Mise en cause du droit du sol, du regroupement familial, préférence nationale si chère au RN, caution pour les étudiants étrangers, double peine, délit de séjour irrégulier, engagement à revenir sur l’AME, déchéance de nationalité… La liste est longue des compromissions macronistes avec une droite LR alignée sur le RN. Elles jalonnent un texte de la honte que la majorité relative, à l’exception de 27 voix contre et 32 abstentions, a voté aux côtés des députés « républicains » et de ceux de l’extrême droite. Point de barrage à l’Assemblée comme y a appelé la gauche au nom de la République. En lieu et place, ses valeurs humanistes ont été foulées aux pieds.
« Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non par conviction pour notre projet, mais pour faire barrage à celui de l’extrême droite. Ce vote m’oblige pour les années à venir », disait Emmanuel Macron au soir de la dernière présidentielle. Nous voilà, moins de deux ans plus tard, à regarder, méduser, ce même président de la République abattre en une seule loi les restes de la digue contre l’extrême droite, auxquels il n’avait pas encore osé s’attaquer. Les signaux, certes, étaient nombreux, mais un cap est franchi.
Cette fois, c’est du sommet de l’État qu’on a laissé sciemment choir - dans l’espoir de sauver un ministre, un gouvernement - les valeurs de la République dont ils sont si nombreux à se draper à la moindre occasion. Liberté, égalité, fraternité : le message est pourtant clair et exclu le ralliement aux propositions xénophobes de l’extrême droite. La nouvelle crise qui s’ouvre du fait de ces cyniques manœuvres peut aboutir au pire. L’heure est plus que jamais au sursaut pour ne pas le laisser advenir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire