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Gestion de la crise sanitaire : l’Éducation nationale abandonnée à elle-même | ||||
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Auteur : Collectif Éducation Nord-Isère | ||||
A nos éluˑeˑs, Depuis la rentrée des vacances d’automne, les établissements scolaires sont mobilisés pour demander une organisation cohérente face à l’aggravation de la situation sanitaire. La circulation du virus dans le Nord-Isère est très active : au 10 novembre, le taux d’incidence du département se situe aux alentours de 848 cas pour 100 000 habitants, soit près du double de la moyenne nationale (429 cas pour 100 000 habitants). Certaines communes du Nord-Isère affichent des taux d’incidence supérieurs à 1000 (sources consultées le 10/11 : www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees ; site du Dauphiné libéré, carte interactive). Depuis des mois, la communication ministérielle veut que les établissements scolaires ne soient pas des lieux de contamination, présentant des chiffres bien en deçà de ceux de Santé Publique France (le Ministère de l’Education Nationale évoque environ 3500 cas dans les premiers jours de novembre contre 25000 contrôles positifs entre 0 et 19 ans entre le 2 et le 4 novembre pour Santé Publique France, Checknews Libération 9/11/2020 et actualisation par région du 11/11/2020). De même, l’on a de cesse de nous répéter que, dans le secondaire, le port du masque protège à lui-seul les élèves, les classes n’étant ainsi pas des lieux de contamination. Or, nous, enseignants, constatons de jour en jour la multiplication de cas d’élèves ou de collègues malades ou positifs et les experts sont formels sur les multiples formes de contaminations dans les établissements scolaires (Live SNES Covid-19 avec « Du côté de la science », 6/11/2020). Face à cette situation préoccupante et malgré les discours annonçant des mesures « quoiqu’il en coûte », nous constatons que les responsables politiques, au niveau national comme au niveau local, ne sont pas à la hauteur. Les établissements sont contraints d’improviser localement une organisation qui aurait dû être anticipée et cadrée nationalement. Et cela sans donner de temps aux équipes pour se concerter et s'organiser pour mettre en œuvre le renforcement du protocole. Dans un contexte de crise, un protocole qui ne s’applique que « dans la mesure du possible » constitue une mise en danger. Un virus qui frappe à l’aveugle tout le territoire requiert une politique de santé publique nationale et concertée. Renvoyer au «local» pour décider des arbitrages transfère aux personnels de l‘éducation nationale une responsabilité qui ne devrait normalement pas être la leur. Il a fallu la publication sur les réseaux sociaux de photographies montrant la densité d’élèves à laquelle nous avons à faire face et les réalités d'application des protocoles dits "renforcés" (#balancetonprotocole), pour que le ministère soit contraint de demander la division par deux des effectifs et le report de certaines épreuves du bac. Pour autant, la situation reste très inquiétante dans nos établissements : pas de gel en libre service devant les salles voire pas de gel hydroalcoolique du tout dans les écoles pour les professeur-es, impossibilité de restreindre les flux d’élèves dans l’établissement comme le demande le protocole à cause de la suppression du «groupe classe» suite à la réforme du lycée, organisation défaillante épuisante pour les professeurs et insatisfaisante voire dangereuse pour les personnels et les élèves. Dans le primaire il est demandé d'organiser l'école pour éviter le brassage des groupes. Pourtant trop souvent les enseignant-es doivent accueillir dans leurs classes les élèves des collègues absents parce qu'il n'y a pas suffisamment de remplaçants. Les effectifs des classes sont trop chargés pour permettre une distanciation physique. Dans les restaurants scolaires, des élèves de différentes classes, et parfois de différentes écoles, sont regroupés. Au collège, les changements successifs d'organisation épuisent les équipes et déstabilisent des élèves déjà éprouvés par le précédent confinement, certains sont en grande difficulté scolaire ou sont complètement démobilisés. Des salles trop petites ne permettent pas la distanciation entre les élèves. Nous sommes abandonnés par l’État et les collectivités. Les personnels, mais également nos élèves, leurs familles, sont mis en danger par cette circulation du virus dont la propagation ne pourra être freinée à cause de l’incohérence des consignes. Lorsque, dans certains cas, les établissements ont mis en place des protocoles sérieux permettant d’éviter au maximum ces incohérences (distribution de gel hydro-alcoolique, respect des distances physiques à la cantine), ils l’ont fait sur leurs propres moyens, sans aucun soutien financier de la part des collectivités, sans aucune augmentation de personnels malgré la surcharge de travail induite. Comment demander sérieusement une désinfection quotidienne des sols, des tables et des chaises, des poignées de portes, sans augmentation du nombre d’agents, sans que les agentˑeˑs en congés maladie soient remplacéˑeˑs et de sorte que les équipes soient forcées de tourner en effectifs réduits ? D’un point de vue pédagogique, rien ne semble anticipé par le ministère. En lycée général, si certaines épreuves ont été annulées, le passage au contrôle continu est insatisfaisant et aucune adaptation dans les programmes n’a été évoquée, alors que les conditions d’enseignement nous contraignent à ralentir nos progressions. Le remplacement des épreuves communes par le contrôle continu est insatisfaisant. D’une part, le contrôle continu sera source d’inégalités de traitement. D’autre part, l'annonce du ministère ne prend pas en compte le fait que les épreuves du baccalauréat en enseignement de spécialité auront lieu en mars. En lycée professionnel s'ajoute la question de la période de formation en entreprise pour laquelle le ministère n'a donné aucune consigne nationale. Il nous semble bien sûr fondamental de maintenir les établissements ouverts. Les cours à proprement parler ne peuvent avoir lieu qu’en présentiel. Les inégalités sociales ont joué un rôle important dans la différence d’accès aux enseignements, lors du premier confinement, ce que le ministère a reconnu. Il est par ailleurs inacceptable d'envisager un cumul "présentiel/distanciel" pour les enseignants d'où la nécessité de changer de rythme dans les apprentissages. Ainsi, il nous semble indispensable de mettre en place des allègements dans les programmes et un report des premières épreuves du bac de Mars à juin, sans remplacement par le contrôle continu, afin de garantir le caractère national du diplôme et l’égalité de traitement des élèves. Comme à l’Hôpital, cette crise n’est pas le seul fait d’un virus et sa résolution ne sera pas uniquement sanitaire. Elle est aussi le résultat d’une politique de long terme qui a conduit à des suppressions de poste, organisant la fragilisation du service public d’éducation. Au moment-même où nous traversons une crise tendant à se pérenniser, les besoins sont urgents en matière de santé comme d’éducation. Notre souhait étant de garder les établissements scolaires ouverts tout en travaillant dans des conditions sanitaires acceptables pour personnels, élèves et parents, des embauches de personnel enseignants et agents sont indispensables, de même que des investissements dans les locaux pour permettre un dédoublement des effectifs sans renvoyer les élèves chez eux. Au lieu d’opérations de communication nous promettant des purificateurs d’air ou consistant à distribuer trois masques aux élèves à la rentrée scolaire, c’est de moyens financiers et humains dont nous avons besoin. Pour appuyer cette demande et pour nourrir notre argumentaire, nous donnons ci-dessous quelques exemples des situations sanitaires de différents établissements scolaires du Nord-Isère. Responsables politiques, revoyez de toute urgence vos priorités : il est illusoire de croire pouvoir relancer l’économie en sacrifiant les services publics qui sont bien à la base du lien social et du bien-être de tous. S’il vous en fallait une preuve, cette crise dramatique devrait vous l’enseigner.
Demande de Gel pour équiper toutes les pièces de l'école pour un nettoyage des mains des prof plus fréquents et plus rapides, à la Mairie on se renseigne mais on pense que c'est à l'EN de nous en fournir, à l'Inspection on se renseigne auprès de la DSDEN. | ||||
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