Le 29 octobre, la première assemblée générale du Synode des évêques sur l'avenir de l'Église s'est achevée au Vatican. Aucune des propositions annoncées dans les médias ces derniers mois, telles que l'ordination de femmes diacres ou la reconnaissance des couples homosexuels, n'a été approuvée. Que s'est-il donc passé avec ce Synode des évêques ?
Avant tout, il faut préciser que le Synode a seulement un caractère consultatif et n'a aucune autorité hiérarchique ni la capacité d'émettre des enseignements de l'Église. Ces prérogatives reviennent à l'évêque de Rome, le Pape, qui est le seul à pouvoir valider les délibérations. Il le fait généralement en rédigeant un document après le Synode, « l'exhortation apostolique post-synodale », inspiré des propositions du Synode.
Dans le cas de ce Synode, que certains ont qualifié d'événement le plus important des dix années du pontificat du Pape François, le processus est long. Il a commencé en 2021, avec une première phase visant à promouvoir la réflexion au niveau des différentes diocèses du monde. Ensuite, en 2022, la phase continentale a regroupé ces contributions par continent, servant de base à cette première assemblée mondiale du Synode tout juste terminée. Les participants se réuniront à nouveau en octobre 2004 pour présenter leurs conclusions finales au Pape, qui publiera en 2025 son document final.
Ce Synode des évêques a eu un impact particulier car, pour la première fois, parmi les 365 votants, outre les évêques, se trouvaient des prêtres, diacres, religieux et laïcs, y compris des femmes. Face à la crise de crédibilité traversée par la hiérarchie ecclésiastique en raison des scandales sexuels et économiques, le Pape a choisi pour le Synode un thème particulièrement difficile à comprendre : « la synodalité », c'est-à-dire la coresponsabilité des baptisés dans la vie et la mission de l'Église.
Alors, qu'a approuvé cette première assemblée générale du Synode des évêques ? Ses conclusions sont contenues dans un document de 42 pages (actuellement uniquement publié en italien), voté le 28 octobre, résultat d'un mois de débat. Chaque paragraphe du document, pour être approuvé, devait obtenir au moins les deux tiers des voix des participants (ici le nombre de votes pour ou contre chaque paragraphe).
Voici quelques-uns de ses passages :
Synodalité : Le document souligne la coresponsabilité de tous les baptisés dans la vie et la mission d'évangélisation de l'Église. Cependant, il reconnaît qu'il est nécessaire de clarifier théologiquement le terme « synodalité » pour « éviter le risque de paraître trop vague ou trop générique, ou d'apparaître comme une mode passagère ».
Femmes : Le document s'accorde à constater que « les Églises du monde entier ont clairement exprimé le désir d'une plus grande reconnaissance et valorisation de la contribution des femmes ». Face à la proposition d'ordonner des femmes diacres, l'assemblée a conclu en notant une divergence. « Certains considèrent que cette démarche serait inacceptable car elle serait en discontinuité avec la Tradition. Pour d'autres, en revanche, l'accès des femmes au diaconat rétablirait une pratique de l'Église primitive ». En 2020, le pape a mis en place une commission théologique pour étudier cette question.
Célibat sacerdotal : Il n'y a pas non plus eu de consensus sur l'ordination de prêtres mariés. « Tous les participants apprécient sa valeur prophétique et son témoignage de conformation au Christ ; certains se demandent si son adéquation théologique avec le ministère presbytéral doit nécessairement se traduire par une obligation disciplinaire dans l'Église latine, surtout là où les contextes ecclésiaux et culturels la rendent plus difficile. C'est un sujet pas nouveau, qui doit être de nouveau abordé », affirme le document.
Genre et débats éthiques : il n'y a pas de consensus pour utiliser le terme « L.G.B.T.Q.+ ». Le document final appelle à poursuivre la réflexion sur certaines questions éthiques importantes comme « les questions éthiques liées à l'identité de genre et à l'orientation sexuelle, à la fin de vie, aux situations matrimoniales difficiles et aux questions éthiques liées à l'intelligence artificielle ».
Conclusion : Lors des synodes précédents, en particulier le synode sur l'Amazonie (octobre 2019), les médias annonçaient des changements radicaux dans la vie de l'Église, qui n'ont finalement pas eu lieu. Le Pape François a insisté sur le fait qu'un Synode n'est pas un « parlement » qui décide démocratiquement de la foi de l'Église. Pour lui, tout comme pour ses deux prédécesseurs, le Synode est vu comme une occasion d'écouter l'universalité de l'Église. Cependant, à la fin, c'est le Pape lui-même qui décide, et cela sera également le cas pour le Synode sur la synodalité.
Jesus Colina
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