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dimanche 20 octobre 2024

La Santé avec La lettre alternatif bien -être - La taille des choses....

 La Santé


Chers amis,

Enfant, je faisais de l’asthme. Très fort.

A tel point que j’ai passé toute ma dernière année de maternelle à Perpignan, chez ma tante, loin du reste de ma famille (nous vivions en Haute-Normandie), afin de me refaire une santé pulmonaire.

Pendant plusieurs années de ma petite enfance, ma tante m’a emmené à Font-Romeu, une station de ski des Pyrénées catalanes, pas très loin de Perpignan.

Mais je ne venais pas y faire du ski : Font-Romeu, située à haute altitude et faible latitude méridionale, avec son microclimat sec et ensoleillé, est réputée depuis les années 1970 pour la remarquable amélioration de la condition asthmatique des enfants atteints de troubles respiratoires qui y séjournent[1]

C’est ce qu’on appelle, aujourd’hui encore, la cure climatique.

J’ai des souvenirs – des images, des odeurs – très nets de ces séjours.

Avec ma tante, nous prenions le « train jaune » jusqu’à Font-Romeu.

Nous logions systématiquement à l’Ermitage, un vaste ensemble d’hébergements collectifs bâtis en belles pierres, formant une immense cour.

On y rentrait en passant sous de massives arcades, et à l’intérieur d’interminables couloirs desservaient les innombrables chambres.

Nous faisions de longues randonnées dans la neige, et au calvaire tout près de l’Ermitage.

Bien des années plus tard, je suis retourné à Font-Romeu.

J’ai pris le train jaune. Il m’a paru minuscule. Enfant, il me paraissait une machine fantastique. Mais c’est un petit train (ce qui est normal pour un train d’altitude).

Je suis retourné à l’Ermitage. Mon souvenir d’un bâtiment massif, presque écrasant, a laissé place à un charmant petit ensemble de bâtisses charmantes, trapues, donnant sur une modeste cour. 

J’ai marché dans la neige, j’ai fait le chemin du calvaire, tant de fois parcouru enfant. Mais ça n’était plus du tout une randonnée ! C’était une promenade.

Vous grandissez, les choses rétrécissent

Ce que je décris là, vous l’avez sans aucun doute vous-même éprouvé.

Pas à propos de Font-Romeu, je sais bien, mais d’endroits et d’objets que vous avez retrouvés, adulte, après les avoir côtoyés pour la dernière fois lorsque vous étiez enfant. 

Il suffit de quelques années pour que ce qui paraissait gigantesque à vos yeux d’enfant rétrécisse considérablement sous votre regard d’adulte.

C’en est parfois presque choquant. L’objet de vos souvenirs, si certain, si précis, est brutalement réduit à un ordinaire qui en altère la noblesse et l’importance. 

Lorsque vous êtes enfant, tout paraît gigantesque : les bâtiments, les arbres, même les gens.

Il s'agit en partie d'une question de proportion : un enfant, étant plus petit, voit les objets sous un angle différent, ce qui amplifie leur taille apparente.

Mais il y a aussi une part psychologique : enfant, votre esprit est encore neuf, curieux et peu ou pas habitué à voir les choses en perspective, et même à les comparer.

À mesure que vous vieillissez, votre esprit s’habitue au monde qui vous entoure.

Les objets qui semblaient immenses deviennent familiers, presque rétrécis, sans même que vous vous en aperceviez.

Il faut revenir sur des lieux que vous n’aviez pas arpentés depuis votre enfance pour que cette « réduction » vous saute aux yeux.

A mesure que votre expérience de la vie progresse, vous apprenez, littéralement, à relativiser. Si l’Ermitage de Font-Romeu m’a paru bien modeste en le revoyant adulte, c’est qu’entre-temps j’avais découvert, visité et même travaillé dans des lieux bien plus imposants. 

Cet effet de relativité peut aussi se produire pour des objets ou des endroits dont vous connaissiez des représentations avant de les découvrir en vrai : je me souviens de ma stupeur – j’exagère à peine – lorsqu’il y a deux ans et demi je contemplai pour la toute première fois le Sphinx à Gizeh, qui est bien plus petit que ce que les représentations, dans les films notamment, me laissaient croire !

Quand les objets se remettent à grandir 

Ce phénomène de « rétrécissement » est donc parfaitement normal.

Néanmoins, il existe des cas où la taille des objets qui vous entourent peut se remettre à grandir.

Le cas le plus connu est celui provoqué par la prise de substances psychédéliques, comme les champignons hallucinogènes, qui « tord » à la fois la forme, la taille et la distance des choses autour de vous.

Mais cela peut arriver sans prise de substances bizarres.

Il s’agit d’un phénomène connu sous le nom de syndrome d’Alice au pays des merveilles, identifié par le psychiatre John Todd en 1955.

Cette condition rare, souvent associée à des migraines, provoque des distorsions sensorielles où la perception des objets, du temps, voire du corps lui-même, est altérée.

Les personnes atteintes peuvent soudainement voir des objets se déformer : un stylo peut paraître aussi grand qu’un arbre, ou à l’inverse, une pièce entière peut sembler minuscule, comme si l’on se tenait dans une maison de poupées.

Lewis Carroll, l’auteur d’Alice au pays des merveilles, aurait lui-même souffert de ce syndrome, ce qui expliquerait certaines des descriptions hallucinantes dans son œuvre, où Alice change de taille à plusieurs reprises. 

Quand on souffre de ce syndrome, les perceptions des distances, des formes et des volumes deviennent floues, créant des impressions visuelles qui défient la logique.

Les objets peuvent paraître plus proches (pélopsie) ou plus lointains (téléopsie) qu'ils ne le sont réellement, ou encore plus grands (macropsie) ou bien plus petits (micropsie).

Cette condition est souvent liée à des changements neurologiques, comme des perturbations dans le lobe pariétal du cerveau, qui gère l'intégration des informations sensorielles et la perception spatiale.

Mais elle peut aussi être déclenchée par des infections virales comme le virus d’Epstein-Barr[2] (une variété d’herpès également susceptible de conduire à des maladies auto-immunes comme la mononucléose, le diabète de type 1 ou la sclérose en plaques) , des crises d'épilepsie, ou encore par un excès de stress et de fatigue, notamment dans des cas de stress post-traumatique.

Votre monde est-il condamné à se contracter ?

Que l’on souffre du syndrome d’Alice au pays des merveilles ou que l’on ressente simplement les variations naturelles de la perception liées à l’âge, il est important de se rappeler que la façon dont vous percevez le monde influence directement votre bien-être.

Une perception déformée, qu’elle soit provoquée par un trouble neurologique ou par le passage du temps, peut affecter la manière dont vous interagissez avec votre environnement, et par conséquent, votre santé mentale et physique.

Je prends un exemple simple, celui de l'anxiété : lorsque les objets paraissent menaçants ou que votre espace semble étriqué, cela peut entraîner des comportements d’évitement, de stress, voire de claustrophobie.

De plus, comme avec le syndrome d’Alice, les distorsions temporelles peuvent créer un sentiment d’urgence constant ou, au contraire, une impression de paralysie dans l’action.

Comprendre ces mécanismes vous aide à mieux adapter votre mode de vie, à vous reconnecter avec le monde extérieur, et à maintenir un équilibre mental.

Cette perception changeante de l’espace est également à l’origine de la seule phobie qui augmente avec l’âge, c’est-à-dire la peur du vide, également appelée acrophobie.

La dissonance des sens

Selon les études, 28 % de la population souffrirait à des degrés divers de la « peur du vide »[3].

Cette peur, qui se manifeste souvent lorsqu’on se trouve en hauteur, est intimement liée à une altération de la manière dont le cerveau interprète les distances et les profondeurs.

Face au vide, la perception spatiale peut devenir confuse : ce qui est loin semble proche, et la profondeur du gouffre se déforme dans votre esprit, vous donnant l'impression d'une chute imminente.

La peur du vide serait liée à la dépendance totale de certaines personnes à leur vision pour s’orienter dans l’espace[4].

La vision prendrait en quelque sorte une importance démesurée par rapport aux autres informations spatiales qui nous parviennent de l’ouïe, mais surtout du toucher (la sensation d’avoir les pieds fermement ancrés sur le sol), et de l’oreille interne (la sensation d’être en équilibre).

Il s’agit, autrement dit, d’une dissonance des sens, provoquée par un déséquilibre entre la vision et les autres sens, notamment celui de l’équilibre.

Pour simplifier, si vous êtes concerné et que vous vous trouvez en haut d’une tour :

-           Vos pieds et votre oreille interne vous disent « Tout va bien, le sol est ferme, tu es en équilibre ! » …

-            Vos yeux vous crient « Alerte ! Alerte ! Tu es trop haut, tu dois être en train de tomber et tu vas mourir ! » …

-           … et pour résoudre ce paradoxe, votre cerveau vous dit « Jusqu’ici tout va bien, mais crois plutôt tes yeux, tu pourrais sauter et mourir ! ».

Ce phénomène d’« intolérance visuelle » expliquerait notamment cette curieuse impression qu’ont certaines personnes d’être comme « attirées par le vide », comme si elles allaient s’y jeter !

La peur du vide peut alors entraîner des réactions physiques violentes : vertiges, sueurs froides, et parfois même une paralysie complète, face à ce que l’esprit interprète comme un danger imminent.

La question que vous vous posez maintenant est peut-être : est-il possible de « s’entraîner » à percevoir la juste taille et la juste distance des choses ?

Il n’y a pas que les choses qui rétrécissent : il y a aussi le regard

Un enfant qui découvre le monde expérimente chaque nouvelle situation avec une intensité émotionnelle accrue.

Cela stimule le développement du cerveau et favorise l’apprentissage.

Mais, en vieillissant, la répétition des situations et l’habitude créent parfois un phénomène d’ennui ou de surmenage.

Le cerveau, moins souvent surpris, peut s'enfermer dans une routine mentale qui, à terme, épuise l'énergie psychique et non seulement « réduit » la taille des objets… mais aussi le cerveau lui-même.

L’esprit est comme « enfermé » dans un environnement qui se rétrécit et se contracte.

Avec l’âge, la tendance à voir les choses sous un angle rétréci peut contribuer à l’anxiété et au stress, qui sont des facteurs favorisant l’apparition de maladies neurodégénératives comme Alzheimer. 

La pression d’un quotidien répétitif peut créer un sentiment d’étouffement, rendant les petites épreuves de la vie plus lourdes à porter. Les personnes âgées qui souffrent d’isolement social ou de monotonie quotidienne sont plus sujettes à la dépression et à d’autres troubles mentaux.

Car, en avançant en âge, ce ne sont pas seulement les choses qui rétrécissent : le regard lui-même rétrécit.

Et ce rétrécissement est précisément celui qui empêche de s’émerveiller de la beauté d’une rose – déjà vue – de s’émouvoir d’une rencontre – déjà vécue – de s’enthousiasmer pour un livre – déjà lu.

À mesure que les choses rétrécissent, le monde devient monotone, gris, apathique. Il n’a plus rien de surprenant. 

Il n’a plus de goût, ni de couleur.

La meilleure façon d’entraîner votre œil et votre cerveau : leur apporter du neuf 

Cependant, il existe des moyens de contrer cette réduction de perspective. Il suffit parfois de cultiver la nouveauté.

C’est pourquoi on encourage souvent les personnes âgées à maintenir des activités sociales, à découvrir de nouvelles choses, à voyager.

Les expériences nouvelles stimulent le cerveau, réactivent cette sensation d’émerveillement et aident à garder l’esprit jeune. 

Faire l’effort d’essayer – oui, ne serait-ce qu’essayer – d’apprendre une nouvelle langue, de vous rendre dans une ville inconnue, voire un pays inconnu, d’aller à la rencontre de nouvelles personnes étend de facto votre monde, votre expérience.

La vie est tellement vaste, riche, subtile, complexe, qu’un seul séjour terrestre ne suffit à en faire le tour. Il y a, il y aura, toujours un lieu à explorer, une conversation à nouer avec un inconnu, une recette de cuisine à expérimenter, un livre à ouvrir !

Faire ce pas-là vous fait percevoir le monde sous de nouvelles perspectives, quel que soit votre âge. C’est un moyen de maintenir une bonne santé physique et mentale, ne serait-ce que parce que c’est la condition pour faire fabriquer de nouveaux neurones[5].

Car, comme je le disais, avec l’âge, ce ne sont pas seulement les choses qui rétrécissent, c’est aussi le regard, et avec lui le cerveau.

Mais la condition première pour empêcher cette réduction, cette rétractation, est simple ; elle commence bien souvent en franchissant le pas de votre porte.

La taille des objets ne changera pas nécessairement. Mais c’est vous qui avez le pouvoir d’agrandir ou de rétrécir votre univers.

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Portez-vous bien,

Rodolphe

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