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mercredi 27 septembre 2023

Blast, le souffle de l'info - La sélection de Blast par Oriane Marty et Maxime Cochelin, NL #01 - le 27.09.2023

 

Blast - Le souffle de l’info

Bienvenu.es dans cette première Newsletter de la troisième saison de Blast !

Pour lancer la saison, Denis Robert voulait vous écrire quelques mots sur les coulisses du lancement de cette saison 3 :

Chers Blasters,

C’est la rentrée. Je sais qu’il est tard pour démarrer fin septembre une newsletter ainsi, mais notre mois de septembre a démarré sur les chapeaux de roue. Les journées filent, les dossiers s’accumulent sans qu’on ait vraiment le temps de se poser et de regarder l’horizon. Malgré quelques nuages, il est pourtant bleu et dégagé.

D’abord un petit coup de rétro sur la saison écoulée. Je suis content de ce que nous produisons et de l’équilibre entre le travail de la rédaction et les collaborations extérieures. Notre existons depuis deux ans et avons dépassé les 23 000 abonnés payants pour 852 000 abonnés Youtube et plus de mille vidéos produites et diffusées. Et presqu’autant d’articles publiés sur notre site Blast-info.fr qui gagne en audience.

De nombreux sites indépendants aspirent à faire du journalisme, mais aucun pour l’instant n’a atteint la surface de Blast en si peu de temps. Nous sommes plus d’une quarantaine à y travailler au quotidien, des chroniqueurs, salariés, intermittents, pigistes. Ce qui fait notre succès, c’est ce que nous montrons à voir et à lire. Ce mélange de sérieux et d’humour, cette alchimie entre articles et vidéos, enquêtes et papiers culture, programmes réalisés par la rédaction et chroniques portées par des collaborateurs extérieurs. Nous allons nous développer en conservant cet ADN si particulier, en inventant des formats et des points de vue décalés. Nous prenons du recul par rapport à l’actualité, même si nous n’en sommes jamais déconnectés. Nous ne pouvons pas nous engager sur tous les fronts. C’est parfois frustrant. C’est l’invention et la nouveauté, en même temps que notre positionnement politique et médiatique, non militant, qui nous fait avancer et gagner des territoires. Nous faisons entendre ainsi une voix différente, colorée, hybride et unique.

Ce qui fait notre succès, c’est notre réactivité et le professionnalisme de nos monteurs et de la postproduction, c’est la qualité des personnes qui font Blast et qui, malgré des tensions, des crises, des départs, des arrivées, réussissent à surmonter et à inventer des fenêtres et des complémentarités. Notre richesse est là. Nous gagnons depuis deux ans de l’audience et surtout de la notoriété. Je le vois dès que je prends le train ou que j’arrive gare de l’Est. Le nombre de personnes qui me félicitent ou lèvent le poing pour nous remercier du travail accompli va croissant. Mais notre équilibre reste fragile car plus nous progressons, plus nous sommes et allons être attaqués. C’est la loi du genre. Une crise interne violente, un procès de trop, une agression médiatique mal gérée et patatras les rumeurs filent à la vitesse des serpents. Les réseaux sociaux sont les terrains de jeu des bad buzz. La fachosphère et les chiens de garde du pouvoir sont à l’aguet. Nous avons surmonté de nombreux obstacles et des agressions immérités. La dernière en date est cette pseudo enquête malveillante publiée mi-juin sur un site concurrent. Comme dans le cas de cet ancien salarié qui nous avait accusés d’être financé par un milliardaire, une plainte en diffamation a été déposée. Même si ces attaques ont été peu lus et relayés, il était important de rétablir une forme de justice et d’échapper au piège du « qui ne dit mot, consent ». Ayant subi de nombreuses procédures judiciaires pour avoir simplement pratiquer le journalisme, je ne prends pas ces décisions à la légère. Cela fait partie d’un combat pour la vérité et l’équité que nous devons mener.

Autre négociation qui a occupé une partie de mon été, celle menée avec des producteurs qui avaient déposé le nom de Blast et nous réclamaient des sommes conséquentes pour continuer à exister sous le vocable de « Blast, le souffle de l’info ». Nous sommes parvenus à un accord qui nous permet aujourd’hui d’être propriétaire de la « marque » Blast. Une épée de Damoclès en moins, ce rachat va nous permettre un développement plus serein et balisé. Il solde en grande partie les comptes d’une période mouvementée.

Le projet Blast est plus fort que ces avanies. Nous sommes un site d’information en même temps qu’une webtv. Nous sommes un curieux mélange d’indépendance et d’impertinence, de sérieux et d’humour. Nous existons parce ce que nous produisons au quotidien des contenus jugés par vous pertinents qui entrent en résonnance avec l’époque. Nous existons en réaction à l’univers médiatique où les intelligences artificielles fabriquent des fakes news de plus en plus indiscernables, où l’extrême droite et la macronie se taillent un espace largement majoritaire. Nous existons, alors que la presse n’a jamais été autant attaquée que sous cette présidence, des journalistes sont gardés à vue, des bureaux perquisitionnées, des enquêteurs placés sur écoute. Julian Assange reste en prison. La liberté d’expression régresse partout, y compris en France. Le dernier classement de Reporters sans frontières nous classe au 24ième rang, loin derrière la Norvège et loin devant la Corée du Nord.

Cette saison, nous allons poursuivre nos enquêtes sur les coulisses du pouvoir, en privilégiant les affaires et conflits d’intérêts qui occupent beaucoup les amis du président. Nous allons mobiliser des moyens pour révéler les stratégies cachées de l’extrême droite. Nous insisterons aussi sur la critique des médias. Nous ne sommes pas encore à l’équilibre et nous pourrions nous recroqueviller sur notre relatif succès en assurant nos arrières. Je suis persuadé qu’il nous faut nous ouvrir à d’autres voix, d’autres terrains à explorer et nous développer en prenant des risques. On ne nous sanctionnera pas si nous nous plantons de bonne foi. On nous sanctionnera si nous sommes de mauvaise foi et si nous nous endormons sur nos lauriers. Il y a des essoufflements et des programmes que nous allons arrêter. D’autres que nous allons démarrer. La plupart seront améliorés. Nous avons gagné des abonnements, mais nous subissons aussi encore trop de désabonnements. Il va nous falloir savoir mieux nous vendre et nous protéger. Il nous faudrait au moins 10 000 abonnés supplémentaires avant la fin de l’année. C’est possible, si vous parlez de nous autour de vous.

Nous avons embauché des nouvelles personnes principalement dans des fonctions de support. Nous ne sommes pas assez bons dans la gestion de nos abonnés et nous avons pris du retard dans les envois de contreparties liées à la campagne pour les Marioles qui vont repartir, j’espère, début novembre. Il faut nous excuser. On fait au mieux. Des tas de gens ne nous aiment pas et préfèreraient nous voir échouer. Il n’y a qu’à voir la liste des procédures judiciaires contre Blast. Un magnat suisse, le maire RN de Perpignan, un édile des Pyrénées orientales, des députés macroniens, des philosophes de bazar, des journalistes frustrés de nous voir réussir là où ils ont échoué. J’en passe. Généralement, ces plaintes en diffamation sont le fait de personnes qui refusent de répondre à nos questions et qui cherchent à nous bâillonner ensuite. C’est l’arme des faibles. Mais elles coutent cher. Même si nous inventons des parades contre ces vents mauvais, nous regardons parfois nos comptes avec incertitude. Lâcher 2000 euros dans une procédure en Suisse alors que nous n’avons encore rien écrit, est traumatisant. La liberté d’expression se gagne aussi hors de nos frontières où Blast fait des lecteurs et des émules. Depuis deux ans que nous existons, nous essayons de ne pas trop vous solliciter. Si nos contenus vous plaisent, vous serez là. C’est un peu le challenge de Blast. Nous allons lancer des programmes nouveaux, initier des enquêtes pétaradantes. Grâce à vous et à vos dons, nous avons constitué une équipe de pigistes réguliers, solide et mieux structurée. Une quarantaine d’enquêtes sont en cours. Des Drahileaks, aux ventes d’armes, de la vétusté de certaines centrales nucléaires aux fonds des émirats qui déferlent en France, des coulisses du PSG à celle du Sénat ou de l’Assemblée, nous sommes sur de nombreux fronts. Depuis qu’Anticor a perdu son agrément, les sollicitations redoublent.

Pourquoi ne pas nous satisfaire de ce que nous faisons actuellement et prendre le risque de développer Blast contre ces adversités ? La Nous pensons que c’est maintenant – ou jamais- qu’il y a besoin d’un média qui parle au plus grand nombre pour changer d’air. Ce pays est plombé par quelques magnats de la com et des affaires, Bernard Arnault, Patrick Drahi, Vincent Bolloré. Ceux qui veulent pousser Darmanin en candidat providentielle, si Emmanuel Macron ne parvient pas à remplier pour un troisième mandat. Et le service public avec ses nominations très « macrocompatibles » ne jouent plus vraiment son rôle émancipateur. Ce n’est pas en attendant encore dix ans, même un an, même un jour que la partie sera gagnée. Les risques sont grands de pencher vers un régime autoritaire. Il faut que des médias indépendants comme Blast, et autant d’autres que possible, pèsent dans la bataille médiatique et politique. Car les deux sont liés. Le média impose le politique qui impose le média. Cercle vicieux qu’il convient de rompre le plus vite possible.


Pour parvenir à nous imposer, nous n’avons pas chômé. Nous avons de nombreux axes de développements. Application mobile pour smartphone, podcasts originaux, programmes sur Twitch, embauches de journalistes politiques et traitant de l’actualité internationale, renforcement du pôle enquête, nouvelles collaborations avec par exemple Usul qui nous rejoint pour une critique hebdomadaire des médias. Et d’autres que vous allez découvrir au fil des jours comme Gilles Raveaud l’économiste qui va jouer au prof sur Blast ou la réalisatrice Françoise Davisse qui chronique la banlieue parisienne, des émeutes aux JO. Sans parler de la renaissance de Gens de France et des directs au New Morning. Je ne vais pas me lancer dans une énumération exhaustive ici.

Le plus simple est, si vous ne l’avez pas encore fait, de regarder et de partager la vidéo de rentrée.

J’espère que ces réjouissantes perspectives vont vous donner envie de nous suivre et de nous soutenir pour que nous puissions inscrire ces programmes dans la durée. Nous sommes fiers et heureux d’avoir créé Blast qui permet aujourd’hui à des dizaines de journalistes, de vidéastes et d’auteurs de produire des contenus informés, librement et honnêtement, de rétablir des vérités, de faire réfléchir ceux qui nous regardent, nous lisent, nous écoutent. 23 000 abonnés et des milliers de donateurs rendent cette histoire possible. Nous avons besoin que vous soyez plus nombreux pour faire plus d’enquêtes, d’émissions et d’entretiens avec des témoins engagées qui ont trop peu la parole ailleurs. Une année de batailles médiatiques s'annonce. N’oubliez pas que nous sommes une coopérative, que vos dons sont défiscalisés, que nos comptes sont publics et que tout est réinvesti dans les programmes, les emplois, sans aucun dividende, ni caisse noire. Chaque centime sert à faire vivre Blast, le souffle de l’info. Merci à tous.

Maintenant, place à la sélection de la semaine. 

ACTUALITE FRANCAISE

INFO BLAST / La nuit où Mohamed Bendriss a été tué : un très mauvais RAID à Marseille

Le pôle enquête travaille d’arrache-pied pour vous informer sur les affaires en cours et publie régulièrement de nouvelles révélations. Le 2 juillet dernier, pendant les révoltes déclenchées par la mort de Nahel, Mohamed Bendriss, 27 ans, a été tué à Marseille. Les résultats de l’autopsie dévoilent des « bleus en cocardes », blessures caractéristiques des bean bag possiblement à l’origine d’un arrêt cardiaque. Ces munitions, des petits sachets de billes, sont utilisées par les policiers du RAID. Une vidéo filmée par une riveraine témoigne des tirs en direction de Mohamed Bendriss par le RAID dans la nuit du 1er au 2 juillet, soit la date de sa mort. Cet article dévoile les photos de l'intervention du Raid, le désarroi des policiers d'élite d'avoir été déployés dans une opération de maintien de l'ordre et les étranges pression de l'IGPN sur des témoins.

L'appel à l'aide des restos du cœur : révélateur de la fragilité du système d'aide alimentaire français

Début septembre, le président bénévole des Restos du cœur, Patrice Douret, a lancé un appel à l’aide. Si l'association veut continuer ses activités, il lui faut réunir 35 millions d'euros. Sans ça, les Restos pourraient fermer d’ici à trois ans. L'association, qui assure déjà 35 % de l'aide alimentaire en France avec près de 170 millions de repas distribués l'année dernière, doit faire face à une explosion de l’inflation et du nombre de bénéficiaire. Cette annonce a été l'occasion pour Paloma Moritz d'inviter l'anthropologue Bénédicte Bonzi. Dans cet entretien, l'autrice de « La France qui a faim » explique notamment en quoi le fonctionnement de l'aide alimentaire en France, violent, révèle les dysfonctionnements de notre système agricole et participe à l’émergence d’une sorte de « marché de la faim ». 

ACTUALITE INTERNATIONALE

Cette troisième saison est l'occasion pour la rédaction de Blast de renforcer son traitement de l’actualité internationale. Différents contenus vont être publiés dans les prochains jours, dont voici un avant-goût.

En Italie, l'extrême droite rattrapée par la réalité sur l'immigration

Mi septembre, plusieurs milliers de personnes en migration sont arrivées sur la petite île italienne de Lampedusa en l'espace de 24 heures. Une situation qui a relancé de forts débats au sein de l’Union Européenne. Qui prendra en charge l’accueil de ces personnes ? Face à cette urgence, la première ministre italienne d'extrême droite, Giorgia Meloni a déclaré que « l’Italie et l’Europe ont besoin de l’immigration ». Ce changement de ton inattendu est aux antipodes de la ligne politique défendue pendant sa campagne électorale.

Maroc : derrière la catastrophe sismique, les relations diplomatiques en question

Dans la nuit du 8 au 9 septembre, un puissant séisme a touché la région de Marrakech, au Maroc, avec comme bilan près de 3000 morts et environ 50 000 habitations détruites. Aboubakr Jamaï est l’ancien directeur du journal francophone Le journal hebdomadaire. Aujourd’hui professeur de relations internationales à Aix-en-Provence, il détaille dans cette vidéo les enjeux géopolitiques révélés par cette catastrophe, notamment pour ce qui est de l’état des relations diplomatiques avec la France.

CULTURE

Pierre Bourdieu en Algérie, naissance d'une vocation

Pierre Bourdieu, souvent désigné comme le sociologue le plus cité au monde, a été mobilisé en Algérie pendant son service militaire. Une bande dessiné originale revient sur cette période peu connue de la construction intellectuelle du professeur décédé en 2002. Bien que démobilisé, Pierre Bourdieu est resté en Algérie pour enseigner le français et débuter des enquêtes. Ce séjour, d’une durée totale de 5 ans, a été à l’origine de la publication de plusieurs livres et articles.

Pacôme Thiellement, L'Empire n'a jamais pris fin, épisode 01

Notre cher Pacôme Thiellement, animateur des émissions Infernet ou La fin du film, revient dans cette 3e saison de Blast avec un nouveau concept. De Jules César à Emmanuel Macron, son objectif est de remonter le fil de notre Histoire autour d’une maxime : L’Empire n’a jamais pris fin. Dans ce premier épisode écrit en collaboration avec la philosophe Mazarine Albert, Jules César est passé au crible de ses contradictions et manipulations, non sans rappeler certains de nos contemporains.

Soutenez Blast, le souffle de l’info.

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