| | | | | | Bonjour . La naissance de sa fille, ses premiers accords de guitare, son concert au Liban et sa rencontre avec Paul McCartney : voilà les 4 moments qui ont marqué la vie de Matthieu Chedid, dit M. | | | | |
| | | | | | 1. La naissance de sa fille J’ai vraiment compris ce jour-là qu’on avait beaucoup à apprendre d’un bébé. Qu'on est là pour élever nos enfants, mais qu’il ne faut jamais oublier que ce sont eux qui nous élèvent sûrement encore plus. Moi, j’apprends énormément de mes enfants. Ce regard était... Je crois que je n’ai jamais été aussi impressionné. Ce regard m’a beaucoup plus impressionné que Paul McCartney. Je voyais une intelligence cosmique. Elle avait un regard très puissant dès la naissance. Ce cliché d’être en larmes d’émotion, parce que c’est un truc trop fort. Et c’est marrant parce que ce regard ne m’a jamais quitté. C’est-à-dire qu’elle a toujours cette espèce de puissance que je retrouve toujours. Donc ça, ça a été vraiment une empreinte forte pour moi. Un avant et un après ultime.
2. Ses premiers accords de guitare
On était dans la grange de la maison de famille des Souchon. J’avais une guitare d’Alain Souchon, je crois que c’était une SG, mais il ne restait qu’une corde dessus, donc je faisais des riffs de guitare assez basiques, genre Satisfaction... Et c’est vrai que c’était assez inaudible, je pense. Et donc là, à un moment il y a David McNeil, excédé parce qu’on faisait un bordel absolu, qui vient me voir et qui me dit : « Matthieu, la guitare c’est pas une corde, c’est des accords. » Donc il me prend une guitare acoustique et il me montre les accords primaires de guitare, le mi mineur, le la mineur, le ré, peut-être le do, je sais pas. Et là, j’apprends trois, quatre accords et c’est vraiment un moment qui change ma vie. Il y a une espèce de prise de conscience et d’ouverture. Je me rappellerai toujours que j’avais pas de médiator. Le médiator c’est ce truc qui permet de gratter les cordes. Avec les doigts, je n’y arrivais pas très bien, donc je prenais des allumettes qui évidemment se cassaient tout de suite. J’ai dû user une boîte d’allumettes entière jusqu’à avoir les doigts en sang, d’ailleurs la guitare était rouge à la fin parce que je n’arrivais plus à m’arrêter. J’ai eu un vrai bug ou un vrai flash, en tout cas une prise de conscience folle. C’est vrai que ce jour-là, quand David m’a appris ces accords, il y a eu un avant et un après. D’ailleurs, à partir de ce moment-là, j’avais une guitare dans les mains tout le temps. | | | | |
| | | | | « Paul McCartney, il est très drôle » | | | | |
| | | | | 3. Son concert au Liban, le pays de sa grand-mère C’était vraiment extraordinaire parce que c’était une façon de célébrer vraiment la famille Chedid : ma grand-mère, Andrée Chedid, mais aussi son frère, que j’appelais l’oncle Bob, parce que c’est lui qui fait partie des fondateurs de ce festival dans les années 1950, je crois. On est partis en famille avec ma sœur Anna, mon frère Joseph, mon père Louis, ma fille Billie, ma femme, etc. En plus, c’était l’occasion d’annoncer à ce moment-là la naissance de mon fils, c’était presque mythologique comme moment. Là, on était vraiment dans une épopée. Il y avait vraiment une quête initiatique. C’était quelque chose d’assez dingue. On a évidemment passé aussi des photos de la famille, de ma grand-mère, on a fait résonner les poésies de ma grand-mère dans ce lieu, c’était exceptionnel. Et c’était très émouvant. J’ai pas pu résister aux larmes qui coulaient sur mes joues quand ma fille a chanté avec moi. Tout d’un coup, on avait cette vibration familiale, nos grands-parents, plein de gens comme ça, tous nos ancêtres qui étaient présents quelque part avec nous. Un moment totalement mystique, intense, puissant.
4. Sa rencontre avec Paul McCartney C’était pour un magazine français : ils voulaient faire une couverture avec Paul McCartney. Mais, je ne sais pas pour quelle raison, ils voulaient qu’il soit accompagné d’un artiste français. Et je ne sais pas non plus pour quelle raison, ils ont pensé à moi. Je me rappellerai toujours : j’arrive, il avait envie d’aller pisser donc il me dit : « J’arrive tout de suite. » Il était très détendu. On s’amuse pas mal avec Paul McCartney, il est très drôle. Moi je ne parle pas très bien anglais, mais en même temps, là j’étais plus bilingue que jamais. Et alors là, on se retrouve, on discute et très rapidement, au bout de cinq, dix minutes, le photographe nous dit : « Vous voulez pas prendre les guitares pour la photo ? Ce sera mieux. » Et là, on est partis tous les deux dans un jam pendant une heure tous les deux. On a tripé, vraiment, c’était un moment super. Il disait tout le temps : « Tu sais que j’étais quand même le chanteur des Beatles. C’est un truc de dingue. » C’était fascinant parce qu’il était très impressionné par les Beatles, comme on l’est tous. Mais parce que c’est tellement une autre époque pour lui, tellement un autre moment que ça ne lui appartient plus non plus. C’est tellement énorme. Une humilité assez incroyable. | | | | |
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