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lundi 18 juillet 2016

L'ECONOMIE - lundi 18 juillet 2016

L'ECONOMIE


lundi 18 juillet 2016

Les négociations du TTIP avancent, malgré le Brexit

Ignacio Garcia Bercero, négociateur en chef de l’UE (à gauche), et Dan Mullaney, négociateur en chef des Etats-Unis, à Bruxelles, le 15 juillet, à l’issue du 14e round de négociations de l’accord de libre-échange TTIP.
Ignacio Garcia Bercero, négociateur en chef de l’UE (à gauche), et Dan Mullaney, négociateur en chef des Etats-Unis, à Bruxelles, le 15 juillet, à l’issue du 14e round de négociations de l’accord de libre-échange TTIP. FRANÇOIS LENOIR / REUTERS
Le traité de libre-échange transatlantique TTIP (ou Tafta, pour TransAtlantic Free Trade Agreement), en cours de négociation entre les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), devait déjà faire face à une opposition grandissante, notamment en France et en Allemagne. Mais un nouvel obstacle s’est glissé dans la négociation : la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, adoptée par référendum le 23 juin. Vendredi, à l’issue du quatorzième round de discussions entre l’UE et les Etats-Unis, le négociateur en chef américain, Dan Mullaney, a en effet admis que le Brexit soulevait de nouvelles questions, alors que le pays représente 25 % des exportations américaines vers l’Union européenne. « Les relations économiques et stratégiques restent fortes, mais en même temps, le retrait du Royaume-Uni du marché européen va affecter la valeur du marché de l’UE », a-t-il prédit. La veille, Michael Froman, représentant spécial au commerce extérieur, avait quant à lui estimé que le Royaume-Uni était « une partie très importante de ce qui rend le TTIP attractif ».
Les négociateurs ont cependant maintenu l’objectif d’arriver à boucler les discussions d’ici à la fin de l’année. « La décision du peuple britannique ne retarde en aucun cas notre détermination dans les négociations », a insisté Ignacio Garcia Bercero, négociateur en chef pour l’UE. « Nous sommes maintenant à un stade avancé des négociations, mais bien entendu il reste encore beaucoup de travail à faire », a-t-il reconnu. S’il était conclu, le TTIP créerait la plus grande zone de libre-échange du monde. Mais l’accord est décrié, à la fois par les députés nationaux des Etats membres de l’UE et par la population, car il suscite de nombreuses craintes, notamment quant à un possible nivellement par le bas au niveau de l’harmonisation des réglementations et une éventuelle perte de souveraineté nationale au profit des multinationales.
Premier jour de Boris Johnson à Bruxelles. Pour sa première réunion avec ses homologues européens à Bruxelles, lundi, le nouveau chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, chantre du Brexit, a établi d’emblée que le Royaume-Uni voulait continuer à jouer un rôle moteur en Europe, assurant qu’« en aucun cas » le pays n’allait abandonner son « rôle dirigeant en Europe ».
Sommet de l’Union africaine. Les 54 chefs d’Etat africains ont adopté dimanche, au sommet de l’Union africaine (UA), le principe d’une taxe sur les importations de 0,2 %. Cette taxe, destinée à financer l’organisation panafricaine et à réduire sa dépendance vis-à-vis des pays donateurs, devrait générer environ 1,2 milliard de dollars. Certains biens de première nécessité, qui restent à déterminer, ne seront pas concernés par le prélèvement.
SoftBank rachète ARM Holdings. Le groupe japonais de télécommunications va racheter le fabricant de semi-conducteurs britannique pour 24 milliards de livres (28,6 milliards d’euros). SoftBank a fait part de son intention de maintenir le siège d’ARM à Cambridge et d’« au moins » doubler le nombre d’employés de la société au Royaume-Uni.
150 000
C’est le nombre de Vénézuéliens qui, poussés par le manque et les privations, ont profité d’une ouverture temporaire, ces trois derniers jours, de la frontière colombienne – fermée depuis près d’un an – pour acheter des biens de première nécessité et des médicaments dans la ville de Cucuta. Une marée humaine immortalisée par le quotidien colombien El Tiempo.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
Google « investit déjà de façon très importante en Europe (…) Globalement, nous payons nos impôts de manière analogue à la moyenne du taux d’imposition dans l’OCDE »
Dans un entretien paru dimanche dans le journal allemand Die Welt, le PDG de Google, Sundar Pichai, rejette les accusations selon lesquelles son entreprise ne paierait pas assez d’impôts en Europe, où elle emploie « plus de 14 000 personnes ». Google fait l’objet de plusieurs enquêtes pour ses pratiques fiscales sur le continent. En mai et juin, ses locaux madrilènes et parisiens avaient été perquisitionnés par les autorités.

Dans la presse étrangère

Scandale des moteurs truqués : Bruxelles savait

Le Spiegel Online s’est procuré des documents — lettres, emails, notes internes — qui prouvent que, depuis des années (du moins depuis 2010), la Commission européenne était au courant du système de tricherie mis en place par plusieurs grands groupes automobiles européens qui cherchaient à tromper la mesure des émissions polluantes de leurs véhicules diesel afin de respecter la réglementation de l’Union européenne. Malgré plusieurs avertissements et des frictions internes, la Commission n’a pris aucune mesure à l’encontre des fabricants mis en cause. Il aura fallu attendre 2015 et la révélation du scandale des moteurs truqués de Volkswagen pour que la fraude soit dévoilée.
L'éco & moi
Monde du travail. Réduction du temps de travail : le rapport secret de l’IGAS. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), queLe Monde a pu consulter, révèle que des dispositifs de réduction du temps de travail comme les 35 heures, instaurées par les « lois Aubry » de 1998 et 2000, peuvent, sous certaines conditions, contribuer à réduire le nombre de demandeurs d’emploi. Dans le document d’une centaine de pages, les auteurs — qui ont auditionné une quarantaine de personnalités qualifiées, comparé les mesures d’autres pays européens et étudié plusieurs dizaines d’accords d’entreprise — contestent en outre l’idée selon laquelle les 35 heures auraient eu un effet négatif sur la compétitivité de l’économie française. Cette étude fouillée et prudente, bouclée au mois de mai, n’a toutefois jamais été communiquée au gouvernement.
Etudes & documents
Tourisme en Europe. L’Espagne, pays de l’Union européenne le plus plébiscité par les touristes en 2015 ? C’est ce que suggère l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans un rapport consacré à l’hébergement touristique collectif (résidences hôtelières et de tourisme, villages de vacances, maisons familiales, auberges de jeunesse...). D’après ses conclusions, dans l’UE, 2,8 milliards de nuitées ont été consommées dans les hébergements touristiques collectifs cette année, dont 422 millions en Espagne. Le pays de Cervantès, qui bénéficie d’une saison estivale plus longue, devance ainsi la France – où les campings représentent la moitié de l’offre –, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Déficit public. Entre deux à quatre points de PIB, c’est le montant de l’ajustement auquel la France devra procéder si elle entend « réduire significativement l’endettement public », selon un rapport de France Stratégie, qui mentionne comme principale cause du volume important de dépenses de l’Etat le système de retraite, « plus largement socialisé et, aujourd’hui, plus généreux qu’ailleurs ». En outre, la France « ne profite guère des périodes fastes pour consolider ses finances publiques », ajoute le document, qui esquisse quelques pistes utiles : emprunter alors que les taux d’intérêt sont faibles, réagir en fonction de la conjoncture et réallouer les dépenses vers les postes prioritaires.
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