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ISERE
Julien Terrier, porte-parole des gilets jaunes isérois : « J’enlève mon gilet jaune mais je poursuis la lutte ! »
Julien Terrier prône le “municipalisme” et veut se concentrer sur des projets locaux. Photo Le DL /V.L.
Leader des gilets jaunes en Isère, Julien Terrier estime que le mouvement s’affaiblit et qu’il faut continuer d’une autre manière. Notamment en créant une association politique.
« Avec les gilets jaunes, on a fait ce qu’on avait à faire : on a créé un électrochoc et on s’est rendus visibles. Mais le mouvement s’affaiblit, c’est évident. Le temps est donc venu de tourner la page ! »
Si, désormais, il ne se considère plus comme un gilet jaune (lui qui a déserté les manifestations depuis déjà plusieurs semaines), il ne renie rien et dit même au contraire « garder dans le cœur la lutte des gilets jaunes » et « vouloir continuer à défendre les mêmes valeurs. Mais avec des moyens différents. Il faut passer à autre chose et être plus constructif ».
Pour ce faire, il envisage de s’engager en politique. Mais pas d’intégrer un parti existant. « Je vais créer une association qui ne sera ni de droite ni de gauche mais qui sera à but politique et qui se matérialisera sous la forme d’un parti citoyen ».
Un parti qui s’appellera “Mouvement démocratique citoyen” et qui devrait voir le jour « le plus vite possible. En tout cas avant l’été ».
Le seul moyen de continuer à agir, c’est le “municipalisme”
Et Julien Terrier de développer : « On va essayer de mettre en place la démocratie participative que l’on revendique et on va commencer par nous l’appliquer à nous-mêmes. Il y a pas mal de choses et de bonnes idées qui ont émergé des assemblées générales des gilets jaunes mais je pense que l’on doit aller plus loin et, pour cela, on doit se structurer. Le seul moyen de continuer à agir (et j’ai été content de voir que ça ressortait aussi des assemblées générales des gilets jaunes), c’est le “municipalisme”. Nous devons travailler en assemblée citoyenne, reprendre nos institutions, créer nous-mêmes nos réseaux et nous concentrer sur les projets locaux qui nous tiennent à cœur, comme les circuits courts par exemple. Mais pas seulement. À Grenoble, il y a plein de choses à faire : on observe une montée de la violence et de la délinquance, beaucoup de commerçants souffrent, il y a des problèmes de circulation et de transports en commun, etc. ».
Est-ce les résultats des dernières élections européennes, et les scores anecdotiques des trois listes issues du mouvement des gilets jaunes, qui l’ont conduit à prendre cette décision ?
« Non. J’ai commencé à penser à cette association au début de l’année. Mais les élections européennes m’ont conforté dans mon projet. Je n’ai pas été déçu des résultats mais de la réaction des gilets jaunes qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux : on a vu un déversement de haine incroyable avec des gens qui affichaient clairement leur orientation politique alors que le mouvement des gilets jaunes se voulait certes militant mais apolitique ».
Par V.L. | Publié le 02/06/2019 à 08:32
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