18
Juin
2015
Actu’Ukraine 17/06/2015
Merci à toutes celles et tous ceux qui ont participé à cette Actu’Ukraine !
ACTU’UKRAINE DU 8 AU 14 JUIN 2015
FOCUS DE LA SEMAINE : LA TRANSNISTRIE
• La Transnistrie. La Transnistrie appelée aussi République Moldave du Dniestr ou encore Pridniestrovie est un état indépendant de fait non reconnu internationalement à part par d’autres états sécessionnistes issus de l’ex URSS : l’Ossétie du Sud (sécession avec la Géorgie), l’Abkhazie (sécession avec la Géorgie) et le Haut-Karabagh (sécession avec l’Azerbaïdjan). Le pays compte environ 500 000 habitants. Les langues officielles sont le moldave, le russe et l’ukrainien (wikipedia, wikipedia).
La région de Transnistrie a une histoire récente sanglante. Elle a été le cadre de déportations et de massacres lors de la seconde guerre mondiale de la part des roumains alors alliés à l’Allemagne nazie (wikipedia). Plus tard, en 1990, alors que l’URSS existe toujours, la république socialiste de Moldavie se rapproche de la Roumanie en adoptant le roumain comme seule langue officielle, ce qui crée des tensions avec la minorité russophone. Il y a des affrontements militaires fin 1990 entre les troupes moldaves et les milices transnistriennes appuyées par la XIVe armée russe stationnée en permanence sur le territoire. Puis, après la dislocation de l’URSS, de nouveaux affrontements opposent la Moldavie et la Transnistrie en 1992 qui font plusieurs milliers de morts et gèlent les frontières entre Moldavie et Transnistrie (wikipedia). Depuis ce temps, des troupes russes d’interposition fortes d’environ 1200 hommes sont déployées en Transnistrie avec, jusqu’au 21 mai 2015, des accords de survol de l’Ukraine pour l’approvisionnement et la rotation des troupes. Pour la petite histoire, le président actuel de Transnistrie, Yevgeny Shevchuk, rappelle que les affrontements de 1990-1992 opposaient la majorité roumaine de Moldavie à la minorité russe et ukrainienne (russia-insider). Yevgeny Shevchuk, lui même, est un Transnistrien d’origine ukrainienne comme environ le tiers des Transnistriens.
La population de la Transnistrie enfin est très majoritairement (plus de 95%) favorable à un rattachement avec la Russie.
• Un cauchemar militaire. La Transnistrie est un micro état étendu le long de la rive gauche du Dniestr et qui n’a, au mieux, que 20 km de profondeur. Il est de plus enclavé entre la Moldavie à l’Ouest et l’Ukraine à l’Est. Côté défense du pays, ceci donne des lignes de front très étendues, sans profondeur stratégique ni repli possible et une impossibilité de ravitaillement ou d’intervention de la part de la Russie… sans entrer en conflit avec l’Ukraine. Côté invasion du pays, ceci donne une première phase aisée de percement des lignes de front, suivi par des combats meurtriers en milieu urbain au milieu de la population qui n’a nulle part où fuir et qui sera hostile aux envahisseurs. Bref, aucun militaire sensé ne voudrait défendre ou attaquer un pays qui pourrait se transformer en un Stalingrad, un Grozny ou un Beyrouth.
• L’armée transnistrienne. Outre les 1200 soldats russes, l’armée transnistrienne est formée de 4 500 à 7 500 hommes, d’une vingtaine de tanks T-64BV, une centaine de véhicules d’infanterie BTR-60, BTR-70, MT-LB et BRDM-2, 173 chasseurs de chars, une cinquantaine de batteries de DCA et une quinzaine d’hélicoptères (wikipedia). De plus, la Transnistrie pourrait compter sur 50 000 réservistes pouvant être opérationnels en une semaine (rusvesna.su via fortruss). Autrement dit, elle est incapable de défendre les frontières et sera réduite à des combats de guérilla. Le seul élement qui maintient le statu quo et empêche une autre aventure militaire moldave est la présence de soldats russes et donc l’intervention automatique de la Russie en cas d’attaque de ses troupes. Paradoxalement, ce sont ces mêmes troupes russes qui attisent les rêves ukrainiens de soutien voire d’intervention de l’OTAN…
• Le rêve ukrainien d’une guerre ouverte avec la Russie. La Transnistrie présente quatre avantages pour l’Ukraine. Tout d’abord le pays compte des arsenaux immenses datant du temps de l’URSS dont la capture serait très utile pour l’armée ukrainienne encore équipée de matériel soviétique. Ensuite, depuis la dénonciation des accords russo ukrainiens et les restrictions moldaves de transit via Chisinau (sputniknews), les troupes russes présentes en Transnistrie sont quasiments encerclées. ce qui fait que la Russie ne peut plus les approvisionner ou les secourir en cas de conflit. A moins bien sûr d’intervenir militairement contre l’Ukraine. Donc si l’Ukraine attaquait la Transnistrie, cela pousserait la Russie à attaquer l’Ukraine. Par jeu de domino, l’OTAN, dont la Roumanie fait partie et que la Moldavie veut intégrer (nato.int), réagirait forcément de manière pavlovienne. C’était tout le calcul de l’Ukraine quand Porochenko discutait, il y a quelques semaines, de la Transnistrie, non pas avec la Moldavie mais avec la Roumanie, donc avec l’OTAN. Enfin, dernier avantage. Une guerre contre la Russie ne manquerait pas d’ouvrir grandes les vannes des financements et des fournitures d’armes américains.
Suite à sa décision de dénonciation des accords de transit, l’Ukraine a positionné des unités de missiles anti-aériens S300 près d’Odessa afin d’abattre d’éventuels avions russes (vzgliad.ru), ce qui, paradoxalement, inquiètent les américains (sputniknews), mais n’alarme pas les experts qui pensent que la Russie pourrait facilement neutraliser électroniquement les batteries de missiles ukrainiens… qui sont de fabrication russe (fortruss) ! D’ailleurs, la Russie a déployé récemment, malgré le blocus ukrainien, des troupes spéciales de reconnaissance en Transnistrie (fortruss).
EXTRAIT DU FOCUS DE L’ACTU’UKRAINE DU 27 MAI (les-crises)....
La suite ici --->http://www.les-crises.fr/actuukraine-17062015/
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