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samedi 29 mai 2021

DÉBAT : le romancier et cinéaste Gérard MORDILLAT demande à Fabien ROUSSEL de renoncer à la présidentielle...le 27.01.2021

 

http://www.communcommune.com

27 Mai 2021

Publié par El Diablo

images d'illustration

Fabien Roussel, oubliez la présidentielle !

Cher Fabien Roussel,
 

Vous avez annoncé votre candidature à l’élection présidentielle de 2022. Dont acte. Nous sommes nombreux à nous interroger : qu’espérez-vous de cette élection ? Les sondages les plus optimistes vous accordent aux alentours de 2% des suffrages ; les plus pessimistes plus ou moins 1%. Que signifie alors de se présenter à une élection au risque de se ridiculiser et de bafouer par là-même la cause que l’on défend ?
 

Je suis certain que, comme moi, vous savez qu’aussi puissante et talentueuse soit votre campagne, vous ne l’emporterez pas ; vos propositions ne seront ni discutées ni entendues. Pire, votre candidature porte en elle deux poisons mortels : ruiner le parti (vos frais de campagne ne seront pas remboursés), le marginaliser définitivement et vous disqualifier en tant que responsable.
 

Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Vous dites vouloir y aller pour faire entendre la voix des communistes. Et c’est vrai qu’elle le sera dans le petit coin de télé qu’on vous concédera en tant que candidat. Trois petits tours et puis s’en va. Rien d’autre. Vous payerez cher quelques minutes d’antenne. L’hostilité médiatique à l’endroit des communistes est permanente et perdurera après l’élection. Pourquoi chercher à prendre des coups sans avoir le moyen de les rendre ? Est-ce impensable de définir une autre approche ? D’être où l’on ne vous attend pas ?
L’élection présidentielle à la mode Ve République se présente désormais comme une bouffonnerie soi-disant démocratique où il s’agit de porter au pouvoir une femme ou un homme choisi par les milieux financiers et adoubé par les médias. Pourquoi vouloir participer à cette farce ? Légitimer ce système mortifère ? Accepter une règle du jeu où le vainqueur est désigné avant même que la partie commence ? Vous ne serez pas ce vainqueur. Ni vous ni d’ailleurs aucun des représentants des partis « de gauche ». Dès lors, est-il politiquement raisonnable d’aller à la mort comme les moutons de Panurge en scandant « tous ensemble ! tous ensemble ! » mais chacun de son côté ? Le but final est-il de saborder la gauche ?

D’offrir un triomphe à la droite ?
N’est-il pas plus efficace d’établir une autre stratégie ? D’oublier la présidentielle, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, présélectionnés par l’oligarchie et les médias ? Comme l’aurait dit Jacques Duclos, c’est « blanc bonnet et bonnet blanc » au service du capitalisme. L’une dit vulgairement en bleu-blanc-rouge ce que l’autre présente enveloppée de papier de soie couleur start-up nation mais c’est bien la même idéologie de recherche incessante et sans limites de l'accroissement des profits qui les porte. Un néofascisme sournois qui gangrène peu à peu tous les corps de la société : persécution des étrangers, camps de rétention, expulsions, violences policières, criminalisation de l’action syndicale, justice expéditive, muselage de la presse par neuf milliardaires et leurs affidés, suppression des libertés publiques, sécurité globale, séparatisme, islamophobie etc.
 

Rêvons un peu : que se passerait-il si tous les candidats des partis de gauche décidaient de ne pas se présenter à la présidentielle pour dénoncer la perversité du système ? Son piège intrinsèque ? Son hypocrisie ?
 

Mais c’est un rêve…
Puisque la valse des égos prime sur toute autre considération, laissons là ceux qui se repaissent de leur seule image et menons la bataille gagnable : celle des législatives. L’urgence impose de conclure au plus vite un accord entre les communistes, les insoumis, les écologistes, le NPA, Générations, les socialistes... Un accord d’unité pour gagner ces élections, pas seulement pour se montrer ! Porter au pouvoir une majorité de députées et de députés de gauche, c’est porter au pouvoir un collectif. Alors que la présidentielle exalte l’individualisme, la personnalisation, la désignation d’un ou d’une unique, cette idée de collectif est essentielle. L’immense majorité des électrices et des électeurs de gauche aspirent à l’unité de ceux qui luttent pour le bien public contre le profit individuel et se découragent devant la cécité, la surdité des représentants des partis et les manœuvres d’appareils. En privilégiant le collectif, les législatives sont l’occasion de réaliser cette unité qui seule est mobilisatrice et capable de contrer celui ou celle qui sera élu à la tête de l’État par une minorité de votants ; car, ne nous y trompons pas, l’abstention et le vote blancs seront les vrais vainqueurs du duel annoncé. L’unité de la gauche doit être sans faille ; son programme peut tenir en un seul mot : solidarité. Cette solidarité que repoussent aussi bien les néolibéraux que les nationalistes (de Macron à Le Pen en passant par les Républicains et tous ceux qui prospèrent sur l’éventail de la droite). Cette solidarité peut se décliner sur le terrain écologique, social, économique et politique ; domaines sur lesquels bien sûr il faudra faire des compromis, ne pas occulter les différences, mais où les points d’accord l’emportent sur toute autre considération.
 

Battons-nous pour gagner, non pour figurer, « seule la victoire est belle ». Gagner contre les néo-fascistes, post-fascistes, crypto-fascistes, macron-fascistes porteurs d’exclusion, de division et de guerre. Gagner pour rendre aux services publics la place qui doit être la leur tant dans la santé que l’éducation, la justice, les transports, la poste, l’administration… Gagner pour établir une équité salariale qui garantisse à chacun les moyens d’exister. Gagner pour liquider enfin cette Ve République mère de toutes les inégalités et refonder la nouvelle sur la devise : liberté, égalité, solidarité.
Vive la Sociale !

 

Gérard Mordillat

SOURCE : Facebook

 

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