ViaRhôna : on voit enfin le bout du tunnel en Nord-Isère
Les travaux de la ViaRhôna avancent encore, sûrement. Ce mercredi 16 octobre, le lancement officiel des travaux de la ViaRhôna Ouest était au programme à Hières-sur-Amby. Photo archives Le DL /Lucie PUYJALINET
« La ViaRhôna est une excellente chose, qui permet de s’extraire de la circulation routière », note André Armanet, président du club viennois d’animation cycliste. Photo archives Le DL /Thibaut CARAGE
Il y avait foule, ce mercredi 16 octobre, pour le lancement des travaux de la ViaRhôna Ouest. Élus, habitants étaient réunis à Hières-sur-Amby. Photo Le DL /Michel THOMAS
L’idée d’une piste cyclable longeant le Rhône et reliant le lac Léman à la Méditerranée date de la fin des années 1990. Les travaux ont traîné en longueur mais en Nord-Isère, il semble qu’on touche au but. Les travaux du tronçon entre Vertrieu et Saint-Romain-de-Jalionas commencent. Il ne restera ensuite plus que la zone autour de Chavanoz pour boucler le tracé en Nord-Isère.
Les discours se sont succédé. D’abord Patrick Chollier, le maire de Hières-sur-Amby, ensuite Joseph Aslanian, vice-président en charge de la ViaRhôna, puis Olivier Bonnard, le président de la communauté de communes des Balcons du Dauphiné. Des sourires, des félicitations, des accolades…
Il n’y avait pas de ruban à couper mais c’est tout comme, ce mercredi 16 octobre, tout ce beau petit monde s’était donné rendez-vous pour marquer le coup : le lancement officiel des travaux de la ViaRhôna Ouest était au programme à Hières-sur-Amby.
Il y avait foule, ce mercredi 16 octobre, pour le lancement des travaux de la ViaRhôna Ouest. Élus, habitants étaient réunis à Hières-sur-Amby. Photo Le DL /Michel THOMAS
Le chantier a pris du temps mais il est définitivement lancé. Il représente 25 km de voie cyclable, entre Vertrieu et Saint-Romain-de-Jalionas. Pour un coût total de 2,9 millions d’euros TTC. « Cette enveloppe a été très largement subventionnée, ce qui montre bien qu’il y avait une réelle volonté politique d’aller au bout, il faut continuer ainsi », soufflait Joseph Aslanian. En effet près de 2 millions de subventions (de la Compagnie nationale du Rhône, de la Région, du Département et de l’Europe) sont venus alimenter cette enveloppe.
Encore un manque du côté de l’agglomération de Pont-de-Chéruy
« Une fois que ce dernier tronçon sera réalisé, vraisemblablement d’ici la fin du premier semestre 2020, on aura terminé la ViaRhôna sur le territoire des Balcons du Dauphiné », annonce fièrement le président de l’intercommunalité Olivier Bonnard.
Depuis le pont de Lagnieu, la piste devrait cheminer entre le Rhône et la route départementale jusqu’à La Balme-les-Grottes. Elle passera à proximité des grottes, puis filera en direction de Hières-sur-Amby, Vernas et enfin Saint-Romain-de-Jalionas.
« L’essentiel du tracé emprunte des chemins ruraux transformés et quelques routes communales, précise Olivier Bonnard. On n’emprunte jamais la route départementale. Le but est vraiment de créer un cheminement agréable pour les cyclistes. »
Chaque mètre gagné, c’est une fierté. Il faut bien comprendre que cette ViaRhôna est un plus pour nos touristes, mais surtout pour notre population, dans sa mobilité quotidienne.
Olivier Bonnard, président de la communauté de communes des Balcons du Dauphiné
Côté Balcons du Dauphiné, il semble donc que ce soit réglé. Mais dans le Nord-Isère, il y a encore un manque, du côté de l’agglomération de Pont-de-Chéruy. La ViaRhôna doit passer par Villette-d’Anthon, Anthon et Chavanoz. Sur cette portion, c’est le Département qui gère. Mais le tracé proposé par les services ne convient pas aux maires des trois communes. Trop dangereux, selon eux, de longer la RD 55.
Et le vice-président aux transports du Département, Bernard Perazio, ne leur donne d’ailleurs pas tort. « On travaille en concertation avec les maires depuis cet été sur ce tronçon, explique ce dernier. On a avancé. On va certainement partir sur la création d’une voie cyclable plus proche du Rhône, moins collée à la RD 55. On va passer à travers des zones agricoles, ce tracé sera plus adapté. On doit encore en discuter avec les maires mais je suis confiant. Une fois cette portion faite, le tracé sera enfin complet sur le Nord-Isère. »
Le Département a donc fait des efforts. Parce que cette ViaRhôna constitue aussi un enjeu économique.
L’enjeu économique est évident pour le territoire
« Il fallait trouver une solution en Isère, ne pas laisser faire la voie côté Rhône, assume Bernard Perazio. Un cyclotouriste dépense entre 170 et 180 euros par jour, autant qu’il traverse nos communes et fasse tourner l’économie de nos villages. »
« Il y a un enjeu économique c’est évident, confirme Olivier Bonnard. On le voit bien sur la portion de ViaRhôna déjà terminée entre Brangues et Montalieu-Vercieu, ça a ramené énormément de tourisme. Ce dernier tronçon que nous commençons devrait aussi générer du tourisme. On va s’appuyer pour cela sur nos sites incontournables, comme les grottes de La Balme, le site archéologique de Larina. Nous avons fait de la ViaRhôna une priorité du mandat parce que les enjeux sont importants pour nos territoires. »
La réflexion est en effet logique, une ViaRhôna qui traverse le Nord-Isère, c’est la certitude d’avoir du passage, fréquent, « et des gens qui découvrent notre territoire et ce qui s’y trouve », note Olivier Bonnard. Le petit plus, bien sûr, serait qu’ils consomment dessus, et qu’ils reviennent de temps en temps.
« La ViaRhôna est une excellente chose, qui permet de s’extraire de la circulation routière », note André Armanet, président du club viennois d’animation cycliste. Photo archives Le DL /Thibaut CARAGE
PAR ENDROITS, LE REVÊTEMENT NE TIENT PAS
Pour savoir si cette ViaRhôna est agréable, autant s’adresser aux premiers concernés : les cyclotouristes. André Armanet est président du club viennois d’animation cycliste (CVAC). « La ViaRhôna est une excellente chose, qui permet de s’extraire de la circulation routière, commence ce dernier. Après, il y a déjà des zones à revoir. Vers Saint-Romain-en-Gal, les racines des arbres ont soulevé le goudron, vers Les Roches-de-Condrieu aussi. Donc, les revêtements sont refaits. »
Outre les soucis d’enrobés abîmés, André Armanet pointe un autre problème sur l’île du Beurre : « Des chicanes ont été créées à l’entrée et les vélos avec remorque ne passent plus. Il y a tellement de monde là-bas l’été que ça devient problématique. Des travaux sont prévus pour supprimer ces chicanes. »
Par ailleurs, une expérimentation est en cours sur une portion de voie entre Ampuis et Condrieu. « Des revêtements spéciaux sont testés », détaille André Armanet.
Par Marie ROSTANG et Vincent PROD’HOMME | Publié le 21/10/2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire