Chère lectrice, cher lecteur,
Hier matin, lors de notre réunion éditoriale quotidienne, deux thèmes a priori distincts se rejoignaient. En Suisse, les parlementaires débattaient de l’identité numérique des citoyens et de la place, aux côtés de l’Etat, d’entreprises privées dans le projet. Aux Etats-Unis, les autorités préparent trois enquêtes contre Apple, Facebook, Google et Amazon.
L’origine de cette défiance n’est pas identique des deux côtés de l’Atlantique. En Suisse et dans une tradition européenne, les inquiétudes portent sur le respect de la vie privée de la part des entreprises. Aux Etats-Unis, ce qui irrite, ce sont les entraves à la concurrence que les géants du numérique imposent.
Mais les deux mouvements se rejoignent: plus personne ne fait confiance à ces boîtes noires de l’ère numérique. Ces entreprises sont devenues dépositaires d’une partie de nos vies: elles conservent dans leurs registres la mémoire d’une bonne partie de nos activités, elles gèrent une partie croissante des lieux d’expression citoyens (où exprimez-vous votre opinion?), elles affichaient hier vouloir faire le bien (le «don’t be evil» faisait par exemple partie du code de conduite de Google), tout en exploitant à l’extrême les données collectées de manière peu transparente.
– Gaël Hurlimann, rédacteur en chef
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