Paysans, salariés, retraités, jeunes…
Des revenus pour vivre
L’impossibilité de gouverner faute d’une majorité cristallise les relations du quotidien. Sortir de cette situation appelle une alternative basée sur un véritable projet politique démocratique, social, écologique, ancré sur les mobilisations sociales.
Après la forte mobilisation sur les retraites en 2023, celle du monde agricole et paysan est une nouvelle illustration de la crise politique qui couve. Elle augure d’une aggravation de la perte de confiance dans un système politique à bout de souffle. Un système vampirisé par une partie de la population, parmi les plus nantis, minoritaire, et qui règne par la division.
Les propos du ministre de l’Intérieur déclarant au début du mouvement être habitué aux coups de sang de ceux qui souffrent, qui ne gagnent pas beaucoup d’argent et qui travaillent très fort, avant d’ajouter ne pas vouloir répondre à de la souffrance, avec des CRS, sont surprenants. Surtout après l’année 2023, où la répression contre la contestation sur la réforme des retraites n’a été que violence.
On ne peut répondre aux revendications par la violence.
Face à la violence sociale gouvernementale, les mécontentements se transforment régulièrement en révoltes. Hausse des prix mais pas des salaires ou des revenus des petits paysans, recul des services publics pourtant indispensables, autant de motifs d’exaspération.
Le pays ne peut se diriger à coup de communication, même avec l’appui de grands médias acquis à l’idéologie dominante. Le chef du gouvernement, fiches préparées et installées sur un pupitre de paille, très naturellement (sic !), venu apporter des réponses aux agriculteurs illustre une méthode qui n’a pas convaincu. Le conflit perdure et prend de l’ampleur. Qui pouvait en douter ?
En effet, comment imaginer qu’un allègement de taxe va permettre de donner la respiration nécessaire à une profession qui doit déjà, et urgemment, s’interroger sur le sens de son activité et qui ne peut que constater que les actes sont en contradiction avec le besoin de soutien de toute la filière.
En réalité la méthode des taxes pour celles et ceux d’en bas contre les réductions d’impôts pour celles et ceux d’en haut est bien le résumé de la politique d’Attal et Macron.
Assez de « com », des actes !
Ce qui nuit au monde paysan ce sont les accords de libre échange, la prétendue concurrence « libre et non faussée ». Le libre-échange généralisé organise le dumping social, pousse au gigantisme et fait donc exploser les émissions de gaz à effet de serre liées à l’agriculture. Ces accords sont aussi l’ennemi de tous les citoyens : une même base qui inspire la sympathie d’une majorité. Au même titre que la revendication d’un revenu juste et digne mis en avant par la Confédération paysanne.
On ne peut que soutenir la démarche initiée par des parlementaires, dont François Ruffin, qui ont saisi le président de la République, pour que la France s’oppose fermement à la signature de l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur (Marché commun de l’Amérique du Sud). Cet accord est une aberration économique et environnementale, n’ayant pour finalité que le dumping social alors que 20% des exploitations agricoles ont disparu en à peine 10 ans et que le citoyen veut consommer local.
Unité et rassemblement !
Même s’il est en partie phagocyté par de très gros exploitants agricoles (à l’image du businessman agro-industriel qui dirige la FNSEA), ce mouvement des agriculteurs démontre le besoin et la nécessité de convergence des luttes.
La CGT a, par exemple, appelé ses militantes et militants « à créer les conditions permettant de faire converger les revendications des salarié·es, des travailleuses et des travailleurs agricoles et des agricultrices et des agriculteurs ». Élargir la mobilisation et créer des convergences sur les moyens de bien vivre de son travail, de bien manger, tout en protégeant notre santé et celle de la planète, c’est possible !
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