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samedi 25 novembre 2023

La Cimade :25 Novembre - journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femme....Mme A., devenue sans-papiers pour avoir fui les violences conjugales

 


La Cimade
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Chère amie, cher ami,

 

En cette journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, c’est un véritable cri du cœur que nous voudrions partager avec vous : celui de la situation des nombreuses  femmes migrantes comme Mme A., victime de violences, et qui ne sont pas protégées, ni même écoutées ou encore crues. 

 

Alors que les femmes représentent en France plus de la moitié des personnes migrantes, elles sont pourtant les grandes absentes des discours politiques sur l’immigration et complètement invisibilisées dans le projet de loi asile et immigration actuellement en débat. Ce texte va aggraver la situation de celles qui subissent déjà une double discrimination, en tant que femmes et en tant qu’étrangères.

 

Mme A. a fait les frais de cette double violence que nous dénonçons aujourd’hui.

Mme A. avait un titre de séjour en tant que conjointe de Français, mais, victime de son mari violent, elle a fui le domicile conjugal pour se protéger.

 

Elle savait que son titre de séjour devait être renouvelé 6 mois plus tard, a priori sans difficultés car sa plainte et son certificat médical prouveraient qu’elle avait quitté le domicile en raison des violences subies.

 

Mais, avant qu’elle ne commence ces démarches, l’auteur des violences a écrit à la préfecture pour que son titre de séjour lui soit retiré.

 

La Préfecture a alors écrit à Mme A., au domicile conjugal où elle ne vivait évidemment plus, pour l’informer qu’elle allait lui retirer son titre de séjour en tant que conjointe, car elle ne vivait plus avec son mari. 

 

Mme A. n’aura jamais connaissance de ce courrier, auquel elle aurait pu répondre en faisant valoir son droit à renouveler son titre de séjour en tant que victime de violences conjugales.

 

L’OQTF* sera notifiée au domicile conjugal, que Mme A avait quitté, ce dont la préfecture était au courant puisqu’elle lui avait écrit pour lui retirer son titre de séjour, pour cette raison. Mme A. est devenue sans-papiers, alors même que la préfecture savait que les courriers qu’elle lui adressait ne lui parviendraient jamais. 

 

*Obligation de quitter le territoire Français

Comme Mme A., un grand nombre de femmes se retrouvent ainsi face à de terribles dilemmes :

■  Pour celles qui ont obtenu un titre de séjour suite à leur mariage, elles devront, pour le renouveler, justifier des violences subies et prouver que la rupture de la vie commune est due aux violences conjugales.
 

  Pour celles qui ont été exploitées dans leur travail ou sexuellement, seule une coopération avec la police leur permet de rester sur le territoire.
 

■  Pour celles qui fuient les persécutions liées à leur genre (excision, mariage forcé, viol…), il faudra raconter encore et encore les atrocités subies.

Quel que soit leur choix : si elles ne parviennent pas à convaincre les autorités, ce sera l’obligation de quitter le territoire, avec tout ce qui s’ensuit, pour elles et leur famille !

Avant d’être considérées comme victimes, ces femmes qui subissent des violences sont considérées comme étrangères : cette double violence doit cesser !

 

Pour soutenir ces femmes, témoigner des réalités vécues, et les aider à porter toujours plus haut leurs revendications, nous devons rester mobilisé·e·s, à leurs côtés, toutes et tous ensemble.

Vous permettez à nos équipes d’apporter une écoute ainsi qu’un soutien administratif et juridique à trois personnes migrantes ou réfugiées. 

Pour chacune de ces femmes, mais également pour leurs enfants et notre société toute entière, nous réclamons la mise en œuvre d’une véritable politique de lutte contre les violences faites aux femmes, dans le profond respect de chacune d’elle, quel que soit son statut administratif, son origine ou sa nationalité.

 

Nous savons pouvoir compter sur votre don pour amplifier nos actions. Pour chacune d’elles et pour l’ensemble des personnes migrantes ou exilées que nous accompagnons, un grand merci. 

Les équipes de La Cimade

À l’occasion de la journée mondiale de la générosité, faites un don pour exprimer votre solidarité avec les personnes migrantes ou exilées.

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