Cependant, la victoire n’aurait pas été totale si seuls les bénévoles avaient été éparpillés à coup de grenades normatives et de décrets chemisés. Là encore, l’intervention de tout l’appareil d’État fut absolument indispensable pour transformer en véritable déroute cuisante ce qui n’était qu’une déception de ces volontaires lancés dans l’aventure.
En cela, on admirera la puissance de la tactique impitoyable de l’administration française pour ainsi écrabouiller toute possibilité de succès, en deux temps solidement exécutés : dans un premier temps, l’État feint d’être complètement à la ramasse et laisse ainsi les entrepreneurs se lancer dans la production de ces protections indispensables au corps médical. Rapidement, des millions de pièces sont produites qui trouveront preneur, sans mal.
Dans un second temps, ayant fort à propos complètement oublié pourquoi ces productions n’existaient plus depuis un moment sur le sol français, l’État réimpose rapidement ce qui a provoqué cette disparition : charges sociales invraisemblables, contrôles de sécurité tâtillons, normes sanitaires à la précision micrométrique, contraintes administratives kilométriques, tout rendre dans l’ordre et inévitablement, alors que la méchante concurrence mondiale (pas du tout contrainte par les mêmes pousse-cerfas) déferle sur l’Hexagone, la production, devenue subitement fort chère devant une concurrence agile et bon marché,
ne trouve plus d’acheteurs.
Outre le timing diabolique de ces productions qui arriveront, comme les tests, juste au moment où plus personne n’en a vraiment besoin, timing qui doit aussi aux instructions claires et à l’attitude exemplaire de notre gouvernement dans sa gestion de crise, on se devra d’admirer la situation actuelle, où une masse considérable d’entreprises produisent maintenant un bien plus cher que partout ailleurs et vont lentement mais sûrement essuyer de nouvelles pertes, ce qui va assez probablement pousser l’un ou l’autre crétin thermophile qui nous gouverne à vouloir les subventionner afin de se garantir une page ou deux dans la presse idiote du pays.
Le confinement a transformé une crise sanitaire notable en catastrophe économique d’ampleur centenale. La France aurait cependant pû s’en sortir si, simplement, les politiciens avaient parié sur la liberté et la responsabilité de leurs concitoyens. Ils ont choisi de les considérer comme des enfants irresponsables et un peu idiots, en les noyant sous les injonctions paradoxales. Ils ont choisi de protéger leurs tendres fesses politiciennes en se bardant de normes et de règlements écartant minutieusement toute responsabilité de leur part.
Au résultat, en plus de la mort et des impôts, nous avons eu la peste pangoline et nous avons maintenant le choléra étatique.
Quel régal !
H16
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