Hommage à Jacques Chirac : un élu de Fontaine refuse de respecter la minute de silence
Durant la minute de silence en hommage à Jacques Chirac, Franck Sinisi, ex-FN, a quitté la salle du conseil municipal. Puisqu’il refusait d’y participer, le maire lui a demandé de sortir. Photo Le DL /Katia CAZOT
Franck Sinisi. Photo Archives Le DL
Durant la minute de silence en hommage à Jacques Chirac, Franck Sinisi, ex-FN, a quitté la salle du conseil municipal. Puisqu’il refusait d’y participer, le maire lui a demandé de sortir. Photo Le DL /Katia CAZOT
Pour commencer le conseil municipal de Fontaine lundi soir, le maire communiste Jean-Paul Trovero a proposé aux élus de faire une minute de silence en hommage à Jacques Chirac. Les présidents de groupe et le maire ont chacun fait un discours ainsi que Franck Sinisi (Civitas et ex-FN), en l’absence de son chef de file depuis bien des séances. Il a alors signifié qu’il refusait de respecter cette minute de silence. À la demande de Jean-Paul Trovero, il a quitté, temporairement, la salle du conseil municipal.
Avant cette sortie remarquée du conseiller municipal condamné en appel en juin dernier pour l'affaire des "dents en or des Roms", les chefs de groupes ont donc salué « certains combats » du président Chirac, « une vie politique intense », « le personnage historique » : la guerre en Irak, le réchauffement climatique, la reconnaissance « de la responsabilité de l’État français dans la déportation des juifs », la culture, le droit des personnes handicapées, la légalisation de l’IVG… ont été repris en chœur.
Sophie Romera a salué, entre autres, « l’homme politique proche des gens, qui aimait le contact avec ses concitoyennes et concitoyens ». Pour Franck Longo, Jacques Chirac « était au fond le vrai président normal de la Ve République ».
Laurent Thoviste a souligné « la complexité » avec « les diverses contradictions traversant notre pays qu’incarnait Jacques Chirac : de l’appel de Cochin, il prit ensuite le parti de l’Europe. Héros du libéralisme dans les années 70 et 80, il a fait campagne sur la fracture sociale ».
« Chacun a son Chirac en lui »
Laurent Jadeau, s’il a rappelé avoir été « un adversaire des politiques du gouvernement de 1986 » et « de l’évolution libérale », a reconnu « l’émotion de tous. Chacun a son Chirac en lui ». Déclarant avoir « une émotion » : « l’accueil que Chirac a fait à Arafat, assiégé dans son propre pays, lui permettant ainsi de recevoir les derniers soins ».
Durant la minute de silence en hommage à Jacques Chirac, Franck Sinisi, ex-FN, a quitté la salle du conseil municipal. Puisqu’il refusait d’y participer, le maire lui a demandé de sortir. Photo Le DL /Katia CAZOT
Quant à Jean-Paul Trovero, qui n’était « pas du même côté des barricades » que Jacques Chirac, il a retenu « de cette personnalité une qualité qui m’est chère et si rare, j’ai appris à le savoir : la fidélité en amitié, quels que soient les coups bas en politique. Il portait la loyauté en valeur cardinale ». Il a mis en avant « la fierté du service public à la française » de Jacques Chirac.
Lors de ce deuil national, chacun a donc avancé une pensée positive envers l'ancien président de la République. Pas Franck Sinisi. « À l’heure d’internet, une heure après l’annonce de son décès, les commentaires ont fusé. Le respect de notre groupe est profond : l’ennemi à abattre est la maladie. Mais personnellement, j’ai relevé deux sortes de commentaires : le premier était à lire sur les bandeaux des chaînes télé "Mort, même un ennemi a le droit au respect" ( Jean-Marie Le Pen, NDLR). Je suis entièrement d’accord, j’éprouve un profond respect pour la personne mais pas pour le politique. Les autres commentaires, sortis de la bouche de la porte-parole du gouvernement et de hauts politiques, faisaient allusion à 2002. Par conséquent, je ne participerai pas à cette minute de silence. »
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