Translate

vendredi 4 octobre 2024

Un cri de poésie en ce monde aux portes de l'enfer .....

 



                      



Sous l’œil des miradors
(pour Christian Bernadac)
Je me suis éventré le cœur en vous lisant
En lisant ce voyage intitulé "L'Enfer"
Je revis l'épouvante où l'homme agonisant
A vu ses deux poignets déchirés par le fer
Je n'ai pas oublié la terrible lecture
Qui m'emmenait plus loin que la peur d'exister
L'homme se disputait épluchure et ordure
En regardant le ciel briser la vérité
Non rien de convenu puisqu'on meurt aujourd'hui
Le temps a beau passer rien ne se renouvelle
Et l'image tenace où le jour et la nuit
Semblent redevenir un cri que l'on muselle
Non rien de convenu Ferrat peut témoigner
Quand je lis Bernadac tous les camps de la mort
Rejaillissent en moi comme un mouchoir mouillé
Plonge dans le poème un concert de remords
Je crache je vomis, les bombes déchiquettent...
En délivrant mon chant je brise l'utopie
Beaucoup ont cru enfin que mourait la tempête
Que l'amour reprendrait l'espoir sur l'Olympie
Mensonge que cela comme un ballon qui crève
Le parallèle est fait entre futur présent
Et terrifiant passé ou tu marches ou tu crèves
Quand reviennent ces mots"ils étaient vingt et cent"...
Je me suis éventré le cœur en revivant
Les chambres de la mort pour enfant femme et homme
Voyage de torture où le convoi répand
Sur les quatre saisons l'image d'un fantôme
Un dessin quelques mots j'ai mal dans notre temps
J'entends que l'on ferraille et j'entends qu'on mitraille
J'entends que l'on se noie en perdant le sextant
Les survivants n'ont droit qu'à un abri de paille
J'ai tant imaginé un arbre de bonheur
Qui offrirait pour tous d'ineffables douceurs
Mais je crois que la terre ingère l'injustice
Le cri dans le désert et cette paix factice
Perdu dans le combat perdu dans le grand nombre
L'espoir du jour d'après se perd dans la pénombre
Gérard Frétier 30/09/2024
Tableau "Le cri" d'Edvard Munch



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire