Bourgoin-Jallieu Un 1er mai très politique avant les élections législatives
La manifestation du 1er mai a réuni entre 200 et 250 personnes dans les rues de Bourgoin-Jallieu ce dimanche. L’occasion pour les participants de pointer du doigt tout ce qui ne va pas, nationalement mais aussi localement, avant le premier tour des législatives au mois de juin.
Ce n’était pas un 1er mai comme les autres. La manifestation pour la Fête du travail, qui a réuni entre 200 et 250 personnes ce dimanche à Bourgoin-Jallieu, avait une saveur très particulière, beaucoup plus politique que d’habitude, à un peu plus d’un mois du premier tour des élections législatives, plus ancrée localement, aussi.
Là ou bien souvent, les slogans sont essentiellement nationaux, les problématiques locales ont été également mises sur la table au cours de cette matinée de mobilisation sociale : « Se mobiliser aujourd’hui, ça nous permet d’évoquer le problème du manque de transports en commun sur notre territoire, de la situation de Photowatt, du centre hospitalier, de nos Ehpad, dont on voit de plus en plus d’employés qui tapent à notre porte pour nous demander de l’aide, ou encore des soucis rencontrés par nos collègues de la psychiatrie », évoque Serge Mazars, secrétaire général de l’union locale CGT de Bourgoin-Jallieu.
Et même lorsque les revendications sont plus globales, par exemple à propos de la retraite, de la revalorisation du Smic, de tous les salaires et des pensions, il y a une souffrance vécue, sincère, qui s’exprime.
Des personnes qui arrivaient difficilement à joindre les deux bouts avant et qui n’y parviennent plus aujourd’hui, des personnes qui ont vu leur quotidien se complexifier.
« Le quinquennat a été compliqué pour nous, retraités, notamment ces six derniers mois, disent Jacques Moulin et Marc Berger, de la CGT des retraités. Les prix sont si élevés qu’il faut faire attention à tout, sacrifier certains loisirs et faire des choix, par exemple sur l’alimentation, en choisissant les produits les moins chers. Sauf que ce n’est pas forcément très bon pour la santé. »
« Le coût de la vie augmente et les salaires et les pensions ne suivent pas »
Dans la foule, beaucoup le disent, c’est le moment ou jamais pour se faire entendre, une semaine après l’élection d’Emmanuel Macron et un peu plus d’un mois avant les législatives.
« C’est à nous de jouer notre rôle, de faire les intermédiaires, de montrer que tout n’est pas si rose dans notre société », ajoute Pierre Brocard, de la CGT.
« Avant ce troisième tour, on doit rappeler qu’on a choisi entre le moins pire des deux candidats et que cela ne peut pas nous satisfaire, surtout quand on voit le coût de la vie qui augmente de 5 % et que les salaires et les pensions ne suivent pas », martèle Serge Mazars.
Car oui, évidemment, les deux combats principaux menés par l’intersyndicale à l’origine de cette manifestation tournent autour du pouvoir d’achat mais aussi de la réduction du temps de travail à 32 heures. Est-ce que ces attentes seront entendues ? C’est ce qu’espéraient les manifestants. Enfin, certains plus que d’autres.
« Macron nous prépare un nouveau quinquennat de casse sociale et de souffrance, il ne nous écoute pas, je me demande à quoi il sert », s’insurge une manifestante gilet jaune, pas du tout optimiste pour la suite. D’autres, autour d’elle, avaient davantage d’espoirs. Notamment en regardant de très près une éventuelle union de la gauche. D’ailleurs, ce dimanche, beaucoup de responsables politiques et militants de gauche étaient dans le cortège.
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