Entre Cuba et Washington, une détente pas à pas |
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Une à une, les dernières plaies de la guerre froide se referment, pansées par un baume diplomatique apaisant. Un mois et demi après l'entretien historique entre Barack Obama et Raul Castro au sommet des Amériques, à Panama, le département d'Etat américain a annoncé vendredi le retrait de Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme ; exigence que La Havane avait posée comme préalable à toute normalisation des relations bilatérales. L'île communiste avait été placée sur cette liste noire en mars 1982, à l'instigation de Ronald Reagan, pour sa persistance à soutenir les guérillas marxistes d'Amérique centrale, notamment au Salvador et au Nicaragua (sandinistes), rappelle le Miami Herald. Seuls trois pays, désormais, y figurent encore : l'Iran, le Soudan et la Syrie. Cette nouvelle étape sur la voie de la coexistence pacifique n'a toutefois pas l'heur de plaire à tout le monde à Washington, remarque The New York Times, pour qui cette détente pourrait s'inviter dans la campagne présidentielle de 2016. Aux récriminations du président (républicain) de la Chambre des représentants, John Boehner, vilipendant un"succès politique" offert gracieusement au régime castriste, s'ajoutent celles de Jeb Bush, l'ancien gouverneur de la Floride, convaincu que les dirigeants iraniens"doivent certainement prendre note" de cette "capitulation" en règle (The Washington Post). Si, pour Cuba, le chemin s'éclaircit, il demeure pavé d'embûches, du moins tant que perdure l'embargo économique imposé en 1962, notent Voice of America et CNN. Les entreprises désireuses de faire affaires avec La Havane font toujours face aux mêmes obstacles, observe ainsi The Wall Street Journal. De part et d'autre, le dégel répond à certains desseins. Et c'est là que le bât blesse côté cubain. Car, conclut The Economist, les espoirs que fonde la population sur ce rapprochement ne pourront être pleinement satisfaits que si
Raul Castro assouplit le carcan politique actuel. Mais y consentira-t-il ? |
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