
Chère lectrice, cher lecteur,
Les technologies et leur force de calcul se sont mises au service des femmes. Calculer son cycle, détecter d’éventuelles maladies, surveiller sa fertilité... des applications ou des outils connectés permettent aujourd’hui de le faire.
Mais toutes les données très intimes que les utilisatrices confient à ces objets technologiques, que deviennent-elles? A quoi servent-elles? Qui y a accès? Ne risquent-elles pas de nuire indirectement aux femmes qui croient les utiliser en toute discrétion, mais qui livrent ainsi une part secrète d’elles-mêmes?
Notre journaliste Marion Police a travaillé avec l’avocat spécialisé Sylvain Métille pour examiner les pratiques de trois entreprises actives dans ce secteur. «Le point le plus dérangeant, c’est que l’on partage des données médicales, particulièrement sensibles, non pas avec son médecin, mais avec des sociétés que l’on ne connaît pas vraiment», note ce spécialiste en protection des données et professeur de droit pénal informatique à l’Unil.
Son enquête met une fois de plus en évidence l’ambivalence de l’échange d’informations médicales à grande échelle, et démontre, si c'était nécessaire, l’urgence d’établir de solides règles d’éthique pour gérer l’usage des données que nous confions encore si ingénument aux ordinateurs.
– Eléonore Sulser, rédactrice en chef adjointe
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