qu’à quelques encablures des élections européennes, la codification du grand retour du corset budgétaire sur les États s’opère dans un grand silence médiatique. C’est pourtant ce qui se négocie en ce moment entre le conseil européen et le parlement européen. Une majorité de celui-ci de voter le 17 janvier une prétendue réforme du pacte de stabilité » qui prendrait désormais le nom de « nouveau cadre de la gouvernance économique ». Une nouvelle directive très opaque, qui donne les pleins pouvoirs à la Commission européenne pour contraindre les États membres de l’Union européenne à mener une politique budgétaire « d’ordre » selon les mots choisis des puristes de l’Europe libérale.

Alors que les traités de Maastricht et de Lisbonne fixent le seuil du déficit budgétaire à 3% des richesses produites par pays, ce nouveau texte oblige à descendre à 1,5%. La Commission européenne s’octroie le droit de fixer les programmes budgétaires pour chaque pays dont l’endettement dépasse 90% des richesses produites (PIB) en leur imposant de réduire leur niveau d’endettement d’au moins un point chaque année durant au moins quatre ans. Cette « trajectoire soutenable » des comptes publics peut être prolongée jusqu’à sept années si les États membres consentent à de « nouvelles réformes structurelles ». Dans la bouche de la Commission de Bruxelles, ceci veut dire : réduire encore le périmètre de l’État social avec de nouvelles privatisations et la réduction des moyens des services publics, de nouvelles attaques contre le droit du travail et de la protection sociale. Une petite astuce a été inventée à l’occasion de l’élaboration de cette nouvelle directive : exclure « les dépenses primaires » des calculs. Ceci signifie que le service de la dette, donc le niveau des taux d’intérêt et ce qui est baptisé « les effets fiscaux », seront exclus du calcul du niveau de la dépense publique. Autrement dit, les cadeaux fiscaux au capital et le service de la dette qui alimente allègrement les rapaces des marchés financiers seront absous. Il n’en sera évidemment pas de même des investissements sociaux dans l’éducation, la santé ou ceux indispensables à la transition écologique ou encore au développement numérique ou de la recherche. Il s’agit donc bien d’une nouvelle directive pour le capital et contre le monde du travail et de la création.

C’est aussi une directive qui affaiblit l’Union européenne qui risque de subir un important choc récessif alors que les États-Unis ont décidé de s’endetter massivement pour soutenir leurs industries. Cette stratégie nord-américaine se combine avec leur retour sur le territoire européen et la mise sous une dépendance accrue de pays comme l’Allemagne au pétrole et au gaz américains à la faveur de la fermeture du robinet russe. Cette offensive aura de lourdes conséquences sur plusieurs grands secteurs industriels. Parallèlement, les États-Unis et l’OTAN demandent aux pays européens de dépenser plus en armements, de préférence pour acheter leurs matériels militaires. Dans ces conditions, les discours macronistes sur « la souveraineté européenne » ne sont qu’une enfilade de mots creux pour camoufler l’alignement de la construction européenne au service du capital dominé par les États-Unis.

Le choc risque d’être rude pour les familles populaires qui souffrent déjà de la stagnation des rémunérations et des hausses de prix. La Confédération européenne des syndicats (CES) estime que la France se verra imposer 26 milliards de réductions budgétaires chaque année. C’est avec ce chiffre en tête qu’il faut comprendre l’annonce de Bruno Le Maire, lors de ses vœux, sur la nécessité de trouver immédiatement 12 milliards d’euros d’économie.

On comprend mieux aussi, l’opération d’enfumage du président de la République sur la hausse de 10% du prix de l’électricité dû à l’augmentation des taxes à la consommation; le doublement du reste à charge porté à 1 € sur les médicaments; la fin de la défiscalisation du gas-oil d’usage agricole et pour les bateaux de pêche; le maintien des prix élevés des carburants, comme ceux de l’alimentation, qui permettent l’augmentation des prélèvements indirects par la TVA et les taxes sur les produits pétroliers; ou encore le projet de modification du congé de naissance.

C’est aussi à cette aune qu’il faut situer les contre-réformes de l’assurance chômage, la réduction de la protection des seniors au chômage, la transformation de l’Unedic, la tentative de mettre fin à l’aide médicale d’État pour les immigrés, la pression à la baisse sur les aides au logement, l’étranglement des collectivités locales, le projet de « rémunération au mérite » des agents publics contre le statut de la fonction publique, le trait d’égalité mis entre école publique et école privée, l’effacement progressif des engagements publics en faveur de la transition écologique au profit des incitations aux investissements des capitaux privés.

Or, on ne peut à la fois financer les forages pétroliers de grandes firmes et prétendre lutter contre les modifications climatiques. On ne peut pas, non plus, s’afficher comme protecteur de la biodiversité, de l’eau ou empêcher les inondations avec des politiques de réduction de crédits publics. Ces doubles langages doivent être dénoncés avec force et des stratégies alternatives progressistes doivent être mises en débat.

Faute de le faire, ce sont les extrêmes droites, aidées une nouvelle fois par de telles directives, qui prendront le pouvoir. La refondation du projet européen passe par le respect de chacune des nations libres de mener ses politiques dans le cadre d’une union des nations et des peuples à la fois souverains, s’associant pour des projets sociaux, industriels, numériques, agricoles, environnementaux communs, dans des formats qu’ils choisiraient eux-mêmes pour permettre aux travailleurs et aux familles populaires de mieux vivre , d’accéder à un travail émancipé et souverain sur les productions, afin de garantir à la fois progrès social et humain et transition environnementale.

Souhaitons que le débat ait lieu. C’est de la vie quotidienne de chacune et de chacun qu’il s’agit.
 
 
AU SOMMAIRE DU NOUVEAU NUMÉRO DE LA TERRE :
 
NOS CAMPAGNES EN MOUVEMENT
  • Une vie bio à La Fermeté. Portrait d’une agricultrice.
  • Écolieu. Le rêve à l’épreuve de la réalité. reportage dans le Maine-et-Loire.
  • Sèmera, sèmera pas ? La chronique d’Olivier Morin.
  • Que faire pour que les agriculteurs puissent vivre de leur travail ? Par Jonathan Dubrulle.
 
DE LA TERRE AU MONDE
  • Inde. Sur fond de luttes paysannes, les défis de l’agroécologie.
  • Sécheresses et déluges s’alternent. Le Maghreb des extrêmes.
 
L’EAU. UN BIEN COMMUN, UN DROIT HUMAIN
  • Grand entretien avec Pedro Arrojo-Agudo, Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement.
  • Les dilemmes de l’eau. Un document exceptionnel en partenariat avec OXFAM International.
  • L’agroécologie source de solution, en partenariat avec INRAE.
  • Avec les contributions de Juliette Duquesne, Sébastien Vincini, Camille Romain des Boscs (Vision du Monde), Léa Lugassy, Carole Hernandez-Zakine, Lydia Samarbakhsh, Jean-Claude Oliva, Sophie Bezeau (Modef), Christian Pellicani (MNLE).
 
 
Ce livre de Sylvestre Huet reprend ici 76 de ses chroniques hebdomadaires dans L’Humanité. Il y aborde sous une forme simple et vive l'actualité des relations entre les sciences et la société. Quelle valeur faut-il accorder à la science, relativement aux autres rapports - sensibles, esthétiques, religieux... - que les humains entretiennent avec la nature ? À qui se fier lorsque des scientifiques se contredisent ? Que cache la formule « les experts nous disent que » ? Comment les responsables politiques doivent-ils traiter la recherche publique ? Comment les citoyens et leurs élus peuvent-ils s’appuyer sur les savoirs scientifiques pour prendre leurs décisions face aux défis du changement climatique, de la crise de la biodiversité ou des risques technologiques ?

L’auteur nous fait voyager, des tomates génétiquement modifiées au ciment sans CO2 en passant par les vaccins de la Covid-19, les bactéries multirésistantes, la géopolitique de la science, s’y ajoutent trois intéressants textes traitant des relations compliquées entre journalisme et sciences, du technosolutionisme face au changement climatique et de la rationalité en économie. 
 
 
En vous souhaitant une bonne semaine, je vous adresse mes amicales salutations.
 
Patrick Le Hyaric
 
 
 
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