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jeudi 31 octobre 2019

« Laissons la Terre aux vivants » - le 31.10.2019


Lu dans le D.L du 31.10.2019

Frédérique Plaisant Présidente de la Fédération française de crémation

« Laissons la Terre aux vivants »

Dans quelle mesure la crémation peut-elle répondre au problème de l’encombrement des cimetières ? 
« Justement notre slogan, “Laissons la Terre aux vivants”, répond à ce problème. 
Depuis 1990, on remarque une évolution croissante d’année en année en faveur de la crémation.
 Le travail de terrain des associations auprès des pouvoirs locaux a permis de développer les équipements et le choix pour ce mode d’obsèques a pu être respecté. 
Il y avait 9 crématoriums en 1980, pour 6760 crémations.
 On a recensé 193 crématoriums, et 232 500 crémations l’an dernier. 
Aujourd’hui 38 % des décédés sont crématisés. 
Depuis 2008, une loi oblige les communes de plus de 2000 habitants à avoir des équipements cinéraires : jardins du souvenir, columbarium ou caves urnes.
 La crémation est aussi plus souvent choisie depuis que l’Église catholique a décidé de tolérer cette pratique en 1962. 

» Comment expliquez-vous que de plus en plus de Français se font crématiser ? 
« C’est d’abord une question de liberté et de choix philosophique. Tout en précisant que pour notre part, nous ne sommes pas hostiles à l’inhumation.
 Il y a aussi des raisons environnementales. 
C’est un mode d’obsèques reconnu plus propre. 
Tous les crématoriums répondent à une norme européenne en matière de filtration de fumée.
 A contrario il n’y a jamais eu d’études de pollution dans les cimetières.
 Il y a aussi le critère du prix. 
Normalement et à l’origine, la crémation était le mode le moins cher, car il n’y a pas de concession de tombe. »
 Vous dites normalement… Sauf que maintenant, la crémation a aussi son business.
 « Exactement.
 Dans la majorité des cas, la volonté des défunts est de répandre les cendres dans la nature, avec l’obligation de faire une déclaration en mairie du lieu de naissance. 
La dispersion est interdite sur les voies publiques (NDLR, ni dans un fleuve, ou en mer à moins de 300 m des côtes).
 Au-delà des lieux mis à disposition par les communes, columbariums ou jardins du souvenir, on constate l’apparition d’espaces de dispersions avec des dépôts de cendre organisés par des opérateurs funéraires dont nous dénonçons les pratiques irrespectueuses.
 Nous disons oui à la dispersion mais non au dépôt. »

 Propos recueillis par A.Ch


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