Nissan pose ses conditions à Renault : rééquilibrer l'alliance |
Le conseil d'administration de Nissan, réuni lundi au Japon, fixera plusieurs conditions "non négociables" pour rééquilibrer le rapport de force au sein de l'alliance avec Renault, rapporte LeJournal du dimanche. Un bras de fer est engagé depuis le printemps entre Carlos Ghosn, le PDG de Renault et Nissan, et le ministre de l'économie Emmanuel Macron en raison de la montée de l'Etat au capital de Renault, Nissan considérant que la manœuvre déséquilibre l'alliance qui a donné naissance au quatrième constructeur automobile mondial. Selon Le JDD, le constructeur japonais, qui ne dispose d'aucun droit de vote chez Renault malgré ses 15 % au capital du français, va "exiger que cette anomalie soit corrigée" et pourrait même "revendiquer les fameux droits de vote double" que l'application de la loi Florange au sein du groupe français va accorder aux actionnaires de long terme dès 2016. Nissan va, en outre, demander que l'Etat français redescende à 15 % du capital comme il s'y était engagé après avoir pris environ 4 % supplémentaires au printemps pour faire adopter les droits de vote double. "La vente du bloc de plus de 4 % qu'il a acquis se révèle plus compliquée que prévu", croit savoir le journal. |
Les Japonais seraient, en revanche, prêts à accepter le principe de droits de vote double, qui permettra à l'Etat français de concentrer 28 % des droits de vote avec seulement 15 % du capital, ajoute-t-il. Mais ils demanderont une révision de l'accord Rama, qui régit l'alliance depuis 2002 et qui est désormais jugé caduc par la partie japonaise. "Aujourd'hui, sur les 8,5 millions de voitures vendues par l'alliance, moins de trois millions sont produites par Renault", fait valoir une source japonaise. |
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CO2 : VW savait fin 2014 qu'il mentait |
Les dirigeants de Volkswagen savaient il y a un an déjà que les émissions polluantes de certaines voitures du groupe étaient nettement plus élevées que ce qui était annoncé officiellement, rapporte le journal Bild am Sonntag. Le 3 novembre, le constructeur allemand a révélé avoir sous-estimé le niveau d'émissions de dioxyde de carbone et de consommation de carburant d'environ 800 000 voitures vendues principalement en Europe. Le scandale VW, qui va coûter au groupe des milliards d'euros, était parti en septembre de la découverte par les autorités américaines de la présence d'un logiciel équipant 11 millions de moteurs diesel dans le monde et conçu pour leur permettre de limiter artificiellement les émissions d'oxyde d'azote en situation de test. |
Volkswagen va devoir rappeler, rien qu'en Allemagne, 2,46 millions de véhicules équipés d'un logiciel interdit de contrôle des émissions polluantes, rapporte lundi le journal "Die Welt" sans préciser ses sources. |
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Parité : la France bien placée |
Les groupes français sont ceux qui respectent le plus la parité dans leurs conseils d'administration au sein de la zone euro, selon un classement publié lundi par l'agence de notation extrafinancière Standard Ethics. Le taux de féminisation des conseils d'administration s'établit à 33 % en France, contre 27 % en Italie et 21 % en Allemagne, indique par ailleurs Standard Ethics. L'énergéticien Engie (ex-GDF Suez) et les banques BNP Paribas et Société générale sont en tête du classement des 50 plus grandes entreprises de la zone euro en matière de parité, suivis par le géant néerlandais de l'agroalimentaire et des cosmétiques Unilever. |
En France, les trois groupes en queue du classement des 40 plus grandes entreprises cotées sont le fabricant de verres ophtalmiques Essilor (3 femmes pour 13 hommes), Airbus Group (2 femmes pour 10 hommes) et le cimentier LafargeHolcim (1 femme pour 13 hommes). |
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Paris face au défi climatique |
C'est une réunion hors norme sur un enjeu colossal : plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement lancent lundi près de Paris la 21e conférence climatique de l'ONU, censée accoucher d'un accord historique contre un réchauffement planétaire aux conséquences de plus en plus inquiétantes. Objectif de ces deux semaines : élaborer le premier accord engageant l'ensemble de la communauté internationale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement global à + 2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle. En vue de la conférence de Paris, 183 pays (sur 195) ont publié des plans de réduction de leurs émissions, une participation inespérée qui place cependant encore le monde sur une trajectoire de + 3°C. |
Alors que les concentration de gaz à effet de serre ont atteint un nouveau record en 2014, les négociations s'annoncent ardues. Tous les pays ont leurs "lignes rouges" qu'ils ne voudront pas franchir, les pays du Sud par exemple appelant le Nord, responsable historique du réchauffement, à honorer ses promesses financières. |
TEXTOS |
Réforme du FMI : le Fonds monétaire international (FMI) devrait entériner lundi l'entrée du yuan chinois dans son panier de devises qui sert à déterminer la valeur des droits de tirage spéciaux (DTS), son unité de compte. L'entrée de la devise chinoise est une réussite diplomatique majeure pour Pékin qui se voit ainsi consacré au rang des économies mondiales dominantes. Le vote des Etats-Unis, premier bailleur de fonds du FMI, sera donc étroitement observé, ainsi que les réactions politiques.
Espagne : le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy a promis samedi de nouvelles baisses d'impôts si son parti remportait les élections législatives du 20 décembre, où il pourrait perdre sa majorité absolue.
Lufthansa : Deutsche Lufthansa et le syndicat Verdi du secteur des services ont annoncé ce week-end la signature d'un accord salarial qui concerne quelque 33 000 personnels au sol.
Israël-UE : Israël a annoncé dimanche qu'il suspendait les contacts avec l'Union européenne sur le conflit palestino- israélien, en réponse à l'étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les territoires occupés décidé par Bruxelles.
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Pêche : le Japon va envoyer mardi des baleiniers "de recherche" dans l'Antarctique, a annoncé lundi le gouvernement, bravant l'interdiction de l'ONU qui avait estimé l'an dernier que de telles activités cachaient une chasse commerciale.
Aviation : la compagnie aérienne indienne SpiceJet s'apprête à commander plus de 150 avions monocouloirs et devrait porter son choix d'ici fin mars sur des A320 Neo d'Airbus ou des 737 Max de Boeing, a déclaré hier son PDG et cofondateur Ajay Singh. Le président-directeur général a désormais pour objectif de plus que quadrupler la flotte du groupe, qui compte actuellement 41 appareils.
Commerce : la société gestionnaire du marché de Rungis, la Semmaris, a annoncé lundi un plan d'investissement de 1 milliard d'euros d'ici à 2025.
Elections régionales : François Fillon, candidat à la primaire de 2016, a estimé dimanche sur France 3 qu'une région qui serait dirigée par le FN serait une région"où on n'aura[it] pas envie d'investir".
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"C'est le sort de l'humanité qui est à l'ordre du jour de cette conférence. Après les attentats survenus en France, nous devons traiter l'urgence et répondre au défi terroriste, mais aussi agir pour le long terme" |
Déclaration du président français François Hollande, dans un entretien au quotidien gratuit 20 minutes, à quelques heures de l'ouverture de la 21e Conférence des parties (COP21) sur le climat, au Bourget. Il attend "un accord". Ensuite, "cet accord doit nous mettre sur une trajectoire qui évite le réchauffement de plus de 2 °C de la planète d'ici à la fin du siècle. Aussi, il est indispensable que soient révisés périodiquement les engagements des pays. Enfin, nous devons dégager des financements abondants pour permettre des investissements dans les pays les plus vulnérables au changement climatique",détaille le président français. Lundi, plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement seront présents à l'ouverture officielle de la conférence de Paris sur le climat à 10 heures, une participation inédite symbolisant l'urgence à agir. La Conférence se tiendra du 30 novembre au 11 décembre au Bourget (93). |
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Le commun, une nouvelle forme d'organisation économique ?
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Lecture du Retour des communs. La crise de l'idéologie propriétaire, ouvrage collectif sous la direction de Benjamin Coriat, éditions LLL, 2015.
Le thon rouge, en passe de disparaître de la Méditerranée pour cause de pêche abusive, est une triste mais bonne introduction au monde des "communs". Pour le formuler comme le ferait l'économiste, le problème est le suivant : l'interaction libre et sans retenue de pêcheurs à la recherche de leur propre gain, ceci au sein d'un espace, la mer, non protégeable par des droits de propriété stricts, aboutit à la disparition de la ressource. C'est ce que Garrett Hardin décrivait dans un article de 1968 au titre resté célèbre, « La tragédie des communs » : aucun pêcheur n'a individuellement intérêt à arrêter sa pêche. Quand il hisse son filet, le gain qu'il en retire va intégralement dans sa poche, alors que les coûts (de dommages à l'écosystème, de recherche de nouvelles ressources, de préservation du stock existant…) échoient à la collectivité tout entière et de façon minimale sur lui comme sur chacun de ses membres. En situation de non-coopération ou sans mécanisme correctif, le jeu est une course vers le bas...
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Lu sur Telos
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Climat : les 10 points clés d'une négociation historique |
Le Figaro économie : Nissan menace de dénoncer l'accord avec Renault |
Financial Times : Modi estime qu'il est du devoir des pays riches de mener la lutte contre le changement climatique |
The Wall Street Journal : Les négociations sur le climat esquivent l'idée de "budget carbone" |
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