Jean-Luc Mélenchon, c’est reparti pour un tour
Et pendant ce temps-là… Jean-Luc Mélenchon prépare tranquillement sa candidature à la prochaine présidentielle. Oui, vous avez bien lu, pendant que la macronie et la droite s’entredéchirent, que le RN attend avec angoisse le verdict du procès des emplois fictifs dont Marine Le Pen est accusée, que le Parti socialiste renoue avec ses guerres intestines, le fondateur de LFI ne pense plus qu’à son prochain coup car ce sera le dernier et il ne veut pas le rater. Il a tout calculé et recalculé : s’il y avait une présidentielle anticipée (2027 est un peu trop loin pour lui), disons en 2025, il lui suffit juste d’être présent au deuxième tour. S’il se trouve face au RN, il est convaincu que le vote utile jouera à plein et en sa faveur. Et ce, quoi qu’en disent tous ceux qui annoncent une désertion des bureaux de vote par les électeurs de gauche après le peu de cas fait de leurs suffrages aux législatives.
Il faut reconnaître que l’insoumis a bien déblayé le terrain. Il a commencé par éloigner toutes celles et tous ceux qui pouvaient lui faire de l’ombre, à commencer par François Ruffin, le député de la Somme, qui menaçait de lui voler la vedette et de ringardiser l’ancien sénateur. Ruffin out et incertain sur ses envies et ses chances réelles, Mélenchon a pu respirer. Deuxième phase, l’institutionnalisation, en gros mettre fin à ce que certains avaient appelé «la bordélisation» de l’Assemblée nationale qui avait sacrément décrédibilisé le parti dans l’opinion. Entre Eric Coquerel à la tête de la commission des finances et Clémence Guetté à la vice-présidence du Palais-Bourbon, entre autres, LFI a fait en sorte de compter dans cette enceinte et essaie de la jouer plus calme, même si cela ne s’est guère senti lors du discours de politique générale de Michel Barnier, chassez le naturel… Mélenchon mise surtout sur le ras-le-bol général et l’envie de radicalité qui monte à gauche mais aussi à droite. Pas sûr qu’en ces temps incertains, son caractère imprévisible et incontrôlable parvienne à susciter l’adhésion. Il peut toujours en rêver.
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