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vendredi 27 mai 2016

Pénurie d'essence: le silence radio de Ségolène Royal

Le Huffington Post




Pénurie d'essence: le silence radio de Ségolène Royal


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ROYAL

Pénurie d'essence: le silence radio de Ségolène Royal | AFP

PÉNURIE - Pas une interview, pas un communiqué, même pas un tweet... Une semaine après le début de la pénurie d'essence provoquée par le blocage des dépôts de stockage et des raffineries en marge de la mobilisation anti-loi Travail, Ségolène Royal se fait étonnamment discrète sur la crise qui secoue le pays et l'exécutif.
Ce samedi, Manuel Valls reçoit à Matignon les acteurs du secteur pétrolier et les transporteurs routiers pour faire le point sur la situation. Omniprésent depuis le durcissement du conflit, le premier ministre, qui a annulé en catastrophe son meeting à Clermont-Ferrand, pourrait y annoncer la décision de réquisitionner les salariés des raffineries. Sont conviés le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron ainsi que le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies. Mais nulle trace de Ségolène Royal, la numéro trois du gouvernement dont le portefeuille comprend pourtant l'énergie et les transports.
La ministre "se concentre sur le sommet humanitaire mondial et sur les suites de l'accord de Paris" et de la COP21 dont elle a obtenu (de haute lutte) la présidence après le départ de Laurent Fabius, nous indiquait un proche en milieu de semaine. Malgré la tension intérieure autour de l'approvisionnement en carburants, la ministre n'a pas souhaité modifier un agenda international chargé.
En début de semaine, elle était en Turquie pour le Sommet de l'ONU sur l'action humanitaire. Jeudi, elle était à Nairobi (Kenya) pour l'ouverture de l’Assemblée des Nations unies sur l’Environnement. Le lendemain, elle s'envolait pour la Zambie où elle a assisté aux Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement et à la présentation du rapport sur l’application de l’Initiative énergie renouvelable en Afrique. Lundi prochain, elle est attendue à Moscou pour discuter de l'application de l'Accord de Paris.
Alain Vidalies, "le ministre de la pénurie"
Cet agenda de ministre des Affaires étrangères ne convainc pas pour autant l'opposition où l'on soupçonne Ségolène Royal de "chercher à éviter les coups". "Elle qui fait d'habitude beaucoup de communication n'en fait plus du tout en envoyant son secrétaire d'Etat en première ligne. Quand on a la tutelle des transports dans un pays en crise, on se doit de monter au front", tacle la sénatrice Fabienne Keller, secrétaire nationale des Républicains en charge de l'énergie et des transports.
En l'absence de sa ministre de tutelle, c'est en effet au secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, qu'il revient de gérer la pagaille. Un rôle particulièrement ingrat dans un conflit forcément épineux. Bombardé "ministre de la pénurie", l'ancien député des Landes a enchaîné les décisions pour fluidifier l'approvisionnement des stations-essence. Quitte à prendre un décret autorisant les transporteurs d'hydrocarbures à déroger aux règles sociales en matière de temps de conduite et de repos, un comble en plein conflit sur la réforme du code du travail.
Dans l'entourage du ministre Vidalies, on relativise toutefois l'absence de Ségolène Royal. "Tout est partie du conflit des routiers, c'est normal que le secrétaire d'Etat aux Transports soit en première ligne", indique un conseiller. Celui-ci nous précise qu'une cellule a été mise en place dès le week-end dernier à l'échelle du ministère où toutes les informations sont partagées entre les cabinets et les ministres.
Mais en attendant, c'est bien Alain Vidalies qui est contraint de se démultiplier dans les médias pour tenter de rassurer les automobilistes: non, jurait-il en début de semaine, "il n'y aura pas de pénurie". Problème: la panique poussant les Français à s'approvisionner au-delà du nécessaire, plusieurs milliers de stations se sont retrouvées à sec. Et c'est encore à lui qu'est revenue la pénible tache de confirmer que l'Etat avait commencé à puiser dans les réserves stratégiques.
Si le défi de la pénurie est éminemment logistique, le coeur du problème reste politique. Comment résoudre un conflit social sans négocier sur le texte qui a jeté des milliers de gens dans la rue? Faute d'un poids politique suffisant, l'ancien ministre des Relations avec le Parlement ne peut que naviguer entre les discours dissonants, certains cadres de la majorité, comme le patron des députés Bruno Le Roux ou le ministre Michel Sapin, plaidant pour une réécriture de l'article 2 de la loi Travail, contre l'avis du premier ministre Manuel Valls.
"C'est sauve qui peut au gouvernement, raille-t-on à droite. L'absence de Mme Royal en est une parfaite illustration".
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