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vendredi 29 septembre 2023

La lettre de Patrick Le Hyaric du vendredi 29 septembre 2023

 

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La Lettre du 29 septembre 2023
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Bonjour à chacune et chacun,
 
En venant à Marseille, ville de tous les métissages, ville des confluences, le pape François a jeté, avec insistance, un gros pavé dans la mare* – dans la mare nostrum, notre mer commune, devrait-on dire. Cette mer au carrefour du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest, baigne l’Afrique du Nord, le Proche-Orient, la mer Noire et la mer Égée, les Balkans et l’Europe latine. C’est dire si les Rencontres méditerranéennes, semaine d’échanges entre évêques et jeunes, du 17 au 24 septembre, revêtaient dans les circonstances actuelles une cruciale importance. J’en ai fait l’expérience lorsque j’étais membre de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée.

François a rappelé à leurs devoirs et à leur propre croyance celles et ceux qui se réclament de sa foi. Il a supplié de cesser de transformer la beauté de la mer Méditerranée en cimetière ; l’équivalent de la population d’une ville moyenne française, environ 40 000 personnes fuyant l’insupportable, y a perdu la vie depuis le début de ce siècle. On ne peut reléguer cela au chapitre des faits divers. Au contraire, nous sommes obligés de prendre la mesure de l’épaisseur des murailles de l’indifférence et du cynisme qui emprisonnent l’humanité dans les ténèbres de la barbarie.

Une partie des responsables publics agitent la peur des migrants pour tenter d’exonérer leur politique au service de la minorité des possédants. Désigner du doigt le migrant, l’immigré, l’enfant d’immigré, sert surtout à couvrir le système qui sème tant de malheurs, attise tant de conflits et de guerres, du Nord au Sud.

Ces forcenés de l’expulsion ont fait semblant d’écouter le pape, mais refusent de l’entendre. Ils criminalisent les organisations non gouvernementales d’aide aux migrants ; l’Union européenne déploie des barbelés et des bateaux de policiers sur la mer. Du gouvernement jusqu’à l’extrême droite, la xénophobie tient lieu de filet de capture à électrices et électeurs. Et, on ose nous parler des « valeurs de la civilisation » ? Des « valeurs de l’Europe » que les mêmes tenaient à ce qu’il soit inscrit en en-tête des traités européens qu’elles sont « chrétiennes » ? En vérité, ces campagnes racistes, xénophobes, ces rejets absolus de « l’Autre », sapent les fondements de ce qui devrait nous permettre de faire société commune, monde commun. Aucun groupe humain ne peut vivre sur le fondement du rejet de l’autre quand il y a tant de communs humains à défendre, à développer, qu’il s’agisse de la santé, du climat, des protections sociales contre les prédateurs capitalistes qui, eux, ne connaissent pas de frontières. C’est la construction de cet « en-commun » que brisent volontairement les actes gouvernementaux, contredisant l’article 13, alinéa 2, de la Déclaration universelle des droits humains selon lequel « toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien », ainsi que son article 14 qui considère que « devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays ». Ce droit d’asile est inscrit en lettres d’or dans la Constitution française.

« Qui a le droit avec soi peut aller le front haut », avait proclamé Sophocle. La grande et triste coterie formée du ministre de l’Intérieur, de responsables européens, des droites et de l’extrême droite, ont le front très bas. Quand ils ont fini de construire leurs murs, d’installer leurs rangées de barbelés, de restreindre le nombre de visas accordés, ils font miroiter des caissettes d’argent à des pays de « transit » à qui ils confient le rôle de gardiens chargés de rendre la vie impossible à celles et ceux qui souhaitent venir en Europe.

Il faut bien se garder des récits que les cercles anti-humanistes font des migrations puisque la majorité de celles-ci ont lieu entre pays du Sud. La France est loin, très loin, d’avoir contribué à l’accueil des Syriens, Irakiens, Afghans, Soudanais, Érythréens, Ukrainiens et tant d’autres qui fuient guerres et persécutions, faim et misère. Et, l’insécurité générale, l’insécurité humaine avec les fins de mois difficiles, les loyers qu’on ne peut pas payer, les prix de l’alimentation et de l’énergie qui flambent, la précarité de l’emploi, les conflits meurtriers comme les bouleversements climatiques ne sont pas le résultat de l’immigration, mais le fruit d’un système qui fait du profit l’alpha et l’oméga de l’organisation de la société et du monde.

L’insécurité sociale n’est pas due à l’immigration, mais au capitalisme qui met tous les travailleurs, quelles que soient leurs origines, leurs couleurs de peau ou leurs croyances, en concurrence, pour les soumettre, toutes et tous, au talon de fer de la violente loi de l’argent-roi. Et, le travailleur immigré ne « coûte » pas à la France, il est au contraire d’un apport annuel de 30 milliards d’euros en impôts et cotisations.

C’est le pouvoir qui organise la clandestinité d’une partie de ces travailleurs, alors que le patronat les emploie dans des secteurs décisifs de l’économie comme le nettoyage, les transports, les travaux publics et le bâtiment, la restauration et l’hôtellerie. Refuser de le reconnaître, c’est vouloir en faire une main-d’œuvre corvéable, mise en compétition avec les autres travailleurs pour pressurer les rémunérations de toutes et tous. C’est du reste, ce qui est visé avec les projets dit « d’immigration choisie ». La bataille unitaire pour les salaires passe donc par la régularisation de toutes celles et tous ceux qui sont baptisés « sans papiers ». La charge des mots sert davantage une vision du monde au service des puissants, que la construction d’un monde-commun.

Le message du pape est d’autant plus puissant qu’il est relié aux grands idéaux démocratiques et humanistes – qui devraient servir de guides,- tenant compte des fractures et des blessures du monde qui saignent l’humanité, des conflits internationaux et des coups d’État, des sécheresses et des inondations. Il porte aussi les aspirations humaines à la justice et à la démocratie, à la paix et à la solidarité. L’intérêt général, le progrès de l’humanité, appellent le respect du droit international, une politique d’accueil solidaire et d’inclusion.

Au-delà, l’heure exige de grandes initiatives de coopération mondiale visant à concevoir une mondialité pour les êtres humains. Cela ne peut se faire sans impliquer en même temps les pays de départ, les pays d’arrivée et celles et ceux qui migrent. Au lieu de ne voir dans les migrations qu’un « fardeau », il serait temps d’en mesurer véritablement les bienfaits, loin des slogans faciles, de l’excitation des peurs, à l’opposé du rapprochement des cultures, de l’altérité, de la production elle-même. Ici, comme pour d’autres enjeux mondiaux de sécurité humaine, il y a urgence à mobiliser de nouvelles instances internationales traitant les enjeux des migrations mondiales, la manière de les soutenir humainement et socialement, de leur ouvrir les portes du travail et de la création, à partir de conventions mondiales rejetant la guerre de tous contre tous, défendant l’abolition de l’esclavagisme contemporain qui exploite et surexploite, violente, séquestre, torture, viole, réduit au travail forcé au détriment de solides normes de protection pour toutes et tous, de sécurité sociale et de sécurité humaine pour chaque être humain peuplant notre Terre. L’Europe, tant meurtrie par les naufrages guerriers, devrait se souvenir pourtant que là où dépérit l’humanité, fleurissent et se fortifient le nationalisme et la barbarie.

Une coopération mondiale de type nouveau doit également traiter des moyens du développement humain et démocratique des pays aujourd’hui en difficulté, tout en anticipant les crises nouvelles que génèreront les bouleversements climatiques.

N’avons-nous donc rien à dire, par exemple, des conditions proprement esclavagistes d’extraction, par des travailleuses et travailleurs souvent très jeunes, quelquefois des enfants, de ces métaux rares utilisés dans nos téléphones portables ou voitures électriques ? N’avons-nous rien à dire décidément du pillage des richesses des pays africains ou des traités de libre-échange de l’Union européenne qui conduisent à détruire les agricultures vivrières et poussent des enfants de paysans sur les routes de l’exil ? La solidarité dans les combats internationalistes a un sens. Elle est d’une cruelle actualité. Contrairement aux thèses en vogue, la sécurité ne plastronne pas seule. Elle se décline : sécurité physique, mais aussi garantie d’un travail « décent », sécurité dans l’accès à l’éducation et à la culture, sécurité sociale, sécurité sanitaire, sécurité alimentaire ou énergétique ; elle est incluse dans la sûreté de vie sur toute la planète, dans une sécurité humaine globale et commune.

Il est temps de changer la nature des débats autour des enjeux des migrations. Celles-ci seront partie intégrante du monde nouveau qui s’avance, comme elles l'ont été de l’histoire entière du genre humain. Maintenir, comme le font les institutions européennes, les migrantes et migrants dans la peur et la clandestinité revient à ajouter du malheur au malheur, avec le renforcement de l’exploitation, des violences en tout genre, les viols et le racisme ; tandis que la stigmatisation du migrant vise à grossir sans cesse le butin électoral des droites et des extrêmes droites qui tiennent lieu de béquilles au capital.

Fustigeant à raison les nationalismes archaïques et belliqueux, le pape François en appelle à « un sursaut de conscience » afin de « prévenir un naufrage de civilisation ». Puisse-t-il être entendu de toutes et de tous ! Ces mots de Jean Jaurès éclairent d’une splendide lumière le sens de l’action politique : « Le jour où [la patrie] se tournerait contre les droits de l’homme, contre les libertés et la dignité de l’être humain, elle perdrait ses titres**. » Que ce message parvienne aux majorités parlementaires !

À chaque instant, souvenons-nous que « nous habitons la même Terre » et que c’est notre commune humanité qu’il nous faut construire.
  
*Adresse du pape François, extrait cité par nos confrères de La Croix, 24/09/2023 : « D’un côté la fraternité, qui féconde de bonté la communauté humaine ; de l’autre l’indifférence, qui ensanglante la Méditerranée. Nous sommes à un carrefour de civilisations. Ou bien la culture de l’humanité et de la fraternité, ou la culture de l’indifférence : que chacun s’arrange comme il le peut. »
**Jean Jaurès, « Socialisme et liberté », La Revue de Paris, 1er décembre 1898.
 
 
Ils réouvrent le bidon de glyphosate
Par Patrick Le Hyaric
 
Les pressions de la puissante industrie agrochimique poussent la Commission européenne à revenir sur l’interdiction à terme de l’herbicide le plus vendu, le glyphosate, pourtant considéré selon le centre international de recherche sur le cancer (Circ) comme « cancérogène probable ». En effet, des études de l’INSERM prouvent le lien entre l’exposition au glyphosate et certains cancers. Une telle décision serait contraire aux objectifs proclamés du « pacte vert » européen prévoyant de réduire de moitié l’usage des pesticides et herbicides dans l’Union européenne.
 
Alors que le parlement européen (seule instance élue dans l’Union européenne) a voté l’interdiction de l’utilisation du glyphosate en octobre 2017, des discussions sont entamées entre la Commission européenne et les États membres en vue d’aboutir à une décision de prolongation de l’utilisation de l’herbicide.
 
Celle-ci pourrait être rendue dans le courant de ce mois d’octobre. Dans un avis flou rendu le 6 juillet dernier, l’autorité européenne de sécurité des aliments déclare que l’herbicide ne présente aucun « domaine de préoccupation critique », mais cache les annexes de son rapport et ne tient aucun compte des alertes des autres organismes scientifiques. Mieux, elle admet une insuffisance de connaissances des effets du glyphosate sur l’ADN, le microbiote et la biodiversité et confirme que la plupart des études sur lesquelles elle fonde sa décision ont été fournies par…. Bayer racheté par Monsanto.
 
C’est ce même groupe qui a fait l’objet de 100 000 plaintes aux États-Unis à la suite desquelles il a été contraint de débourser 11 milliards de dollars en dommages et intérêts. Or, le « principe de précaution » est codifié comme un principe fondamental de l’Union européenne.
 
C’est l’article 191 du traité de l’Union européenne. Il a été réaffirmé par « l’arrêt Blaise » en 2021 stipulant que les « procédures conduisant à l’autorisation d’un produit phyto pharmaceutique doivent impérativement comprendre une appréciation non seulement des effets propres des substances actives contenues dans ce produit, mais aussi des effets cumulés de ces substances et de leurs effets cumulés avec d’autres composants dudit produit ».
 
Or, rarement est analysé « l’effet cocktail » de l’utilisation du glyphosate c'est-à-dire ses effets mélangés à ceux d’autres substances chimiques. Ajoutons que cette « ré-autorisation » serait contraire à la directive-cadre sur l’eau qui fixe des normes pour la bonne qualité de l’eau des rivières, lacs, fleuves, sources et nappes phréatiques.
Des études documentent désormais la présence de glyphosate dans les eaux de surface de tous les pays européens. La chercheuse d’INRAE, Céline Pélosi, a montré les effets délétères des pesticides, fongicides et herbicides sur les vers de terre, indispensable à la vie et la fertilité des sols. Autrement dit, la chimie fait mourir à petit feu la faune et la flore indispensables à l’humus pour produire.
 
Il ne s’agit pas ici d’incriminer les paysans-travailleurs qui, les premiers, subissent les effets de leur insertion dans un complexe agro-industriel et agrochimique organisé par un système qui exploite les deux facteurs de productions que sont leur travail et la nature.
 
Libérer l’agriculture de la chimie c’est les libérer de cette dépendance. Cela ne se fera pas en un jour. Et, il n’y a pas plus à incriminer les paysans que les ouvriers qui produisent ces substances chimiques. Mais il y a urgence que les institutions européennes et le gouvernement les aident au changement en revenant à l’agronomie. Déjà, des expérimentations d’ampleur sont en cours : agroécologie, agroforesterie, agriculture régénérative ou agriculture biologique… Un processus de réorientation des aides européennes vers ces pratiques tout en garantissant une correcte rémunération du travail paysan est possible. Il va de pair avec l’augmentation des salaires et des retraites pour que le droit à l’alimentation devienne réalité. C’est la condition pour une alimentation de qualité pour toutes et tous, la vie des territoires, la revalorisation du métier de paysans. Les paysans comme tous les travailleurs ont besoin de reprendre la main sur leur travail, la production et les orientations qui les concernent en lien avec les recherches scientifiques et avec l’ensemble de la société.
 
Loin des faux-fuyants du gouvernement qui après avoir proclamé l’interdiction du glyphosate s’apprête courageusement à s’abstenir lors de la réunion du conseil européen. Il n’est pas trop tard pour lui faire connaître notre désapprobation.
 
 
Dans ce numéro :
 
  • Les actualités et les chroniques.
  • La pétition Ensemble pour le droit à l’alimentation de toutes et tous.
  • Résilience de l’agroécologie face aux crises économiques et climatiques. Un document exceptionnel en partenariat avec Le réseau des Civam et Réseau Action Climat.
  • Palestine/Israël : L’arbre est le frère de l’arbre.
Expropriation foncière : l’inusable résistance des paysans algériens.
 
SPÉCIAL FORÊT
  • La forêt française s’étend et souffre.
  • Au pays de Raboliot, une stratégie globale pour la forêt.
  • La Réserve naturelle nationale de la forêt de la Massane fête ses 50 ans, huit pages photo.
  • Avant/Après. Faire revivre les forêts avec la « régénération naturelle assistée » avec Vision du monde.
  • Cameroun. La Régénération de la mangrove avec Planète urgence.
Avec les contributions de Léa Lugassy, Gilles Boeuf, Amandine Hersant,Georges-Henri Florentin, Lulu du Morvan, Sarah Belnez. 
 
C’EST L’AUTOMNE
Retrouvez nos recettes de saison, nos conseils, jardinage et bricolage.
Toute une histoire de la châtaigne.
 
 
OUI à une cité scolaire… Mais pas sous les avions ! Ni au détriment des champs
Par le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG)
 
En dépit de l’abandon du projet EuropaCity, des élus d’IdF, dont M. Blazy, maire de Gonesse, et Mme Pécresse, présidente de la région, s’obstinent à vouloir construire une gare sur la ligne 17 nord au milieu des champs du Triangle de Gonesse. Comme personne – pas une entreprise, pas une administration – ne veut jusqu’à présent s’y installer, ils ont décidé, sans consultation publique, d’y envoyer des élèves du territoire avec un projet de cité scolaire (collège et lycée avec internat). Ce choix exprime un profond mépris envers eux et les habitant·es de l’est du Val-d’Oise.
 
Quel parent rêve de voir son enfant scolarisé loin de toute habitation, entre une autoroute et une voie rapide, et dans une zone de bruit interdite à l’habitat à cause de la proximité de deux aéroports (Roissy et Le Bourget), à 500 m du crash du Concorde ? À titre de comparaison, après consultation, la création d’un centre pénitentiaire à Goussainville a été éliminée en raison de la proximité des pistes de Roissy.
 
Une cité scolaire, près des élèves, c’est possible !
Le CPTG a rencontré les maires de Villiers-le-Bel et de Sarcelles. Ils nous ont confirmé que des terrains sont disponibles pour accueillir une cité scolaire dans leur ville, plus loin des pistes, là où habitent les futurs collégien·nes et lycéen·nes.
 
Le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) demande :
 
  • l’examen de tous les sites possibles à l’est du Val-d’Oise, dont ceux de Sarcelles et Villiers-le-Bel ;
  • l’organisation par l’Éducation nationale d’une concertation publique, sous l’égide de garants de la CNDP (Commission, Nationale du Débat Public) ;
  • le choix d’un emplacement offrant les meilleures conditions d’apprentissage, au plus près des zones d’habitation et desservi par les transports publics ;
  • la préservation absolue des terres agricoles exceptionnellement fertiles du Triangle de Gonesse.
 
Le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) organise une ZADimanche exceptionnelle,
dimanche 1er octobre 2023 dès 11h
au carrefour de la Patte d’Oie à Gonesse.
 
 
La forêt est une part de notre humanité
Par Fabrice Savel
 
Grèce, Hawaï, Canada, Méditerranée et Maghreb… Un été 2023 meurtrier. Depuis 2019 – et les incendies géants qui ont ravagé le bush australien et une grande part de l’Amazonie, pas d’été (ou d’hiver austral) désormais sans mégafeux détruisant des millions d’hectares de forêts, partout sur la planète. Richesse aux ressources innombrables, mais pas infinies, la forêt aussi attise les appétits financiers que des politiques austéritaires et néolibérales servent avec zèle, en dépit de la biodiversité et de la préservation du climat.
 
 
À l’heure où ces lignes sont écrites, la Grèce affronte « le plus grand incendie d’un seul tenant, depuis 2008 (…), jamais enregistré par l’Union européenne », selon l’observatoire européen Copernicus Emergency Management Service. Près de 25 000 personnes ont dû être évacuées d’urgence du nord d’Athènes, 32 000 habitants des îles de Corfou et de Rhodes… et 18 personnes, des migrants contraints à la clandestinité, ont été retrouvées mortes, prises au piège dans les massifs aux frontières de la Turquie. Le feu a ravagé plus de 81 000 ha de forêts, soit près de huit fois la superficie d’une ville comme Paris.
 
Au même moment, au Canada, la barre des 15 millions d’ha brûlés est franchie ; l’équivalent de trois départements français ou une surface à peine plus grande que celle de la Grèce toute entière. Cela représente déjà deux fois plus du précédent record enregistré en 1989 pour une saison complète de feux alors que celle que nous vivons n’est pas encore achevée.
 
Sur tous les continents, de la Grèce au Portugal, de Hawaï aux îles Canaries, du Tenerife (îles Canaries, Espagne) et Portugal à l’Algérie et la Tunisie… en cet été 2023, le feu a réduit en cendre des dizaines de milliers d’hectares de forêts. En France, si la situation est moins grave qu’en 2022 – une année record avec 72 000 ha de forêts brûlés –, des incendies violents ont frappé les Hautes-Alpes, les Bouches-du-Rhône, la Corse et les Pyrénées-Orientales.
 
À chaque fois, c’est tout un écosystème et sa biodiversité qui sont détruits avec l’ensemble du système forestier et les services écosystémiques qu’il rend à la formation des sols, avec la décomposition des débris végétaux et animaux, la photosynthèse, la croissance des arbres, les échanges racinaires de nutriments entre arbres et champignons, ou encore l’évapotranspiration, la régénération et les puits de carbone que constituent les étendues boisées.
 
Quand la forêt brûle, une part de notre humanité qui disparaît. « Qu’ils soient intentionnels, accidentels ou liés au réchauffement climatique, souligne la philosophe Joëlle Zask, autrice de " Quand la Forêt ", l’homme porte la responsabilité des mégafeux. », ajoutant que « ce phénomène nouveau est symptomatique de l’ambiguïté fondamentale de notre rapport à la nature à l’heure de la crise écologique. Une nature à la fois idéalisée, bonne en soi, à laquelle il ne faudrait pas toucher pour la laisser la plus vierge et pure possible ; et, de l’autre côté, une volonté de domination bien connue, menant à la destruction. »
 
Des enjeux fondamentaux donc, intimes, vitaux, écologiques et économiques se posent à travers les politiques forestières. Et d’ailleurs, les appétits de rentabilité et les logiques comptables sont sur le coup, avec leurs objectifs chiffrés de rentabilité immédiate. Une forêt brûle ? On va replanter de quoi produire, vendre et tirer de nouveaux maxi-profits en peu de temps.
 
Mais « une politique forestière ne se limite pas à un nombre d’arbres plantés », s’insurge Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes de l’association Canopée – Forêts vivantes, pour qui les annonces chocs du président de la République ne font pas illusion. Le 26 juillet dernier, le Conseil supérieur de la forêt et du bois a remis un rapport « Objectif Forêt » qui propose un plan de 10 milliards d’euros sur 10 ans, destiné à préparer le plan national de renouvellement forestier dans la continuité de la volonté présidentielle de planter un milliard d’arbres dans la prochaine décennie. Or, cet objectif comptable de plantation pourrait être contre-productif : « Il est urgent que des arbitrages aient lieu au plus haut sommet de l’État pour placer le maintien et la restauration de la biodiversité au cœur de la stratégie forestière », insiste Sylvain Angerand. « Sans critères plus stricts, le risque est de subventionner massivement une politique de destruction du puits de carbone et de mal-adaptation des forêts françaises au changement climatique. »
 
Même avertissement du biologiste Gilles Bœuf, dans l’entretien qu’il nous a accordé (lire dans La Terre n°12) : « Il faut absolument éviter la monoculture forestière avec une essence unique, comme on l’a fait en Nouvelle-Aquitaine avec les pinèdes. Il faut introduire de la biodiversité. La monoculture ne marche pas, surtout vis-à-vis du changement climatique. »
 
Ainsi, « plus la diversité génétique est importante et plus la forêt sera résiliente », insiste le directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) à Bordeaux, Sylvain Delzon, interrogé par l’Humanité, le 23 août dernier. « Le fait d’avoir une diversité interspécifique, précise le chercheur, limite la vulnérabilité, comme en agriculture. C’est quelque chose qu’il faut bien intégrer dans le plan de gestion au moment de la plantation. »
 
Un souci partagé par Loukas Benard, technicien forestier à l’Office national des forêts (ONF) et secrétaire général de la CGT Forêt : « Mettre de l’argent pour planter des arbres ne veut pas dire que l’on va mieux gérer les forêts. On risque de financer des pratiques industrielles, les coupes à blanc, la monoculture. C’est bien de planter des arbres à condition de s’interroger sur les essences à planter et dans quelle proportion. Il faut veiller à l’enrichissement des peuplements et à la diversité des essences. Planter plusieurs essences permet de donner plus de chances à la forêt de résister au changement climatique à long terme. » Le syndicaliste poursuit : « La forêt, c’est un écosystème. Même dans une plantation destinée à la production de bois, il est nécessaire de planter une diversité d’essences dont certaines vont remplir un rôle d’accompagnement du peuplement et d’apport de biodiversité. »
 
Antoine Kremer, directeur de recherche émérite et Laurent Bouffier, chercheur en génétique forestière, tous deux membres de l’INRAE, rappellent d’ailleurs qu’« aucune sylviculture n’est meilleure qu’une autre dans l’absolu, en particulier dans un contexte changeant, et il serait illusoire d’essayer d’identifier une sylviculture qui permettrait de répondre à l’ensemble des enjeux. C’est donc cette mosaïque de forêts, dont l’agencement doit être pensé à différentes échelles spatiales pour prendre en compte les interfaces avec les autres milieux, qui sera porteuse d’une diversité utile pour affronter le défi climatique. « Nous avons les atouts, estiment les deux chercheurs, pour mettre en œuvre des politiques publiques volontaristes en ce sens, à savoir une diversité de forêts façonnées par des générations de forestiers et un corpus de connaissances scientifiques et empiriques accumulées durant ces dernières décennies. Enfin, la société elle-même manifeste un intérêt réel à s’approprier cette réflexion. »
 
Les deux chercheurs, dont la contribution a marqué les débats des spécialistes mobilisés au cours de cet été, lancent aussi un appel qui vaut avertissement pour les autorités compétentes : « Le temps n’est plus à des décisions verticales et dirigistes, mais à des politiques publiques démocratiquement consenties après un débat éclairé. » Une politique forestière durable nécessite donc de la démocratie et de la cohérence. Des exigences qui ont conduit la CGT Forêt (syndicat des personnels de l’ONF) à proposer que l’ensemble des acteurs et des représentants des activités concernées et de l’ONF soient regroupés au sein d’un « pôle public de la forêt et des espaces naturels ». La forêt demande de la liberté, de l’espace, du soin, du temps. Nous le lui devons.
 
 
Palestine/Israël : « L’arbre est le frère de l’arbre »
Par Lydia Samarbakhsh
 
Un peuple colonisé et des colons, voilà la réalité quotidienne qui tue des dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants, qui détruit tout éloignant celles et ceux qui restent en vie toujours un peu plus de toute paix.
 
« La Palestine brûle, et nous regardons ailleurs », voilà ce qu’un président français, serviteur d’une paix juste et durable au Proche-Orient, devrait dire.
 
Mais de l’Élysée, c’est le silence. Un silence certes un peu gêné, un peu honteux en vérité. Un silence pas complètement assumé dont ce « résident de la République où le rouge a des reflets bleus » ne sort que quand la situation lui semble opportune, et qu’elle a les apparences d’une bonne vieille guerre de religion. Se parant alors des habits de champion de la lutte contre l’antisémitisme, c’est là qu’Emmanuel Macron tonne, raide comme un piquet, moralisateur. Lâche. Car la plupart du temps, pour lui, la lutte contre l’antisémitisme se réduit à une tactique, un coup de billard à deux bandes. Lui, le premier, ce président réélu par défaut face à l’extrême droite, refuse de comprendre que l’antisémitisme est de retour à plein en Europe, en France, dans le monde, qu’il englobe juifs et arabes dans sa haine, qu’il nous vise toutes et tous avec nos exceptions ; qu’il « a pignon sur rue, des adeptes, un parti », un groupe média et une chaîne d’information continue aussi ; et que si rien n’y fait, demain, c’est le néo-pétainisme le plus violent qui entrera à l’Élysée.
 
Le silence, donc. Oui, le silence devant le feu qui coure et ravage tout, dans les territoires palestiniens occupés par Israël ; tout, à commencer par l’espoir.
 
La réalité coloniale
Tous les jours, si vous vagabondez sur X (ex-Twitter) et consultez les fils d’information spécialisés dans l’actualité internationale, vous constaterez que, chacun de ces jours-là donc, mais sans que vous n’en entendiez parler sur les grandes chaînes d’info, des Palestiniens, souvent jeunes, voire très jeunes, femmes ou hommes, meurent abattus par l’armée israélienne ou battus à mort par des colons éructant de haine. Tous les jours des Morts, des dizaines de blessés. Des morts qui ne font pas plus la une des journaux que ces migrantes et migrants qui perdent la vie par dizaine en plein Sahara ou en pleine mer.
 
Aucune de ces morts-là n’est un accident, mais – quand bien même on finit par apprendre leurs noms : Fatti et la petite Marie dans le désert, Reza ou Ayran en Méditerranée, Shireen ou Hamza en Cisjordanie ou Gaza – leur disparition ne fait pas le poids. En ce monde, il vaut mieux être milliardaire et s’embarquer, contre toute raison, dans un sous-marin en Lego en croyant découvrir un trésor dans les abysses pour espérer intéresser BFM.
 
« Des Palestiniens meurent ? Tous les jours ? Un ou deux ? Quoi de neuf à ça ? » disent les plus sombres cyniques.
« Mais eux aussi sont violents, regardez ces tirs de roquettes, ces attaques au couteau ! Œil pour œil… », abondent les plus sombres ignorants.
 
« Il n’y a plus vraiment de solution maintenant », concluent les plus sombres lâches.
Autant d’ombre confine évidemment à l’obscurité. Certains, ainsi tapis dans leur indifférence au genre humain, nous ont imposé une loi du silence. Une sorte de « mafia style » qui fait fi des réalités humaines, sociales et politiques, des intérêts économiques, des principes du droit international, car, cette loi du silence sert l’impunité coloniale. « Co-lo-ni-sa-tion », voilà le mot interdit. La réalité crue, la réalité quotidienne d’un peuple abandonné par la « communauté internationale » (comprendre : les grandes puissances occidentales), c’est-à-dire par ces parangons des droits humains et de la démocratie vidés de tout sens.
 
Un peuple colonisé et des colons, voilà la réalité quotidienne qui tue des dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants, qui détruit tout – même les écoles bâties aux frais de la coopération européenne – éloignant celles et ceux qui restent en vie toujours un peu plus de toute paix. La colonisation pour laquelle la vie d’une ou d’un Israélien « vaut » celles de 10, de 100 Palestiniens qui paieront, collectivement, pour le crime (ou seulement l’insoumission) de l’une ou l’un des leurs. Mais, le plus souvent, tous les jours même, il n’y a plus de raison précise hormis l’impérieuse nécessité pour l’extrême droite israélienne de parachever la colonisation de la Palestine.
 
Certes, quelques journaux télévisés de 20 heures ont bien dû se résoudre, en juillet, à nous montrer les extraordinaires manifestations contre la réforme de la Cour suprême israélienne du Premier ministre protofasciste Benjamin Netanyahu, mais en passant outre les slogans, banderoles et panneaux dénonçant l’apartheid israélien. Cela n’avait pourtant rien d’anecdotique.
 
Et pendant que les prétendus amis du peuple palestinien opposent, dans leur raisonnement, cette tiède amitié à celle, bien réelle, et constante, qu’ils nourrissent envers les dirigeants israéliens – confortant ainsi l’impunité des racistes et xénophobes qui sont au pouvoir à Tel-Aviv depuis trop longtemps –, c’est de Palestine et d’Israël même – là où d’ailleurs la réalité de la lutte pour la justice et la paix se mène – que proviennent de premières et inédites jonctions de mobilisation, parce qu’il s’agit d’un « même combat », qu’on décrétait pourtant impossible la veille.
 
C’est surtout en Palestine, en Cisjordanie occupée, à Jérusalem-Est avec la famille Sub Laban expulsée de chez elle par une bande de colons (protégés par la police et l’armée israéliennes), à Hébron ou à Naplouse, ou encore à Gaza – illégalement placé sous blocus depuis 2007 par Israël avec le soutien de l’Égypte – que la naissance et l’avenir d’un État palestinien – dont personne ne veut – se décident et se joue.
 
« Aucun arbre ne tue un autre arbre »
« Les peuples sont des arbres qui fleurissent malgré la mauvaise saison », écrit l’Haïtien Jacques Stephen Alexis ; et si, aux côtés du peuple haïtien, il est un peuple dont la colonisation incessante depuis plusieurs décennies demeure incapable de le réduire à néant, c’est le peuple palestinien.
 
Oui, le peuple palestinien, comme tout peuple, est un arbre. Un arbre que Mahmoud Darwich et Tewfik Zayyad – les deux frères en résistance, les deux combattants de l’émancipation, les deux hérauts du Proche-Orient, les deux voix de leur peuple et de l’internationalisme – ont chanté. « Aucun arbre ne met la main sur le fruit d’un autre ou ne se moque de lui s’il est stérile. Aucun arbre, imitant le bûcheron, ne tue un autre arbre. » Ils l’ont dansé, cet arbre, trop souvent aussi ils l’ont pleuré, mais, toujours, ils l’ont aimé, nourri sa sève et préservé ses feuilles.
 
 
Les forêts : réserve nourricière face aux aléas climatiques
 
Avec The Conversation. Par Jessica Meyer, Doctorante en Sciences Économiques , Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC); Julie Lochard, Professeure des Universités en Économie, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) et Philippe Delacote, Directeur de recherche en économie à l’INRAE et Chaire Economie du Climat, INRAE.
 
On ne compte plus les bienfaits des forêts : barrière contre l’érosion des sols, réserve de biodiversité, puits de carbone… À cette liste doit également être ajouté un bénéfice plus méconnu : les forêts peuvent en dernier recours nourrir des populations vulnérables, tout particulièrement celles dépendantes du secteur agricole dans les pays du Sud, qui sont très exposées aux sécheresses, inondations ou tempêtes.
 
Ces événements météorologiques extrêmes ont un impact direct sur les rendements agricoles, la mortalité du bétail, et la dégradation des écosystèmes. Face à ces nombreux risques, les populations rurales mettent en place un grand nombre de stratégies d’adaptation de court ou moyen terme, comme le recours au crédit, la migration et la diversification des cultures.
 
Fruits, racines, champignons, chasse…
Parmi ces stratégies, les forêts peuvent également faire office de filet de sécurité important. Car les forêts tropicales sont riches en produits susceptibles d’être collectés, afin d’être vendus sur les marchés locaux ou consommés directement : fruits, racines, plantes médicinales, champignons, produits de la chasse… Les possibilités de collecte sont importantes et peu corrélées aux rendements agricoles. Ainsi, un ménage dont la production agricole chute à cause d’une sécheresse pourra toujours se procurer des produits forestiers.
 
Cette activité a également le grand bénéfice d’être accessible à la majorité des ménages, même les plus démunis, car elle nécessite peu d’investissement et ne requiert pas de compétence particulière. Ainsi la collecte de produits forestiers est souvent décrite comme une option de dernier recours, pour les ménages ayant peu ou pas d’accès aux marchés de l’assurance et du crédit, et peu d’alternatives de gestion du risque agricole (manque d’opportunités de travail en dehors du secteur agricole, freins aux migrations…).
 
350 millions de personnes dont la subsistance dépend des forêts
Au total, la Banque Mondiale estime que 350 millions de personnes dans le monde dépendent des forêts pour leur subsistance. Cependant, si cette collecte de produits forestiers peut s’avérer un bon filet de sécurité face au risque agricole, cette activité demeure trop peu productive et rentable pour devenir l’activité principale des ménages agricoles, au risque de les piéger dans un état de pauvreté permanente.
 
 
ENSEMBLE POUR LE DROIT À L'ALIMENTATION DE TOUTES ET TOUS
PÉTITION
 
Qu’elles et ils aient des revenus insuffisants ou qu’elles et ils soient des travailleuses et travailleurs précaires, des privé.es d’emploi, des étudiant.es, des retraité.es, parents isolés – le plus souvent, des mamans – ou qu’elles et ils ne soient encore que des enfants, des dizaines de milliers de personnes se côtoient dans les files d’attente qui s’allongent aux portes des locaux de distribution alimentaire organisée par les associations de solidarité.
 
Au-delà, l’immense majorité des familles populaires doivent se priver de plus en plus sur la nourriture, en quantité comme en qualité, à cause de la flambée des prix de l’alimentation.
 
Aucune ni aucun de nous ne peut demeurer l’arme au pied devant cette violence quotidienne que constitue la privation du droit à la nourriture quand, au même moment, les dividendes versés aux gros actionnaires font eux un bond de 13 % pour atteindre la somme de 46 milliards d’€. Les profits des groupes agro-alimentaires et ceux de la grande distribution sont au zénith, mais les premiers de corvée ont faim.
 
En cosignant ce texte, ensemble nous exigeons :
 
- une taxe de sur ces dividendes pour abonder les fonds des associations de solidarité ;
- le relèvement des prestations sociales et familiales et une augmentation des petits et moyens salaires – à commencer par le SMIC, et la fin des emplois précaires ;
- nous demandons instamment au gouvernement de prendre les dispositions pour que le Parlement inscrive le « droit à l’alimentation », droit humain fondamental universel, dans la Constitution et de le faire appliquer. Ce droit doit aussi être inscrit dans le droit européen.
 
Il doit être relié à une réorientation des politiques agricoles, pour une agriculture durable, fournisseuse de denrées alimentaires de qualité, respectueuse de l'environnement et du travail paysan.
 
Personne dans la sixième puissance mondiale qu’est la France de 2023 ne devrait souffrir de la faim ou du manque de nourriture.
 
C’est pourquoi, nous proposons d’ouvrir dès aujourd’hui un débat citoyen dans tout le pays sur une recommandation essentielle du Conseil national de l’alimentation : Expérimenter une Sécurité sociale de l’alimentation.
 
 
En vous souhaitant une bonne semaine, recevez mes amicales salutations.
 
Patrick Le Hyaric
 
 
 
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