Vendredi 27 septembre 2024 – Esprit jeune
BONJOUR ! Xavier Niel n’est pas du genre à donner des leçons. Encore moins des leçons de vie ou de réussite. Intitulée avec dérision « comment devenir milliardaire », sa masterclass, à l’Olympia la semaine dernière, était l’occasion de faire la promotion de son livre, pas de délivrer des recettes de self-made-man.
Régal. J’avoue, j’ai lu non sans gourmandise Une sacrée envie de foutre le bordel, entretien – très – libre avec Jean-Louis Missika (Flammarion, 300 pages, 19,99 euros). Les lecteurs découvriront l’incroyable parcours de cet autodidacte devenu patron emblématique de Free. Mais que doivent retenir les abonnés de Génération X’O dans leur recherche d'épanouissement ?
Jeunesse. D’abord cet aveu, simple et central : « Je crois que la jeunesse d’esprit est essentielle ». Niel insiste : « Elle permet de créer des trucs incroyables... » Et il poursuit : « Avec l'âge, la société t’impose des limites, tu n’as plus l’optimisme ou le rapport au risque que tu as dans ta jeunesse. »
Optimisme. L’optimisme est l’autre clé de ce personnage hors norme. Ce mot, dit-il, le définit tout entier. Il l’associe souvent à la naïveté. Par exemple : « Je ne suis pas un génie. J’ai deux forces basées justement sur mon absence d’intelligence : la simplification des problèmes et la naïveté. » Ou encore : « J’ai fait toute ma carrière sur le pessimisme des autres. »
Jeu. Bien sûr, Xavier Niel exagère. Enormément. « Tout est un putain de jeu. Un jeu éternel auquel les gens jouent depuis le commencement du monde », lâche celui qui se ressource dans les catacombes. Il ajoute (malgré tout) : « Alors je joue, et quel que soit le jeu, je veux gagner. »
Echecs. Et quand il perd ? « J’oublie et je passe à autre chose. Parce que si tu te laisses décourager par tes échecs, ou si tu écoutes tous ceux qui te disent que c’est impossible, tu ne fais rien. » A 57 ans, Niel a gardé son esprit rebelle et indépendant des débuts. C’est sa force.
Entrepreneuriat. Une chose obsède l’enfant de Créteil : réparer l’ascenseur social. Il a choisi son créneau : pour lui, l'émancipation des assignés – pour reprendre une expression macronienne – passe par l’entrepreneuriat. « C’est une démarche, un état d’esprit. T’as pas besoin de monter une boîte pour être entrepreneur. Tu lances une asso, un projet, un compte sur les réseaux avec une vraie ligne éditoriale ? T’es un entrepreneur. »
Action. C’est d’ailleurs pour ça qu’il a créé Station F, le plus grand incubateur au monde – « J’en avais marre d’entendre que la France n'était pas un pays d’entrepreneurs ». Et l'école 42 – « Je ne crois pas au diplôme, je crois au savoir-faire ». Et Kyutai, un laboratoire en intelligence artificielle...
Liberté. Au fond, le Maverick devenu quasi-notable est un homme libre. Et il y est parvenu en... perdant sa liberté. Dans son cas, ce fut un passage en prison (pour proxénétisme à l'époque du Minitel rose). Il y a eu un avant et un après. Compter ses soutiens, faire la liste de ses envies (foutre le bordel, donc), jouer – avec les lignes jaunes – et gagner.
Abonne-toi ! Lisez l’article de Carole Papazian de cette semaine, au titre à la Audiard : Arrêtons de ne compter que sur les jeunes pousses, appuyons-nous aussi sur les vieilles branches... Cet esprit de jeunesse, il a franchement un goût X’O. Eh, Xavier, abonne-toi !
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Bonne lecture !
Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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