Pakistan Mobilisation massive contre les privatisations de la production et de l’énergie
Article paru dans la Tribune des travailleurs du 3 novembre
Actuellement, la All Pakistan Trade Union Federation (APTUF) est engagée dans une campagne contre un plan de privatisation lancé par le gouvernement, plan qui frappe en priorité le secteur de la production et de la distribution d’énergie, en relation avec les conditions imposées par le FMI pour un prêt. Cette campagne est menée dans l’unité avec d’autres organisations syndicales réunies dans la All Pakistan Workers Confederation (APWC). Nous publions des extraits d’un rapport sur le développement de cette lutte que les camarades de l’APTUF ont fait parvenir à La Tribune des travailleurs.
Un important rassemblement anti-privatisation a eu lieu le 18 octobre, à Lahore, l’une des principales grandes villes du pays. Plusieurs milliers de travailleurs se sont rassemblés au centre de Lahore, derrière des banderoles portant des mots d’ordre oppo-és aux privatisations, brandissant des drapeaux rouges. Chacun comprendra la portée d’une telle manifestation dans un pays où les attentats sont fréquents, où, au nom de la « sécurité », la police est toujours en nombre lorsque des citoyens se rassemblent. C’est la présence massive de jeunes travailleurs qui donne son caractère combatif à cette manifestation. Les jeunes affirmaient que si le gouvernement ne reculait pas, le combat devait se poursuivre, notamment par la grève, bloquant la production d’électricité. Ils déplorent l’attitude des responsables syndicaux qui semblaient craindre le développement de la lutte contre les privatisations. Le mouvement syndical du Pakistan est très fragmenté. Certaines fédérations, dont celles qui sont reconnues par la Confédération syndicale internationale (CSI), assurent que plutôt que de combattre les privatisations, il faut chercher des garanties dans le cadre des privatisations par le moyen du dialogue. A la tête de ces manifestations se trouvaient notamment le camarade Khursheed Khan, président de la All Pakistan Workers Confederation, et la camarade Rubina Jamil, secrétaire générale de l’APTUF Aux côtés des travailleurs de l’énergie, d’importants contingents de travailleurs du secteur privé et d’entreprises menacées par la privatisation comme les travailleurs des chemins de fer étaient présents.
« Les privatisations préparent des licenciements massifs »
Les dirigeants qui, à la fin de la manifestation, s’adressant aux travailleurs, ont souligné que les capitalistes entendent faire payer les frais de leur crise, de l’échec de leur système, aux travailleurs. Les privatisations sont une arme dans ce but. La propagande gouvernementale répète à satiété les mensonges selon lesquels les privatisations vont permettre plus d’efficacité. La réalité, c’est qu’elles préparent des licenciements massifs. Dans le secteur d’Etat, les luttes des travailleurs ont conquis certains droits qui n’existent pas au même degré dans de nombreux secteurs de l’industrie privée ou sont ignorés dans les faits. Dans le secteur privé, il est fréquent, alors que la journée légale est de huit heures, que les ouvriers travaillent douze, voire dix-huit heures, sans recevoir de paie pour les heures supplémentaires. Souvent, il n’y a pas de jour de repos hebdomadaire, pourtant prescrit par la loi. Toutes les dispositions légales sur la sécurité, la médecine du travail, la protection particulière des femmes, les congés de maternité ne sont généralement pas observées. Des dizaines d’ouvrières et d’ouvriers meurent dans des accidents du travail, dans les incendies. Le processus de privatisation signifie la multiplication de ce type de phénomènes. La privatisation du système public de distribution d’eau, de production et de distribution d’électricité est déjà bien avancée. Elle a été mise en œuvre aussi bien par le précédent gouvernement (le gouvernement du Parti du peuple pakistanais, dirigé auparavant par Benazir Bhutto) que par le gouvernement actuel de Nawaz Sharif. Ce que la bourgeoisie et le gouvernement pakistanais veulent -en accord avec l’impérialisme – c’est piller le système nationalisé de distribution d’eau et d’électricité, et en brader les débris aux propriétaires privés par le moyen des Independent Power Producers (IPP, producteurs indépendants d’énergie). Dans cette situation, l’unité des travailleurs a été minée par la dislocation de WAPDA en plusieurs départements. Etranglé par la domination impérialiste, le Pakistan doit aussi subir la rapacité des capitalistes locaux qui veulent imposer aux travailleurs des secteurs de l’énergie la plus féroce exploitation, pour mettre fin aux fréquentes et longues coupures de courant. Alors que ces coupures sont une des conséquences de leur politique d’ensemble.
« Un échec du gouvernement aidera à la mobilisation de toute la classe ouvrière »
La classe dominante cherche à donner l’impression qu’elle contrôle certains dirigeants syndicaux du secteur. Mais ce ne sont pas eux qui décident, ce sont les travailleurs : ce sont eux qui combattent et qui font des sacrifices. Les travailleurs ne feront pas confiance aux « comités de discussion » et au « dialogue » que certains mettent en avant. Ils rejetteront la proposition qui est faite de demander aux travailleurs qu’ils achètent des actions des nouvelles entreprises privées. Demander à des travailleurs, qui peuvent à peine nourrir leur famille et payer leur loyer, d’acheter des « actions » pour financer les entreprises qui les exploitent n’est qu’une misérable manœuvre pour les détourner de la lutte contre les privatisations. Rubina Jamil, secrétaire générale de l’APTUF, a insisté, dans son discours final, sur la nécessité d’amplifier la lutte, car « si la privatisation de WAPDA est imposée, cela ouvrira la voie à une vague d’autres attaques contre la classe ouvrière. Au contraire, un échec du gouvernement aidera à la mobilisation de toute la classe ouvrière.
Halte aux privatisations,
renationalisation des secteurs privatisés,
rétablissement de l’unité de WAPDA. »
renationalisation des secteurs privatisés,
rétablissement de l’unité de WAPDA. »
Depuis ce rassemblement de Lahore du 18 octobre, la campagne s’est développée à l’échelle nationale. Des rassemblements se sont tenus dans plusieurs villes, notamment Islamabad.
Éclairage Qu’est-ce que l’APTUF ?
LA ALL PAKISTAN TRADE UNION FEDERATION (APTUF), fédération des syndicats du Pakistan, est une importante organisation syndicale, qui a maintenu, malgré la situation de guerre et d’insécurité qui règne dans le pays, son implantation et son activité dans toutes les régions du Pakistan.
L’APTUF continue donc à organiser les travailleurs pakistanais pour la défense de leurs intérêts, de leurs salaires, de leur emploi, sur tout le territoire national, indépendamment des différences de langue ou des croyances religieuses, affirmant dans les faits l’existence et l’unité de la classe ouvrière, sur la base de ses intérêts propres.
L’APTUF combat contre la guerre, contre les menaces d’éclatement du Pakistan, en agissant pour le respect des droits démocratiques de tous ; elle s’oppose également aux ingérences impérialistes, à ses meurtrières agressions camouflées sous le nom de « guerre contre le terrorisme ».
Ce sont là les conditions indispensables à la classe ouvrière pour développer son action. L’APTUF a joué un rôle majeur dans les campagnes menées à l’échelle du continent asiatique contre les interventions impérialistes, contre les guerres et, tout particulièrement, pour que des relations pacifiques et fraternelles s’établissent entre les peuples, les Etats du Sud-Est asiatique (Inde, Pakistan, Bangladesh).
Dans ce cadre, l’APTUF a été associée, depuis de nombreuses années, aux activités et aux initiatives de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples, notamment à la conférence mondiale pour la paix et contre l’exploitation tenue à Alger en 2010.
L’APTUF continue donc à organiser les travailleurs pakistanais pour la défense de leurs intérêts, de leurs salaires, de leur emploi, sur tout le territoire national, indépendamment des différences de langue ou des croyances religieuses, affirmant dans les faits l’existence et l’unité de la classe ouvrière, sur la base de ses intérêts propres.
L’APTUF combat contre la guerre, contre les menaces d’éclatement du Pakistan, en agissant pour le respect des droits démocratiques de tous ; elle s’oppose également aux ingérences impérialistes, à ses meurtrières agressions camouflées sous le nom de « guerre contre le terrorisme ».
Ce sont là les conditions indispensables à la classe ouvrière pour développer son action. L’APTUF a joué un rôle majeur dans les campagnes menées à l’échelle du continent asiatique contre les interventions impérialistes, contre les guerres et, tout particulièrement, pour que des relations pacifiques et fraternelles s’établissent entre les peuples, les Etats du Sud-Est asiatique (Inde, Pakistan, Bangladesh).
Dans ce cadre, l’APTUF a été associée, depuis de nombreuses années, aux activités et aux initiatives de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples, notamment à la conférence mondiale pour la paix et contre l’exploitation tenue à Alger en 2010.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire