La crise est ouverte et alimentée à dessein, car l’Algérie concentre en elle nombre d’obsessions réactionnaires. Celle notamment pour une époque coloniale regrettée, entre exaltation de la puissance française, refus de la soi-disant « repentance » et négation des crimes coloniaux. Une toquade malheureusement si répandue qu’elle aboutit désormais à la suspension de Jean-Michel Aphatie dont le crime est d’avoir rappelé l’ampleur des massacres commis par l’armée française.
À la manœuvre, Bruno Retailleau ne cesse de mettre de l’huile sur le feu avec pour cible les accords passés entre les deux pays. Comme celui de 68, dont il a un fait un symbole à abattre tant il est pour lui, comme pour Marine Le Pen ou Jordan Bardelle, le support d’une autre panique morale que droite et extrême droite nourrissent de concert : l’immigration. Jusqu’au premier ministre qui épouse la thèse, contre les faits et les chiffres, de la « submersion ».
Si l’Algérie n’est pas exempt de responsabilités - en particulier avec l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal -, le gouvernement français attise sans cesse une crise diplomatique qui puise sa source dans la reconnaissance, l’été dernier, d’un autre fait colonial : la « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental. Pourtant, les mandats d’Emmanuel Macron ont été jalonnés d’engagements certes marqués du sceau du « en même temps » mais tout de même notables, de la reconnaissance comme crime d’État de l’assassinat de Maurice Audin au rapport confié à Benjamin Stora… Depuis, c’est le grand bond en arrière et un nouveau point accordé à l’extrême droite nostalgérique.
Retrouvez également sur l’Humanite.fr les autres infos qui font l’actu de ce jeudi. À commencer par la libération d’Olivier Grondeau qui était détenu en Iran depuis 2022, la condamnation de Greenpeace à verser plus de 600 millions d’euros à l’exploitant d’un oléoduc américain…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire