Lu dans le DL du 29.10.2019
ÉDITO
Gilles DEBERNARDI
Au shérif Trump,
le scalp du calife
Il fallait le voir, Rambo fanfaron roulant les mécaniques,
annoncer au monde son succès du jour.
Pour un peu, quitte
à déranger le père Brassens dans sa tombe, le président des
États-Unis nous chantait « Gare au gorille ».
Ou plutôt
l’ultime couplet : « Car le juge au moment suprême/Criait
“maman “pleurait beaucoup/Comme l’homme auquel, le
jour même/Il avait fait trancher le cou ». Al-Bagdhadi serait
mort « en lâche », selon Trump, « gémissant » devant les
armes… lui qui massacra froidement tant d’innocents.
Au
passage, il le traite aussi de « chien », vocabulaire ordinairement dévolu aux djihadistes moyenâgeux.
Fausse note,
parler le bas langage de ses ennemis marque déjà le début
d’une défaite.
Personne n’ira verser une larme sur le sort de l’abominable
chef terroriste.
On peut néanmoins douter de la version
officielle servie par la Maison Blanche.
Parce que le « barbu » sanguinaire, prêt à rejoindre les jardins d’Allah, n’aura
pas pleurniché longtemps.
Un salaud, d’accord, mais un
poltron capitulard ?
Au lieu de se rendre aux mécréants d’en
face, il a préféré actionner sa ceinture explosive.
Histoire
d’aller grossir le rang des « martyrs » qu’il glorifiait naguère
dans des mosquées bizarres, au long de prêches hallucinés.
L’éphémère calife d’un califat imaginaire a rendu l’âme, tant
mieux !
Reste qu’assimiler, de manière posthume, cet inflexible fanatique à une « lavette » ne sert à rien.
Sauf à vouloir
renforcer davantage le désir de vengeance qui anime désormais ses partisans éparpillés.
Aux dernières nouvelles, dans
les arrière-salles du magasin Daech, les candidats à l’attentat-suicide se bousculent toujours au portillon.
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