Plus de 50 scientifiques et personnalités publiques alertent sur les dangers des biotechnologies génétiques pour les pollinisateurs et le monde vivant.
Ils et elles appellent les dirigeants internationaux à une stricte application du principe de précaution, pour éviter une dégénération irréversible des abeilles, des bourdons, des papillons, et d’un grand nombre de pollinisateurs essentiels et parfois déjà menacés d’extinction, au cœur même de leur habitat naturel.
Votre signature et toutes celles recueillies seront présentées aux dirigeants internationaux lors de la COP15 de Montréal, du 7 au 19 décembre 2022.
Madame, Monsieur,
Le plan de l’industrie pour remplacer les pesticides chimiques responsables du déclin des pollinisateurs…
… pourrait précipiter encore davantage leur extinction !
C’est la conclusion alarmante d’un appel signé par plus de 50 scientifiques et spécialistes des pollinisateurs, et que POLLINIS va faire entendre au cœur même des négociations internationales sur la biodiversité qui se tiendront à Montréal, au Canada, du 7 au 19 décembre 2022.
Les scientifiques et POLLINIS alertent sur les dangers pour les pollinisateurs et le monde du vivant, que représentent les organismes et produits issus des biotechnologies génétiques que les grandes firmes productrices de pesticides et d’OGM comme Bayer-Monsanto, Corteva, Syngenta ChemChina ou BASF voudraient déployer dans les champs du monde entier.
Ces firmes mènent un lobbying intensif depuis de nombreuses années pour obtenir un accord mondial qui leur permettra de mener de premières expérimentations directement dans la nature…
Les scientifiques et les spécialistes des pollinisateurs, au contraire, jugent ces technologies encore trop balbutiantes, trop peu sûres, trop incontrôlables, et trop dangereuses pour les pollinisateurs et les chaînes alimentaires, pour être disséminées en l’état dans l’environnement (1).
Ils et elles appellent les dirigeants internationaux à une stricte application du principe de précaution.
Pour appuyer cette démarche, notre équipe sonne le rassemblement : nous appelons au soutien de toutes celles et tous ceux qui refusent que les milliers d’espèces d’abeilles et de pollinisateurs sauvages sur lesquels reposent 76 % des cultures nourricières les plus utilisées au monde (2), ne soient une nouvelle fois sacrifiés pour servir les intérêts de quelques multinationales agrochimiques.
Aidez-nous à porter la voix des scientifiques, des défenseurs des pollinisateurs et des citoyens du monde entier pour stopper le déploiement prématuré des nouvelles biotechnologies génétiques par l’industrie pour compléter ou remplacer les pesticides de synthèse dans les champs d’agriculture intensive (3) :
Des recherches ont démontré que ces technologies, utilisées telles quelles dans l’environnement, pourraient causer une dégénération irréversible des abeilles, des bourdons, des papillons, et d’un grand nombre de pollinisateurs essentiels et parfois déjà menacés d’extinction (4), au cœur même de leur habitat naturel.
Il est par exemple question de modifier génétiquement, en laboratoire, des insectes considérés comme ravageurs des cultures, pour insérer dans leur génome certains gènes synthétiques qui changeront leur comportement alimentaire ou rendront leur descendance stérile (5).
Ces gènes pourront être passés à l’intégralité de la génération suivante en contournant les lois mendéliennes de l’hérédité grâce au “forçage génétique” (qui consiste à insérer la même modification génétique sur les deux allèles d’un chromosome pour s’assurer que la modification soit transmise à l’ensemble des descendants) (6).
L’insecte de laboratoire se reproduisant avec les populations sauvages, celles-ci seraient en très peu de temps contaminées avec le gène modifié. (7)
Et ce, de manière irréversible.
Les chercheurs ont identifié de possibles transferts de ces gènes modifiés vers les populations d’autres insectes, notamment pollinisateurs. Il est possible que ces modifications génétiques impactent les populations d’abeilles, de bourdons, de papillons, qui se nourrissent et nichent dans les cultures. (8)
Ils s’inquiètent également de la création de nouvelles “espèces invasives” génétiquement transformées, échappant à tout contrôle une fois dans la nature (9). Des sortes d’insectes Frankenstein au devenir tout à fait incertain.
Et ils alertent sur les changements écologiques et écosystémiques dont les conséquences n’ont encore jamais été pleinement évaluées, et qui pourraient impacter l’ensemble du monde vivant. (10)
Une autre technologie génétique inquiète aussi particulièrement les chercheurs.
Malgré les risques déjà documentés, l’industrie cherche à la propulser le plus rapidement possible pour remplacer les pesticides chimiques dont les effets dévastateurs sur les abeilles, la santé humaine ou la pollution de l’environnement sont désormais suffisamment connus et reconnus pour imposer leur interdiction.
Il s’agit d’interférer, directement dans la nature, avec l’expression génétique des insectes considérés comme nuisibles à l’agriculture intensive.
Les progrès scientifiques phénoménaux de ces dernières décennies permettent désormais de cibler, avec une relative précision, certains gènes dont les fonctions ont été identifiées.
On sait par exemple qu’il existe certains gènes responsables du développement de la mue chez les insectes (11), d’autres qui permettent la contraction musculaire (12), d’autres encore qui actionnent des fonctions comme l’appétit (13) ou permettent la production de chitine (14), le « squelette » des insectes…
Plutôt que de modifier génétiquement les insectes en direct, une nouvelle classe de pesticides en cours de développement dans les laboratoires de l’industrie, utilise des petites molécules qui, une fois ingurgitées par les insectes, inhibent l’expression génétique d’un ou plusieurs de ces gènes vitaux (15).
C’est la technique du « silençage génétique », rendue possible par la production d’un ARN interférent synthétisé en laboratoire. (16)
Et son problème majeur, pour nous défenseurs des pollinisateurs, c’est que ces molécules disséminées dans la nature peuvent tout aussi bien interférer avec l’expression génétique de la psylle ou du doryphore, des ravageurs bien connus des cultures…
… qu’avec l’expression génétique des bourdons, des abeilles sauvages, et de très nombreuses espèces de papillons ! (17)
Il est impératif que toutes ces technologies restent confinées dans les laboratoires, tant que leurs effets sur les pollinisateurs et les écosystèmes n’auront pas été pleinement étudiés.
Mais ce n’est malheureusement pas ce qui est en train de se passer…
Aux États-Unis, une demande d’expérimentation sur 81 hectares de champs de pommes de terre dans 11 États a été déposée par une firme qui travaille avec le géant Bayer-Monsanto (18). Les États-Unis, le Canada, le Brésil, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et bientôt la Chine, ont autorisé sur leur sol la culture de plantes OGM qui produisent des molécules de « silençage génétique » (19). Des premiers lâchers d’insectes génétiquement modifiés ont eu lieu au Brésil (20) et au Burkina Faso (21)…
Parce que la contamination génétique qui serait engendrée par ces disséminations incontrôlables dans l’environnement d’organismes et de produits issus des nouvelles biotechnologies génétiques, ne connaît pas de frontières…
… les dirigeants internationaux doivent statuer, ensemble, sur ces technologies lors de la prochaine COP15 sur la biodiversité, qui se tiendra à Montréal du 5 au 17 décembre 2022.
Voilà pourquoi les scientifiques sonnent l’alerte. Voilà pourquoi nous avons tant besoin du soutien, même symbolique, du plus grand nombre de citoyens à travers le monde.
Parce qu’une fois le feu vert obtenu par l’industrie, il sera impossible de faire machine arrière.
Les pollinisateurs déjà tant fragilisés par des décennies d’usage massif de pesticides toujours plus toxiques, risquent d’être anéantis par l’arrivée de ces nouvelles biotechnologies dans leur habitat.
Nous DEVONS réagir, avant qu’il soit trop tard.
S’il vous plaît, aidez-nous à empêcher l’industrie de relâcher dans la nature des biotechnologies qui pourraient précipiter l’effondrement des pollinisateurs et mettre en danger l’ensemble des liens écosystémiques qui permettent la vie sur Terre.
Nous allons aller à Montréal, avec cet appel en main et quelques scientifiques de renom à nos côtés, pour mettre les dirigeants face à la sinistre réalité qu’ils sont en train de façonner. Nous espérons pouvoir aussi leur montrer que notre démarche est soutenue par des milliers, des millions de personnes à travers le monde.
Signez SVP notre demande de moratoire, et faites passer ce message autour de vous.
Chaque signature supplémentaire nous donnera force et légitimité dans l'arène internationale pour empêcher la contamination génétique des insectes pollinisateurs et de l'ensemble du vivant.
Merci d’avance pour votre soutien.
Avec espoir, et détermination.
L’équipe POLLINIS
POUR ACCÉDER À LA DEMANDE DE MORATOIRE, CLIQUEZ ICI
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