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samedi 30 juillet 2022

La lettre de Patrick Le Hyaric du 30 juillet 2022

 


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La Lettre du 30 juillet 2022
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Bonjour à chacune et chacun,
 
Je reviens de Palestine

Comme nous le faisons régulièrement avec l’association des villes françaises jumelées avec un camp de réfugiés palestiniens (AJPF), nous venons, entre le 26 juin et le 2 juillet, de visiter plusieurs de ces camps en Palestine. Nous l’avons fait avec près de 50 élus municipaux, maires, responsables d’associations. Je m’y rends régulièrement depuis plus de 20 ans, soit sous l’égide de l’association, soit hier comme député européen au titre de membre de la commission chargée des relations avec le conseil législatif palestinien. Mon investissement journalier pour sauver L’Humanité dans une période plus que critique, m’avait obligé à annuler deux déplacements en 2019, puis le covid avait par la suite empêché tout déplacement.
 
Cela faisait donc trois ans que je ne m’y étais pas rendu. La situation des Palestiniens ne s’est améliorée ni en Cisjordanie ni dans la bande de Gaza, toujours prison à ciel ouvert. Je n’ai pas pu aller visiter Salah Hamouri comme j’en avais émis le souhait. Cependant, le Consul de France à Jérusalem qui fait consciencieusement son travail et qui l’avait rencontré quelques jours auparavant, m’avait donné des nouvelles rassurantes. Depuis Salah, dont il faut rappeler qu’il n’est accusé de rien, a été transféré dans une prison de haute sécurité. Le visage de cette belle démocratie de la région !!
 
Le mur de séparation s’allonge et entoure peu à peu Jérusalem, les colonies s’agrandissent à un point que je n’imaginais pas, les violences et les humiliations aux check-points se multiplient, les rafles dans les rues comme dans les camps de réfugiés sont régulières. Les discriminations de toutes sortes se déploient contre les Palestiniens et les Arabes israéliens. À Jérusalem-Est, une guerre est décrétée contre les habitants. De plus en plus d’entre eux sont expulsés manu militari, leurs maisons annexées dans le cadre d’un plan gouvernemental qui veut expulser tous les Palestiniens de la vieille ville, la leur. Nous avons pu étudier longuement cette sauvagerie sur le terrain, avec les habitants et les associations. Chaque jour, des Palestiniens sont destitués de leur citoyenneté de Jérusalem et interdits d’y habiter. La loi sur la citoyenneté va jusqu’à interdire désormais à des Palestiniens mariés à des Arabes israéliens d’obtenir la nationalité israélienne. Comment qualifier un tel système, un tel régime ?

Lors de toutes les rencontres et séances de travail que nous avons eues avec de nombreuses associations israéliennes et palestiniennes de défense des droits humains, avec les responsables des camps de réfugiés, avec des députés palestiniens comme israéliens, avec les partis progressistes, avec des ministres, dont le Premier ministre, puis le conseiller diplomatique du président M. Abbas, nous avons entendu comme une supplique, comme un appel, comme un cri : « Ne nous laissez pas tomber ; interpellez votre gouvernement, les institutions européennes ; informez sur la situation que nous vivons ». C’est ce que nous faisons depuis. Nous avons adressé un compte rendu de nos visites et des messages ont été transmis à Mme la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, C. Collona, au haut représentant de l’Union européenne chargé des relations extérieures et de la sécurité, M. Josep Borrell, à des parlementaires. Tous nos interlocuteurs ont demandé de l’aide politique, des actes de solidarité, des mobilisations nouvelles tant ils ont comme nous, la conviction que la question de leur reconnaissance est passée au second plan depuis plusieurs années, dans une situation internationale plus que chargée. Tous, y compris les associations israéliennes et les parlementaires israéliens, nous ont interpellés sur la nécessité de faire respecter le droit international, et donc leur volonté de voir cohabiter un état de Palestine aux côtés de celui d’Israël, dans la sécurité et la paix. Dans tous les propos, nous n’avons décelé aucune détestation, aucune haine à l’encontre du peuple et des citoyens israéliens, malgré l’insupportable vie que leur fait subir le pouvoir des droites israéliennes.

C’est donc avec satisfaction que j’ai pris connaissance de la résolution déposée par 38 députés de gauche sur le bureau de l’Assemblée nationale, « visant à la condamnation de l’instauration d’un régime d’apartheid par Israël à l’encontre du peuple palestinien, tant dans les territoires occupés (Cisjordanie, incluant Jérusalem-Est, et Gaza) ». (Lire ici article de Pierre Barbencey dans L’Humanité du 25 juillet 2022 ) Celle-ci demande également à nouveau au pouvoir exécutif - donc à la France - de reconnaitre l’État de Palestine. Ce texte s’appuie sur le droit international et sur les rapports de trois grandes organisations non gouvernementales de défense des droits humains : Betselem (une ONG israélienne), Human Rights Watch et Amnesty International qui tour à tour, entre janvier 2021 et janvier 2022, ont rendu publics les résultats de leurs longues enquêtes. Ces rapports ont été déposés sur le bureau du comité pour l’élimination des discriminations raciales de l’Organisation des Nations Unies. Chacun conclut à l’existence d’un régime qualifié d’apartheid.
 
Le rapport d’Amnesty International précise que « les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion d’Israël à travers ces territoires tiennent clairement de l’Apartheid ». Il précise que « les Palestiniens sont réduits à des enclaves, la population est fragmentée en territoires, en système politique et administratif distant ; cette fragmentation fragilise leurs liens sociaux et politiques. Ils sont affaiblis et ne peuvent pas se mobiliser contre leur oppression ». C’est exactement ce que j’ai pu à nouveau constater ces derniers jours. (Lire ici mon texte du 8 février 2022). Ce terme d’apartheid qui étymologiquement, ce mot veut dire « développement séparé », a été rendu très fort par la trace indélébile qui a laissé le souvenir de l’Afrique du Sud et du combat de Nelson Mandela. Il nous habite toujours. Mais ce n’est pas ici d’un mot dont il est seulement question, mais d’une qualification juridique appropriée depuis 1973, puis confirmée en 1975 par la résolution 3068 du 30 novembre, qui qualifie juridiquement le crime d’apartheid. Est réputé apartheid « un système d’oppression et de domination d’un groupe racial sur un autre, institutionnalisé à travers des lois, des politiques et des pratiques discriminatoires ; par ailleurs, le crime d’apartheid suppose la commission d’actes inhumains, dans l’intention de maintenir cette domination ».

C’est exactement ce que nous avons constaté sur le territoire palestinien, occupé par un autre État, contre le droit international. La loi fondamentale israélienne modifiée a en effet fait passer Israël d’un « État juif et démocratique » à un « État-Nation du peuple juif ». Modification qui conduit l’article premier à énoncer que « Le droit à l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif ». Comment mieux qualifier une identité nationaliste et excluante ? C’est au nom de cet article que les Arabes israéliens sont discriminés dans leur propre pays et que pour pouvoir circuler sur leurs terres, les Palestiniens doivent avoir dans leur poche une carte d’une certaine couleur qui ne les autorise à circuler seulement sur certaines parties du territoire. À mon souvenir, il existe cinq couleurs de ces cartes. Chaque Palestinien est donc selon le secteur où il habite, assigné à résidence. Les autres parties du territoire leur sont interdites. Même les voitures ont des couleurs différentes sur leurs plaques d’immatriculation. Si vous avez une plaque verte, c’est à dire Palestinienne, vous ne pouvez pas circuler sur les routes réservées aux Israéliens, vous subissez les affres des check-points et ne pouvez pas approcher des zones considérées comme Israélienne ! Par contre avec une plaque jaune, israélienne, vous êtes libre de circuler partout. Mais, où sont donc sont les partisans de la libre circulation des personnes ?
 
Le mur ne sépare pas seulement Israéliens et Palestiniens ; il sépare aussi des villages palestiniens, des familles palestiniennes entre elles. C’est un mur d’apartheid ! L’article 7 de cette loi fondamentale stipule que « l’État considère le développement des colonies juives comme une valeur nationale et agira pour encourager et promouvoir leur création et leur renforcement ». Voilà qui est clair. Il s’agit donc bien d’une colonisation-annexion. Il s’agit ici d’un vol d’espaces et de terres palestiniennes pour amplifier une domination. La loi sur les propriétés des absents vise à spolier les familles palestiniennes de leurs biens. Au total, les Israéliens occupent aujourd’hui 93% des terres palestiniennes alors que dans le plan de partage de 1947, il en acquérait 7%. Ce que nous avons vu à nouveau lors de ce voyage, c’est que les pratiques du pouvoir israélien et de son armée sont en totale contradiction avec les résolutions de l’ONU. On ne peut reprocher à juste titre leur viol par Poutine et fermer les yeux lorsqu’il est commis par le pouvoir israélien. La Cour pénale internationale qui est saisie, définit l’apartheid comme « un crime contre l’humanité ». Aucun démocrate, aucun progressiste ne peut fermer les yeux. Le combattre, n’a rien à voir avec de l’antisémitisme et tout à voir avec le respect du droit international. Laisser entendre que cette résolution déposée par 38 députés de gauche favoriserait l’antisémitisme, reviendrait précisément à en banaliser le danger. Du reste, de nombreux responsables israéliens utilisent le mot « apartheid » pour qualifier ce système. Ainsi le comité éditorial du journal israélien Haaretz a comparé au moins 13 fois la politique israélienne actuelle à l’apartheid, depuis l’année 2006. L’éditeur de ce même journal, M. Schochen, a récemment écrit : « seule la pression internationale mettra fin à l’apartheid israélien ». L’ancien ministre Y. Paritzky parle dans son éditorial dans le journal Ydioth Ahronoth de « notre état d’apartheid ». Un collaborateur du groupe parlementaire de « la liste Commune » écrit dans un article : « L’apartheid a 66 ans ».
 
L’un des moyens de faire reculer l’antisémitisme et le racisme est précisément de changer de politique à Tel-Aviv et de faire respecter les résolutions de l’ONU. C’est aussi la condition pour que puissent « vivre ensemble les peuples israéliens et palestiniens », en paix, en sécurité, en harmonie, riches de leurs différences.
 
 
 
 
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Valeur travail : le grand leurre

Au Parlement, ces derniers jours, au cours de la discussion d’une loi prétendument « pour le pouvoir d’achat », se sont agités une cohorte de députés aux couleurs de la macronie, de la droite et de l’extrême-droite, pour défendre ce qu’ils appellent « la valeur travail ».

Ils le font évidemment pour soutenir celles et ceux qui leur soufflent à l’oreille : les grands actionnaires et détenteurs de capitaux.

« Nous voulons que le travail paye ! » s’écrient-ils en cœur, sous leur air fourbe. Ils n’ont évidemment aucune intention de considérer le travail à sa juste valeur et de le rémunérer en conséquence, puisqu’ils le considèrent comme « un coût ». Un comble, le travail est le seul créateur de biens et de richesses. Le problème des représentants de la haute bourgeoisie et de la finance mondialisée est justement de trouver le moyen de rétribuer le moins possible le travail salarié pour augmenter d’autant ce qu’il rapporte à ceux qui l’exploitent. Problème de vases communicants qui commence par le refus d’augmenter les salaires, à commencer par le salaire minimum. Pour cela, ils dupent nos concitoyennes et nos concitoyens, toutes les travailleuses et tous les travailleurs. Ils inventent donc une prime versée selon le bon vouloir de l’employeur. Celle-ci n’est pas assujettie aux cotisations sociales patronales, mais automatiquement à l’impôt pour les salariés. D’une pierre, les forces dominantes font deux coups : elles bloquent toute augmentation des salaires et assèchent les recettes de la Sécurité sociale. Demain, elles expliqueront que les déficits des caisses de la protection sociale sont tels qu’il faudra transférer ses missions aux assurances privées. Une triple peine : chaque mois sur la feuille de paye, à chaque accroc de santé et sur la future pension de retraite. La prime, au bon vouloir de l’employeur, une fois l’an n’est qu’un morceau de sucre pour atténuer le goût de la pilule amère avalée douze mois de l’année.

À cette disposition, s’en ajoutent d’autres, comme la défiscalisation des heures supplémentaires alors que plus de la moitié des travailleurs les plus modestes ne paient pas d’impôt sur le revenu. En revanche, ces derniers paient très cher en ce moment la TVA et les taxes sur les carburants ou l’électricité.

Cependant, depuis des années, les grandes entreprises et les plus fortunés touchent sans contrôle un crédit « impôt-compétitivité » équivalent à 40 milliards d’euros, un crédit « impôt-recherche », et bénéficient d’une réduction de la taxation des revenus du capital avec la fameuse « flat-tax » et de l’abolition de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). On voit ici que le souci des droites n’est pas que le travail paye, mais que le capital rapporte. Or, c’est la rente qui détruit du travail pour faire monter les cours des actions en bourse, et donc la valeur du capital, dont les seuls bénéficiaires sont ses propriétaires. Les marchés financiers et les propriétaires du capital ne sont pas des défenseurs de la rémunération du travail. Tout au contraire, ils défendent d’abord la rémunération du capital !

La valeur du travail n’est donc ni une proclamation ni une donnée naturelle. Elle a toujours été le résultat d’un rapport de forces entre les détenteurs de capitaux et les travailleurs. C’est la définition, honnie des puissants et de leurs porte-voix, de la lutte des classes.

Un pouvoir qui ne cesse de renforcer le pouvoir des dominants, n’est pas du côté du travail et de la création. Il l’a amplement démontré avec ses contre-réformes du droit du travail, sa loi-pacte, son abaissement de la fiscalité sur le capital. Aujourd’hui, il cherche des artifices pour ne pas augmenter le salaire minimum et s’exonérer de toute action durable, pour une pression à la baisse sur les prix à la consommation. Il se moque éperdument des travailleurs de première ligne et des sacrifices des travailleuses et travailleurs aux corps usés dans les usines, les chantiers, derrière les bennes de ramassage des ordures, aux caisses et aux rayons des supermarchés ou dans les hôpitaux, en voulant les obliger de partir toujours plus tard en retraite.

Même l’urgence de la situation de celles et ceux qui exercent des travaux pénibles est mise de côté. Sinon, la petite avancée que constituait le compte professionnel de prévention, voté sous le quinquennat de M. Hollande, n’aurait pas été supprimée.
Rien non plus n’est encore envisagé pour mettre en œuvre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Quand seront pris réellement en compte les drames au travail ? 539 833 accidents du travail en 2020. 40 219 maladies professionnelles. 79 428 accidents de trajets. Y a-t-il un mot, un acte, une décision pour réduire ces drames ? Aucun.

L’utilisation par les privilégiés qui nous gouvernent de ces mots « valeur-travail » n’a pour objectif que de culpabiliser les chômeurs afin de préparer une nouvelle contre-réforme de l’allocation chômage et de conditionner le revenu de solidarité active à un travail obligatoire.

On parle ici de 6 millions de chômeurs et de près de 4 millions de travailleurs précaires. Tous des fainéants ? Allons donc ! L’objectif est de diviser les citoyens entre eux pour que les puissants soient tranquilles, à l’abri de mouvements populaires.

C’est aussi le moyen de créer les conditions d’un nouvel abaissement des rémunérations de tous les travailleurs. L’ennemi d’un privé d’emploi n’est pas celui qui a un travail et l’ennemi d’un salarié ou d’un paysan n’est pas celui qui touche le RSA, pas plus que le travailleur dont les parents étaient immigrés, mais bien ceux qui favorisent le capital au détriment d’un travail utile, intéressant, correctement rémunéré.

Ne pas se diviser et agir pour une nouvelle répartition des richesses et une nouvelle manière de les produire permettrait réellement de commencer à parler du respect de « la valeur travail ». Le reste est un leurre ! L’ambition de notre époque devrait être d’engager un processus pour libérer le travail de la domination qu’exercent sur lui les détenteurs de capitaux privés. Il est temps que les citoyens, les travailleurs puissent exercer leur pleine souveraineté sur le travail. C’est un combat de l’heure !
 
LA TERRE N°7: “Se nourrir : à quel prix ?”
 
Au sommaire :
-Que se cache-t-il derrière la hausse des prix ?
-Prix à la production, prix à la consommation
-Bio ou agroécologique ?
-Conjurer la malédiction de la sécheresse
-Paroles de jeunes agricultrices et agriculteurs
-Sept produits à manger et à boire dans les Hauts-de-France
-« La carte routière, ringarde, moi, jamais... »
-Le saviez-vous ? La soie, un fil aux mains d’or
 
Santé et nitrites
 
L’éditorial de Patrick Le Hyaric, le 28 juillet 2022. Les sels de nitrite et de nitrate* sont utilisés par les transformateurs de viande pour écourter les procédés de transformation des charcuteries et d’en allonger la durée de conservation.
 
Pour lire l'édito
 
En souhaitant à chacune et chacun le meilleur été possible, recevez mes amicales salutations.
 
Patrick Le Hyaric
 
 
 
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L'Humanité - Patrick Le Hyaric
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© 2020 Patrick Le Hyaric

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