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Annuler la dette, briser l’union nationale
Par Daniel Gluckstein —
Un lecteur nous interroge : « N’êtes-vous pas excessifs en parlant d’une union sacrée de fait entre le gouvernement et les partis de gauche ? » Revenons aux faits, à ce 19 mars qui a vu l’union nationale se constituer à l’Assemblée.
Ce jour-là, le ministre Bruno Le Maire présente le projet de loi de finances rectificative (en fait, un budget complémentaire) qui accorde 343 milliards aux capitalistes. Le ministre précise :« Ces mesures ont évidemment un coût (…). La dette française dépassera, en 2020, 100 % du PIB. » Jean-Luc Mélenchon prend la parole pour La France insoumise : « Nous voterons sans doute votre texte tel qu’il est, non pas parce que nous pensons qu’il est suffisant, mais parce que nous ne voulons rien bloquer. » À son tour, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, déclare : « Nous soutiendrons le projet de loi de finances rectificative car les mesures qu’il comporte vont dans le bon sens. » À la suite de quoi, le compte rendu intégral des débats de l’Assemblée nationale rapporte que « le projet de loi est adopté à l’unanimité »* et cite le président de l’Assemblée : « Nous montrons l’union et l’unité nationales en votant ce texte à l’unanimité. » Le Maire en rajoute une couche : « L’union nationale fera notre force. » Aucun des députés présents ne conteste cette proclamation.
Ce n’est donc pas nous qui le disons, mais les députés eux- mêmes. Ce 19 mars, l’union nationale a été scellée et pas sur n’importe quel sujet : le vote du budget.
En vertu de ce vote, Renault a obtenu 5 milliards d’euros de prêts garantis par l’État pour supprimer 4 600 emplois et Air France 7 milliards d’euros pour licencier 7 500 travailleurs. Mélenchon justifie son vote du 19 mars en affirmant qu’il ne veut « rien bloquer » ? La seule chose que son vote n’a pas bloqué, ce sont les plans de licenciements et le flot des milliards offerts aux capitalistes !
Six mois ont passé. Présentant son projet de budget pour 2021, le gouvernement martèle que la dette publique atteint des proportions terribles, et qu’il va falloir la rembourser. Et de remettre à l’ordre du jour la contre-réforme des retraites et toutes les attaques contre les travailleurs et la jeunesse.
On ne répondra pas à cette menace en prétendant poser des « conditions » aux subventions de l’État, puisqu’elles ont été votées et largement distribuées, et que ce n’est pas après coup que des conditions seront imposées aux capitalistes. La seule réponse ouvrière à la hauteur de la situation est de proclamer que cette dette n’est pas celle du peuple travailleur et qu’il n’a pas à la rembourser. Cette dette doit être purement et simplement annulée.
Il n’y a pas d’autre voie que d’interdire les licenciements, confisquer les 560 milliards (dont les 343 votés à l’unanimité le 19 mars) pour les affecter au maintien de l’emploi, aux hôpitaux, à l’école, aux services publics.
Le vote du 19 mars doit être annulé. L’union nationale doit être brisée.
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* C’est-à-dire les députés PCF, La France insoumise, PS, EELV, LREM, LR, Rassemblement national et « divers ».
Sommaire
Page 2
Editorial
Agenda: ça s’est passé la semaine dernière
Page 3
Actualité :
Est-ce que l’hôpital est prêt ? Non !
« Comme avec le nuage de Tchernobyl »… (article de Christel Keiser)
« Les équipes ne veulent pas avoir à choisir quel malade ira ou non en réanimation »
Page 4
Interdiction des licenciements :
Sous diverses formes, une campagne s’engage
Hôpital – La Poste – Magasin Biocoop – LRT
Page 5
La page des jeunes:
En grève de la faim pour obtenir une place en master…
Nanterre « Éjectés de la fac sous des prétextes divers »
Jeunesse Révolution: Toujours plus de précarité étudiante, mais toujours plus d’argent pour les capitalistes !
Page 6
Ecole:
Des milliers d’enfants handicapés privés d’école
Page 7
Actualité politique :
« Christine Renon, un an après, pouvoirs publics, qu’avez-vous fait ? »
Affaire Legay : l’IGPN dément Macron
Le gouvernement veut museler la presse, les journalistes réagissent
À propos d’un appel à « marcher sur les aéroports »
Un consensus contraire à la démocratie (article de Grégory Fernandes)
Page 8 et 9
Vie du parti : Le congrès d’un parti lutte de classe
Compte rendu du 4ème Congrès du POID
Le congrès d’un parti lutte de classe
Page 10
Problèmes du mouvement ouvrier :
Métallurgie: Le patron peut « légalement » renier ses engagements
Environnement : À quelles échéances les ressources minérales sont-elles épuisables ?
Faut-il monter des collectifs avec les ONG ?
Page 11
International :
Etats-Unis: « Personne ne sait si les Etats-Unis auront un président le 4 novembre »
Italie : Que s’est-il exprimé lors du référendum sur la réforme de la Constitution ?
Chronique internationale : De Calais aux îles grecques, la même barbarie
Page 12
International :
Sénégal: Le droit aux études bafoué !
Grande-Bretagne : De quel « plan d’urgence » les travailleurs britanniques ont-ils besoin ?
Inde : Le gouvernement intensifie son offensive réactionnaire
Page 13
Page 14
Les courriers des lecteurs
Page 15
Magazine:
Livre : Brexit, Russie et badminton… Un point de vue sur le dernier roman de John Le Carré
Exposition Christo et Jeanne-Claude au Centre Pompidou jusqu’au 19 octobre 2020
Page 16
Dernière:
La Sécurité sociale, elle est à nous Il y a soixante-quinze ans, le 4 octobre, les ordonnances de 1945 instituaient la Sécurité sociale
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