| | | | Bonjour .
Si actuellement les petits commerces sont menacés dans les villages français, certains essaient encore de faire vivre la ruralité. C’est le cas du mouvement Bouge ton coQ !, qui propose des épiceries participatives. On est allé en visiter une pour voir comment ça marche. | | |
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| | | | | | En partenariat avec Showroomprivé
Neuville-en-Avesnois, c’est un village d’un peu plus de 300 habitants niché en plein cœur du Nord et dans lequel une initiative solidaire vient d’être lancée afin de faciliter la vie des habitants.
Le principe : pour 20 € par an, ils profitent d’une épicerie qui propose les récoltes des producteurs locaux ainsi que des produits de grande consommation, s’évitant ainsi des trajets de plusieurs kilomètres pour se rendre en grande surface.
L'épicerie s’est aussi associée à Mondial Relay pour permettre aux habitants de venir y récupérer leur colis.
C’est ce qu’on appelle de l’économie participative, qui est aussi permise par les 2 heures que les adhérents consacrent chaque mois pour faire vivre la boutique, en venant par exemple aider aux inventaires et à la comptabilité.
Derrière cette initiative, le mouvement Bouge ton coQ !. On a demandé à Emmanuel Brochot, un de ses fondateurs, de nous en dire plus. | | |
| | | "C'est plus qu'une boutique, c'est un lieu de vie !" | | |
| | | Qu’est-ce qui pèse sur les commerces de proximité aujourd’hui ?
Avant le Covid-19, plus de 60 % des communes rurales n'avaient plus aucun commerce. Les prévisions post Covid-19 projettent ce chiffre à 80 %, soit 15 à 20 000 communes regroupant environ 20 millions de citoyens.
Ce qui pèse est en fait assez simple. Tous les raisonnements économiques sont basés sur la densité de population. Plus un lieu est peuplé, plus il a de moyens et plus il a de services.
Il se passe rigoureusement l’inverse dans les villages, où par exemple un épicier traditionnel est contraint d’augmenter ses prix pour pouvoir se payer à la fin du mois, car les clients sont peu nombreux. Comme les prix sont progressivement réputés plus chers, les rares clients désertent et un cercle vicieux s’installe jusqu’à la fin programmée du commerce.
Et du coup, qu’est-ce qui est en jeu ?
Lorsque le dernier commerce d’un village ferme ses portes, celui-ci s’éteint lentement. Un commerce y est beaucoup plus qu’une boutique, c’est un lieu de vie ! C’est l’endroit où l’on croise ses voisins, où l’on s’attarde pour un brin de causette, où l’on se donne des nouvelles, où l’on tisse ces liens qui font la vie quotidienne.
C’est aussi un lieu de services. Pour un habitant de village, il faut en moyenne faire 24 km aller-retour pour se procurer certains produits et services. Les entreprises de e-commerce ont un rôle clé à jouer pour les rendre accessibles aux villages, sans pour autant tomber dans l’hyper consommation.
Près de 30 nouvelles épiceries vont d'ailleurs être créées grâce aux dons de Showroomprivé et Mondial Relay, favorisant l’accessibilité des habitants de villages à de nombreux produits.
Le mécénat participatif offre également de la visibilité à ces épiceries par toutes les personnes qui reçoivent régulièrement des colis en point relais.
Comment vous est venue l’idée de ces épiceries participatives ?
Chez Bouge ton coQ !, notre mission est de remettre de l’égalité entre les territoires par la dynamique citoyenne, avec la participation des entreprises et des pouvoirs publics.
Au début de la pandémie, nous avons mis en œuvre une opération d’urgence qui a permis de venir en aide, vite et concrètement, à plus de 300 petits commerces de village, dans plus de 40 départements.
En quelques semaines, plus de 300 000 € ont été réunis et distribués à ces petits commerces de proximité qui avaient été brutalement contraints de baisser le rideau, sans trésorerie.
Nous avons fait face à une avalanche de besoins qui nous a beaucoup éclairés sur la fragilité de ces situations. Nous avons voulu prendre le sujet à bras-le-corps en proposant un programme constructif qui permet une réponse adaptée et un déploiement rapide partout en France.
Nous sommes convaincus que l’ambition de 2000 épiceries de village sera dépassée. Le besoin réel étant de 15 à 20 000, ce déploiement n’aura que la limite que nous (citoyens, entreprises et pouvoirs publics) voudront lui mettre.
Combien de ces épiceries avez-vous lancées en France ?
Le second semestre 2020 a été dédié à la préparation du programme. Nous avons sélectionné une solution d’épiceries associatives existante, Mon Épi, dont la première a été ouverte il y a quatre ans. Aujourd’hui, il y en a plus de 70 un peu partout en France.
En moins de deux mois, une vingtaine de nouvelles épiceries ont été ouvertes et les dossiers en instruction remontent chaque jour par dizaines.
Sur la base des chiffres des épiceries Mon Épi déjà ouvertes, nous pouvons projeter l’impact qu’auront nos 2000 épiceries dès la première année : plus de 215 millions d'euros de commandes nettes redirigées vers les producteurs locaux, plus de 100 000 familles qui auront de nouveau accès à l’ensemble des produits et services de proximité, plus de 2,5 millions d’heures de bénévolat au service du lien social.
L’équation est plus que parlante ! Une épicerie, c’est un investissement de 2000 €. Cet investissement est pérenne car il n’y a pas de logique de marge : ce qui est acheté 10 € à un producteur local est revendu 10 € au client. Sans marge de distribution (l’épicerie est tenue par les bénévoles, donc pas de salaire à payer), les produits sont proposés 15 à 30 % moins cher que dans d’autres circuits de distribution, tout en rémunérant les producteurs locaux au juste prix.
C’est ça qui est vertueux, en plus de la proximité, du lien social...
C’est quoi les objectifs pour l’avenir ?
Le petit commerce est un sujet essentiel, mais il n’est pas le seul. Bien qu'apolitiques, nous discutons de façon rapprochée avec tous les acteurs, y compris l’État et les différentes collectivités.
C’est ensemble et avec les consultations citoyennes que nous définissons nos programmes. Les prochains projets en préparation aborderont notamment les sujets de la mobilité (essentielle en ruralité) et de la culture (qui a souffert partout en France ces derniers mois).
La clé de voûte est la dynamique citoyenne amorcée. L’engagement citoyen est un des fondamentaux de notre démocratie et de notre république.
Réengager les citoyens (par eux, pour eux) par des épiceries-lieux de vie est une base solide pour aborder concrètement tous les autres sujets. Les entreprises et les collectivités suivront le mouvement, à n’en pas douter.
Pour en savoir plus, rendez-vous ici. |
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