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mardi 30 janvier 2018

Parcoursup, nouvelle formule, nouvelles craintes.....A Nice, un policier dans des écoles dès septembre.....

30 janvier 2018

Parcoursup, nouvelle formule, nouvelles craintes

" Le Monde " a assisté à des réunions dans des lycées. Les parents semblent déboussolés par le système d'orientation

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LE CONTEXTE
Appel à la grève
Alors que le projet de loi - " orientation et réussite des étudiants " est en examen au Sénat, des enseignants, -étudiants et lycéens se sont réunis le 27 janvier au sein d'une " coordination nationale de l'éducation ", dont l'un des mots d'ordre est le refus de la" sélection " à l'université. Lancée par des organisations de personnels (FSU, CGT, FO, SUD Education), d'étudiants (UNEF, Solidaires), de lycéens (SGL, UNL) et la fédération de parents FCPE, elle -demande le " retrait du plan Etudiants, de la plate-forme -Parcoursup et des projets de -réforme du bac et du lycée ". Elle appelle à une journée -nationale de grève et de -mobilisation jeudi 1er février.
BAC : QUATRE ÉPREUVES EN TERMINALE
Avant même l'ouverture de la concertation entre le ministre de l'éducation nationale et la communauté éducative sur la réforme du bac, Jean-Michel Blanquer est revenu sur ce que sera l'" ossature " de l'examen à l'horizon 2021 : il ne comprendra que " quatre épreuves terminales et le reste en contrôle continu ", a-t-il défendu sur France Inter, dimanche 28 janvier. C'était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Les grandes lignes de la réforme doivent être annoncées en conseil des ministres, le 14 février.
Si " parcoursup mode d'emploi " était une pièce de théâtre, elle se jouerait à guichets fermés. Depuis le 15  janvier, date de l'ouverture de la plate-forme d'accès à l'enseignement supérieur qui succède à APB (Admission post bac), les lycées multiplient les réunions d'information avec les parents d'élèves. L'objectif ? Guider les élèves de terminale dans les méandres du nouveau système.Le Monde a assisté à  trois de ces réunions, à Paris, -Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) et Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Symptôme de l'intérêt et des interrogations que la réforme suscite, toutes ont fait salle comble.
" Parcoursup est un outil d'aide à l'orientation et un moyen de s'informer sur les filières possibles ", rassure, le 22  janvier, une conseillère d'orientation du lycée Alexandre-Dumas de Saint-Cloud en déroulant sur un écran le fonctionnement du système dans le -réfectoire où les 16 rangées de 12  chaises sont toutes occupées. Les parents acquiescent. Une main se lève, puis deux, trois… Pour ne pas se perdre dans Parcoursup, elle détaille trois règles à suivre : 1, établir un projet d'orientation cohérent ; 2, suivre à la lettre les indications données par le site ; 3, respecter impérativement les échéances fixées. Ce serait donc simple.
Pourtant, la grande nouveauté de Parcoursup, la " fiche avenir ", suscite encore des interrogations. Il s'agit de la pièce maîtresse du dossier de candidature de chaque lycéen où sont détaillés son projet d'orientation, ses notes, les appréciations de ses enseignants et l'avis du chef d'établissement. Désormais prise en compte dans l'examen des dossiers par les formations sélectives du supérieur (écoles, BTS, IUT…) comme par les universités, c'est un sésame ou un boulet, selon les candidats.
" C'est de la sélection "" Avons-nous accès aux appréciations avant d'envoyer nos vœux  le 13  mars ? ", demande, pragmatique, une maman qui s'interroge sur la pertinence d'envoyer une candidature dans une filière pour laquelle son enfant risque de ne pas avoir le blanc-seing de ses enseignants. " Non. Vous n'aurez accès à la fiche avenir de votre enfant qu'à partir du 22  mai ", précise Hélène Mathieu, proviseure du lycée Alexandre-Dumas qui compte 500 élèves en terminale.
A Paris ou à Nogent-sur-Marne, nombre de familles s'étonnent aussi de ce détail. Signe que le sujet est sensible, l'académie de Paris nous a refusél'accès aux réunions au sein des lycées. " Avec cette réforme, tout le monde est désormais informé des “attendus” des formations, donc des fausses routes possibles, et du taux d'échec en première année de licence à l'université ", explique lors de l'une d'elles le proviseur d'un établissement parisien. Pas de surprise donc, chaque élève candidatera en connaissance de cause : " Et si un lycéen en terminale littéraire et artistique, qui a cessé de faire des mathématiques en première, candidate pour une place en études de santé, nous lui dirons qu'il fait peut-être une erreur d'orientation. "
" C'est de la sélection ", murmure un parent d'élève. A ce mot, un grommellement monte du fond de la classe, interrompu par le chef d'établissement : " Nous sommes dans une société sélective et la sélection, dans le cadre de la scolarité, commence bien avant l'entrée dans l'enseignement supérieur. Mon objectif, c'est que tous les enfants intègrent le goût de la découverte et des études afin de les préparer le mieux possible à entrer dans le monde tel qu'il est, sélectif. "
Cette sélection, qui interviendra à l'université lorsque le nombre de candidatures sera supérieur au nombre de places disponibles, n'entraîne de débats dans aucune des trois réunions. " Ce sera toujours un peu plus juste que ce tirage au sort révoltant utilisé -jusqu'à aujourd'hui ", commente Emmanuelle Benchimol, mère d'un élève de terminale rencontrée au lycée Louis-Armand de Nogent-sur-Marne. Elle espère toutefois que les critères utilisés pour départager les candidats (avis du conseil de classe, notes, activités extrascolaires, etc.) ne laisseront pas sur le bord de la route des élèves " qui auraient pu se révéler dans le supérieur ". Ou bien ceux qui seront " moins accompagnés à la maison pour remplir les dossiers, fournir les justificatifs demandés, répondre aux propositions dans les délais, etc. ". Reste aussi à comprendre comment les universités vont s'y prendre pour classer les dossiers. A la fin de la réunion d'information, Virginia Torres, une autre mère d'élève, s'interroge : " Les formations vont recevoir des milliers de dossiers. Vont-elles pouvoir les regarder un par un ? Vont-elles devoir embaucher des gens ? " De fait, dans les filières les plus demandées, il y a peu de chance que tous les dossiers puissent être regardés individuellement : des systèmes de tri automatique des candidatures, à partir des éléments fournis dans le dossier, sont déjà prévus ici ou là. " La tension dans ces filières ne disparaîtra pas avec un changement de logiciel ", analyse, pas dupe, une parent d'élève parisien.
Tri automatiqueAlors que les derniers parents quittent la salle polyvalente du lycée nogentais, Alain Gaymard, le directeur du Centre d'information et d'orientation (CIO) de la commune ayant coanimé la réunion, estime que " ce n'est pas tant le changement de procédure d'orientation post-bac que la rapidité avec laquelle elle a été mise en place qui inquiète et déboussole les parents et les élèves ". " Nous avons eu les dernières  informations la veille de l'ouverture de la plateforme… et certaines nous manquent encore ", ajoute-t-il. Et de conclure : mais " il n'y a pas de raison que ce soit pire que l'année dernière ".
Séverin Graveleau et Eric Nunès
© Le Monde



30 janvier 2018

A Nice, un policier dans des écoles dès septembre

La décision de la mairie provoque de vifs débats

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Un policier à l'école ? Dans quelques établissements de Nice, ce sera bientôt une réalité. La mairie l'a indiqué samedi, en marge d'un déplacement du ministre de l'éducation, Jean-Michel Blanquer : un dispositif expérimental va être mis en place dans des établissements choisis par l'Etat, avec un policier non armé présent à l'intérieur des murs. Une " première en France ", selon le maire LR, Christian Estrosi.
" C'est une expérimentation pour laquelle j'ai donné mon feu vert en tant qu'expérimentation, a expliqué le ministre dimanche sur France Inter. Cela permet de tester des choses à petite échelle et de voir ce que cela donne. "" Lpolicier non armé à l'intérieur de l'école (…) va vivre au quotidien avec les enfants et va en fait s'intégrer dans leur vie ", a-t-il ajouté. L'expérimentation devrait débuter " prochainement ", a déclaré le ministre. La mairie de Nice avait déjà précisé qu‘elle serait " mise en place à la rentrée prochaine ".
Après l'attentat du 14  juillet 2016, Nice a mis en place des vigiles devant les écoles, remplacés depuis par des policiers. La ville s'est -dotée d'une salle de vidéosurveillance réservée aux écoles, en plus d'alarmes anti-intrusion ou de boutons d'alerte. Affecter des policiers municipaux dans les -écoles avait déjà été évoqué au printemps 2017. L'idée avait alors été critiquée par la fédération des parents d'élèves FCPE et les syndicats enseignants, et rejetée par la ministre de l'éducation, Najat -Vallaud-Belkacem.
Une cible privilégiéeL'annonce du maire " pourrait s'avérer dangereuse pour le policier municipal non armé en faction dans l'école, a souligné dimanche le Syndicat de défense des policiers municipaux. Il est évident qu'en cas d'attaque terroriste dans une école, le policier sera une cible privilégiée ", sans défense. Le syndicat enseignant CGT Educ'action a " condamné " la mesure : " Ce qu'il faut à la prévention, ce n'est pas un policier (…) dans les écoles, mais du budget pour les services -sociaux ". La FCPE a jugé la proposition " démagogique ".
Reste à savoir comment le partenariat école-police se mettra en place. En  2016, le rapport Interventions des policiers et des gendarmes en matière de sécurité des établissements scolaires pointait la réticence d'enseignants à accepter l'irruption de la police. Un conseiller d'éducation avait souligné que les élèves associaient souvent la présence des forces de l'ordre était à un " événement grave ".
Violaine Morin
© Le Monde

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