Personnels de la Ville, retraités, Gilets jaunes… un mardi 17 novembre riche en rassemblements à Grenoble
FOCUS – Le confinement n’empêche (visiblement) pas les mouvements sociaux. Pas moins de quatre rassemblements sont ainsi organisés à Grenoble ce mardi 17 novembre. Depuis les personnels grévistes de la Ville de Grenoble jusqu’aux Gilets jaunes. En passant par les retraités de l’Isère et les opposants à la loi sur la « Sécurité globale ».
Confinement ou pas, le mardi 17 novembre s’annonce comme une journée de revendications et de rassemblements à Grenoble. À commencer par le préavis de grève déposé dans les écoles. Si les syndicats Sud et CNT sont à l’origine du mouvement, Force ouvrière annonce le rejoindre (voir encadré). Les organisations syndicales estiment que la Ville de Grenoble ne met pas en place des moyens suffisants pour répondre à la crise sanitaire.
De quoi agacer l’adjoint de Grenoble délégué au personnel, Pierre Mériaux, qui a répondu aux syndicats sur Place Gre’net. L’élu considère que ces derniers n’ont pas joué le jeu du dialogue social, en annonçant leur grève avant la fin des négociations. Conséquence directe du préavis : l’annulation de la restauration scolaire sur la journée du 17 novembre. Un rassemblement est par ailleurs prévu sur le parvis de l’Hôtel de Ville, de 8 h 30 à 10 heures.
Les retraités de l’Isère attendus place de Verdun ce 17 novembre
Mais le rassemblement des personnels n’est pas le seul de la journée, et même loin de là. Autre mouvement au programme : celui des retraités de l’Isère. Dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale, les syndicats de retraités appellent à un rassemblement place de Verdun à Grenoble, à compter de 14 h 30. En parallèle, les organisations de retraités ont demandé une audience au préfet de l’Isère.
Les revendications ? Une révision du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, prévu pour 2021. Celui-ci ne comporte en effet, aux yeux des retraités, pas de « mesures fortes en matière de renforcement du système de santé ». Les organisations syndicales* attendent ainsi des embauches de soignants, un « moratoire vis-à-vis de toutes les fermetures de lits ou restructurations prévues », ainsi qu’une prise en charge complète de la perte d’autonomie.
Autre revendication : la revalorisation des pensions. « En 12 ans, le pouvoir d’achat [des retraités] a été réduit de 20 % par un gel des pensions, une hausse de la CSG et autres mesures fiscales », écrivent les syndicats. Qui exigent « 100 euros d’augmentation immédiate comme mesure de rattrapage partielle ». Et appellent à signer une pétition en ligne pour défendre leurs revendications.
Les Gilets jaunes fêteront leur anniversaire ce 17 novembre, place Hubert-Dubedout
La liste n’est pas finie. Les Gilets jaunes sont également de la partie, et appellent pour leur part à une manifestation à 18 heures, place Hubert-Dubedout à Grenoble.
Une manière pour le mouvement de fêter son deuxième anniversaire. Et de continuer à porter ses revendications, considérées comme « toujours d’actualité, et même plus encore ».
À commencer par le Ric (référendum d’initiative citoyenne), l’une des pierres angulaires des exigences des GJ.
D’autres revendications ? Sur la page Facebook de l’événement, les Gilets jaunes appellent à créer « des postes et des moyens pour les services publics, écoles et hôpitaux ». Ils réclament également « des moyens pour vivre décemment pour tous » et « des moyens pour les étudiants, les indépendants et les travailleurs ». Difficile de savoir si la distanciation physique sera de mise, mais les participants sont invités à ne pas oublier leur masque.
Un rassemblement rue Félix-Poulat contre la loi « Sécurité globale »
N’en jetez plus ? À la même heure, donc 18 heures, un quatrième rassemblement grenoblois est prévu rue Félix-Poulat contre la loi sur la « sécurité globale ». En ligne de mire : la possible interdiction de diffuser « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un policier en exercice. Une mesure jugée liberticide, et qui empêcherait citoyens comme journalistes de révéler des violences policières lorsque celles-ci ont lieu.
De quoi amener le Syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncer fermement le projet de loi. « L’auto-censure sera massive dans les médias et sur les plateformes. En revanche, les membres des forces de l’ordre pourront tout à loisir filmer ou photographier la population », redoute-t-il. Même son de cloche pour la CGT : « Le droit des citoyens à être informés ne peut s’affranchir de la possibilité que les journalistes filment et diffusent l’action des forces de l’ordre », écrit la branche journalisme du syndicat.
À Grenoble toutefois, le rassemble est porté par les syndicats étudiants Unef et UEG, ainsi que par les lycéens de l’UNL… et le Nouveau parti anticapitaliste. « Il s’agit à la fois d’une entrave à la liberté de la presse mais aussi aux libertés fondamentales, déjà durement touchées depuis quelques années par l’accumulation des lois sécuritaires », décrivent les organisateurs. La proposition de loi doit être étudiée le jour même par les députés.
FLORENT MATHIEU
* Force ouvrière, la CGT, Solidaires, la FSU, la CFE-CGC, la LSR, la Fédération générale des retraités fonction publique et Ensemble & Solidaires.
La charge (politique?) de FO contre Pierre Mériaux
« Nous soutenons les organisations syndicales en lien avec les agents qui ont déposé un préavis de grève pour les écoles de Grenoble », annonce Force ouvrière. Si le syndicat indique ne « pas avoir été convié » aux réunions de préparation du mouvement, il ne s’en dit pas moins « choqué des propos de Monsieur Mériaux contre les syndicats qui ne pensent pas comme lui ». Et n’hésite pas à attaquer l’élu, dans une lettre ouverte adressé au maire de Grenoble.
Dans sa missive, le syndicat dénonce une « pensée unique », et même un « managerial [sic] tyrannique » de la municipalité. Qualifie la nomination de Pierre Mériaux comme adjoint au Personnel « d’erreur de casting ». Et décrit des agents « démotivés, anxieux, psychologiquement atteints ». Une charge syndicale… ou politique ? Chérif Boutafa, conseiller municipal d’opposition aux côtés d’Alain Carignon, compte en effet toujours parmi les rangs de l’organisation syndicale.
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