LE BILLET
Charlie, Paris, Bruxelles, Nice. Et puis quoi encore…
Encore des cris. Encore l’horreur. Encore des larmes. Encore des élans de fraternité aussi, enfin juste ce qu’il faut pour ne pas complètement désespérer.
Le 14-Juillet, la mort a pris ses quartiers d’été sur la Côte d’Azur. À Nice, sur cette interminable Promenade des Anglais qui donne aux vacances une illusion d’éternité. Ce n’était pas une raison pour en faire un cimetière.
Jeudi soir la folie barbare a délavé les couleurs de la carte postale azuréenne et travesti le rêve en abominable cauchemar. Dans le sillage du camion tueur, le pays tout entier a fait un funeste bond en arrière. Charlie, le Bataclan, Bruxelles, aujourd’hui Nice. Et puis quoi encore.
Depuis un an et demi les tragédies sanglantes marquent le calendrier des saisons. Leur violence aveugle et répétée creuse les cicatrices, glace le sang et émousse l’unité nationale. Les martyrs de la Fête nationale gisaient encore sous leurs linceuls improvisés que les politiciens réglaient déjà leurs comptes. Cette fois-ci, le temps du recueillement, de la compassion et de la pudeur silencieuse est compté. Nice, c’est le malheur de trop. Celui par qui la colère, l’incompréhension et le ressentiment menacent de prendre le dessus.
Dans la nuit étoilée de jeudi, sur une Prom’désertée par les vivants, un doudou rose abandonné, face contre terre, criait sans bruit sa douleur. Un crève-cœur insoutenable. La Baie des Anges en comptait un de plus.
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