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jeudi 26 mai 2016

L'ECONOMIE - jeudi 26 mai 2016


L'ECONOMIE

Deuxième baisse d’affilée (en trompe-l’œil) du chômage

Logo de Pôle emploi à Montpellier, le 27 avril.
Logo de Pôle emploi à Montpellier, le 27 avril. PASCAL GUYOT / AFP
Le chômage a reculé pour le deuxième mois d’affilée en avril en France, retrouvant son plus bas niveau depuis l’hiver 2015, sous l’effet d’un nombre record d’entrées en stage et de désinscriptions pour défaut d’actualisation des dossiers, selon les chiffres publiés par le ministère du travail. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité) qui avait déjà diminué de 1,7 % un mois plus tôt, s’est encore contracté de 0,6 %, à 3 511 100, soit 19 900 personnes de moins et un plus-bas depuis février 2015. En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d’inscrits à Pôle emploi a baissé de 1,0 % à 5 397 000 (5 694 500 en incluant les départements d’outre-mer). L’indicateur de Pôle emploi est aussi en baisse depuis le début de l’année (– 69 400, – 1,9 %) et, pour la première fois depuis 2008, sur un an (– 22 500, – 0,6 %). Mais, sur un an, le nombre de demandeurs de catégories A, B et C progresse de 1,1 %.
La ministre du travail reste « déterminée à consolider cette reprise (…) afin que la baisse du chômage se poursuive et s’amplifie ». Mais cette baisse coïncide avec une « hausse inhabituellement forte » des sorties pour défaut d’actualisation, avertit la Dares, le service des statistiques du ministère. A la fin de chaque mois, les demandeurs d’emploi sont tenus de déclarer leur situation à Pôle emploi, sous peine d’être désinscrits d’office. En avril, 276 700 personnes sont sorties des listes pour ce motif, soit 55 700 de plus qu’en mars. Toutefois, selon l’économiste Bruno Ducoudré (OFCE), « on peut s’attendre à un effet de bascule le mois prochain, avec le retour d’une partie de ces personnes sur les listes de Pôle emploi ». Point positif cependant, le mois dernier, la baisse du chômage a profité à toutes les classes d’âges : les moins de 25 ans (– 1,0 %) comme les 50 ans et plus (– 0,3 %). Mais leurs situations respectives restent diamétralement opposées sur un an, les jeunes connaissant une très nette amélioration (– 7,6 %), et les seniors, une forte détérioration (+ 5,3 %). Chose extrêmement rare, le chômage de longue durée a aussi reculé (– 0,7 %) sur un mois, restant toutefois en hausse sur un an (+ 5,8 %). A la fin d’avril, petite activité comprise, 2,47 millions de demandeurs d’emploi étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an. Pour le gouvernement, cette publication reste donc une éclaircie dans un contexte social explosif.
Le baril au-dessus de 50 dollars. Pour la première fois depuis le 4 novembre, le baril de brent est repassé jeudi 26 mai au-dessus de 50 dollars, porté notamment par le recul de la production au Nigeria, en Libye et au Canada. Les cours du brut avaient rebondi après être tombés à leur plus-bas depuis treize ans en janvier, sous 30 dollars le baril, plombés par une offre largement excédentaire, que ne parvenaient plus à digérer des économies en phase de ralentissement. On reste toutefois loin des cours de juin 2014, quand le baril d’or noir s’échangeait à 100 dollars.
Ouverture du G7. Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a conduit jeudi les dirigeants du G7 jusqu’au sanctuaire le plus sacré de la religion shinto avant d’entamer un sommet de deux jours qui doit aborder les risques qui pèsent sur l’économie mondiale, la crise des réfugiés et la présence chinoise en mer de Chine du Sud.
Ouverture cubaine au privé ? Les autorités cubaines pourraient légaliser les petites et moyennes entreprises privées, comme le montre une liste de propositions que vient de publier le gouvernement cubain, engagé depuis quelques années dans une timide ouverture à l’économie de marché. « La propriété privée de biens de production contribue à l’emploi, à l’efficacité de l’économie et au bien-être », indique le document, précisant toutefois que ces entités interviendraient« en complément » des entreprises d’Etat « dans un contexte où priment les relations de propriété socialistes ». Le secteur privé demeure embryonnaire à Cuba malgré son extension prévue dans le cadre de « l’actualisation » économique. Lescuentapropistas (« travailleurs indépendants ») sont environ 500 000, contre encore cinq millions de fonctionnaires pour 11,1 millions d’habitants.
Grosse commande pour STX France. Le chantier naval de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a signé mercredi une lettre d’intention avec l’armateur américain Royal Caribbean Cruises Ltd. (RCCL) pour la construction de trois nouveaux navires, treize jours après lui avoir livré le plus gros paquebot du monde, Harmony-of-the-Seas. Ces trois navires supplémentaires, livrables en 2021 et 2022, représenteront au total, quand les financements seront bouclés, une commande d’environ« 2,5 milliards d’euros » et « 22 millions à 23 millions d’heures de travail », a annoncé Laurent Castaing, directeur général de STX France.
Fin des mobiles chez Microsoft. Le groupe américain de l’informatique Microsoft a annoncé la suppression de 1 850 emplois dans sa division fabriquant des smartphones, et un responsable syndical finlandais a affirmé que le groupe cesserait d’en produire.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
71 %
C’est le pourcentage de salariés dans le monde qui font part de leur satisfaction quant à leur bien-être au travail, les Indiens étant les plus positifs (88 %) tandis que le Japon figure en queue de peloton (44 %), selon une enquête publiée jeudi. Quant aux Français, ils sont 67 % à se dire satisfaits, sept points derrière leurs voisins allemands et juste avant la Turquie, l’Italie et le Japon, selon ce baromètre Edenred-Ipsos.

Dans la presse étrangère

Narendra Modi réforme-t-il l’économie indienne ?

Le premier ministre indien, Narendra Modi, parle lors de la cérémonie inaugurale de la semaine « Make in India », à Bombay, le 13 février 2016. « Make in India » est une initiative lancée par M. Modi l’an dernier pour encourager les entreprises internationales à fabriquer leurs produits en Inde.
Le premier ministre indien, Narendra Modi, parle lors de la cérémonie inaugurale de la semaine « Make in India », à Bombay, le 13 février 2016. « Make in India » est une initiative lancée par M. Modi l’an dernier pour encourager les entreprises internationales à fabriquer leurs produits en Inde. RAJANISH KAKADE/AP
Face aux critiques qui l’accusent de ne pas poursuivre des mesures de libéralisation chocs afin de réorganiser l’économie de son pays, le premier ministre indien répond dans le Wall Street Journal qu’il a fixé un chemin de croissance accélérée indispensable. Mais, a-t-il ajouté, « j’ai encore une tâche énorme à accomplir ». Malgré les attentes, les réformes sont progressives. M. Modi a abandonné, l’an dernier, la loi qui aurait rendu plus facile l’acquisition de terres agricoles pour l’industrie et les infrastructures. Or, la difficulté d’obtenir des terres est largement citée par les fonctionnaires et les investisseurs publics comme un problème critique qui a freiné le développement. M. Modi suit souvent une voie médiane. Par exemple, il a exprimé sa réticence à vendre les entreprises publiques, soulignant qu’elles jouaient un rôle important dans l’économie. Mais il a souligné la nécessité de progresser dans la cession des participations minoritaires de l’Etat et d’accroître la participation des entreprises privées dans les secteurs autrefois dominés par l’Etat. De même, sur la Sécurité sociale, il a œuvré pour rendre les subventions plus ciblées et réduire la corruption pour les obtenir, plutôt que de changer radicalement les systèmes sociaux. Le desserrement des restrictions sur les investissements étrangers a contribué à une forte hausse des investissements directs étrangers, qui ont augmenté de 29 % à 40 milliards de dollars l’an dernier. L’économie de l’Inde a crû de 7,6 % l’an dernier. Mais une mesure qui donnerait clairement une impulsion majeure est un impôt général sur les biens et des services, qui remplacerait un maquis de taxes et serait plus favorable aux affaires. Cependant M. Modi a été incapable de faire passer la législation requise à la chambre haute du Parlement, où son parti, le BJP est minoritaire. Il espère toutefois faire passer la loi cette année. Enfin, les relations entre New Delhi et Washington se sont considérablement renforcées. Washington souhaite que l’Inde devienne économiquement et militairement assez forte pour servir de contrepoids à la montée de la Chine. M. Modi a commenté ainsi ces liens bilatéraux croissants : « Si nous voulons assurer le succès de ce monde interdépendant, je pense que les pays doivent coopérer, mais, en même temps, nous devons aussi nous assurer qu’il y ait le respect des normes et des règles internationales. »
Les pays « qui ont fait une réforme du marché du travail, c’est-à-dire ceux qui ont fait en sorte qu’on puisse entrer plus facilement sur le marché du travail, qu’on puisse en sortir avec sécurité, sont ceux qui ont réussi à faire baisser le chômage ». « Ceux qui se sont refusés aux réformes du marché du travail sont ceux qui ont la moins bonne performance. Et quand on regarde la France, on constate qu’elle est 21e sur 28, ça n’est pas quelque chose dont on peut se glorifier. Je le dis sans me prononcer sur cette réforme [la loi travail de Myriam El Khomri], sans entrer dans le débat interne français »
Déclaration de Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques, sur France Inter, jeudi matin. Près de sept Français sur dix sont favorables au retrait du projet de loi réformant le marché du travail pour éviter un blocage du pays par les syndicats qui y sont opposés, CGT en tête, selon un sondage Elabe pour BFM-TV, diffusé mercredi.
L'éco & moi
Nouvelles technologies. Les progrès de Galileo. La moitié de la constellation Galileo est en place après la mise en orbite « avec succès »par le lanceur Soyouz mardi de deux nouveaux satellites destinés au système européen de navigation. Projet emblématique de la Commission européenne, Galileo, système à vocation civile, vise à réduire la dépendance de l’Europe à l’égard du GPS américain, tout en améliorant les services rendus aux utilisateurs grâce à sa très grande précision. Ce septième lancement Soyouz pour Galileo sera suivi des lancements de trois Ariane 5 spécialement adaptées, qui emporteront chacune quatre satellites Galileo d’un coup. « Il est temps d’avoir une “positive attitude” vis-à-vis de Galileo qui est un fantastique succès, même s’il y a eu, sur le parcours, quelques embûches », a affirmé, enthousiaste, le PDG d’Arianespace. Conçu plus récemment que le GPS américain, Galileo intègre les dernières avancées technologiques et offre un signal plus précis. Le déploiement des satellites Galileo, entièrement financé par la Commission européenne, va coûter environ 7 milliards d’euros. Puis il faudra 500 millions à 600 millions d’euros pour gérer et renouveler les satellites.
Etudes & documents
Les marges de manœuvre financières de la Ville de Paris. La chambre régionale des comptes (CRC) d’Ile-de-France rend public, le 19 mai 2016, un rapport sur les marges de manœuvre financières de la Ville de Paris. La CRC s’interroge sur la soutenabilité de la stratégie budgétaire de la Ville face à la baisse des dotations de l’Etat et à l’augmentation des charges de péréquation territoriale, qui pourraient atteindre 750 millions d’euros en 2017. Paris, qui bénéficie d’un environnement monétaire propice et qui est, par ailleurs, confrontée aux défis liés à la constitution du Grand Paris, a manifesté sa volonté d’amplifier son effort d’investissement pour la mandature 2014-2020 et de limiter l’utilisation du levier fiscal tout en encadrant le recours à l’endettement. La CRC estime que la Ville doit développer sa communication financière et davantage expliciter sa nouvelle stratégie, en particulier l’avenir de l’épargne brute et l’évaluation des recettes d’investissement attendues. Elle formule quatre recommandations.
« Courses aux armements » chez les fabricants de jouets. Les produits multicolores de Lego sont de plus en plus violents dans un contexte de « course aux armements » que se livrent les fabricants de jouets pour retenir l’attention des enfants à l’ère numérique, estiment des chercheurs néo-zélandais. D’après l’équipe de l’université de Canterbury, le fabricant danois produit de plus en plus d’armes en sus des briquettes en plastique qui l’ont rendu célèbre, tandis que les scénarios guerriers sont plus fréquents dans ses kits à thème. Christoph Bartneck, chef de l’équipe de scientifiques, observe que : « La violence dans les produits Lego semble être allée au-delà du simple enrichissement du jeu. » Dans une étude publiée vendredi par le journal en ligne PloS One, les chercheurs concluent que le Danois a « au fil du temps fait montre d’une augmentation significative et exponentielle de la violence ». Lego fabrique des briques multicolores depuis 1949 et les premières armes sont apparues en 1978, avec un jeu sur le thème du château où figuraient des épées, des haches et des lances, selon l’étude.
Le nombre d’armes a augmenté peu à peu et elles sont présentes aujourd’hui dans 30 % des kits Lego.
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sources Le Monde.fr

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