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samedi 10 décembre 2022

« L’intelligence défend la paix. L’intelligence a horreur de la guerre »....la lettre de Patrick le Hyaric - samedi 10 décembre 2022

 



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La Lettre du 10 décembre 2022
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Bonjour à chacune et chacun,
 
 
« L’intelligence défend la paix. L’intelligence a horreur de la guerre »
Paul Vaillant-Couturier, Ancien rédacteur en chef de l’Humanité, député communiste.
 
 
Au cours des conférences-débats auxquelles je participe se manifeste un grand intérêt pour les enjeux de ce monde en convulsion. Cette semaine, j’ai particulièrement été heureux de participer à une rencontre avec une quarantaine d’amis et camarades à Choisy-le-Roi ou j’ai pu retrouver avec plaisir Hélène Luc qui longtemps a été présidente du Groupe communiste au Sénat, Annick Davisse et bien d’autres camarades aux engagements chevillés au corps pour le bien commun, animé par l’ami Antoine Guerrero dont les réflexions au service de la pensée communiste sont importantes.
 
Puis je me suis retrouvé le lendemain, vendredi soir avec une centaine de participants à un riche débat dans la ville des Ulis en Essonne présidé par mon ami Amadou Dème membre du Conseil national du parti communiste et formidable militant, où étaient présent plusieurs partis de gauche, la municipalité, des associations et le mouvement pour la paix dont la représentante Déa Rety a exposé les conclusions de son récent congrès.
 
Les discussions, les interventions sont toujours riches, documentées dans un climat fraternel avec le souci de trouver des chemins pour la Paix, pour les sécurités humaines, pour porter la culture de paix. Évidemment, les raisons, les causes, les origines de la guerre déclenchée par M. Poutine contre l’Ukraine et ses ondes de choc sur la planète entière, les drames et les souffrances qu’elle provoque d’abord en Ukraine et au-delà avec les hausses de prix et les famines sont au cœur des discussions. Mais on n’y oublie jamais la multitude de guerres qui se déploient sur la planète, dont des guerres intra-étatiques. Est aussi en débat la censure organisée dans les médias occidentaux avec une seule catégorie d’opinions et d’appréciations, alors que le monde comme les causes de cette guerre est complexe comme le jeu des acteurs en présence : les forces sous commandement de l’OTAN, le Kremlin, les autorités ukrainiennes et nord-américaines dans le cadre d’un capitalisme dont les noms des grandes firmes internationales sont synonymes de profiteuse de guerre.
 
Les grands médias étouffent toute pensée complexe en jouant sur des informations à sens uniques jouant sur les peurs, les angoisses, les replis sur soi et le nationalisme. Rien de tel pour faire progresser les extrêmes droites lorsque les citoyens se voient sans perspectives et entourés de dangers.
 
La question posée aux mouvements progressistes et de paix est bien celle d’aider au développement d’actions pour obtenir un cessez-le-feu, des discussions et des négociations à partir des différents : non-élargissement de l’OTAN, respect des accords de Minsk, respect de la souveraineté territoriale et politique de l’Ukraine, conférence pour une architecture solide de sécurité européenne. L’organisation de ces débats y participe.
 
 
Ce sont eux qui le disent !

Thierry de Montbrial qui dirige des instituts de tendance libérale, notamment « World Policy Conférence » loin d’être anti-américain, loin d’être proche, hier, de l’Union soviétique et aujourd’hui de la Russie met en garde sur certaines appréciations de l’évolution du monde.
 
Dans un entretien au journal économique (et patronal) Les Échos, vendredi 9 décembre il dit ceci : « les divergences d’intérêts entre la Russie et le monde occidental sur l’Ukraine auraient pu se résoudre autrement. Les accords de Minsk ont rendu le problème insoluble. Et, les Occidentaux ont rejeté l’idée d’une conférence sur la sécurité et la coopération en Europe… Aujourd’hui, je crains pour l’avenir de l’Union européenne elle-même » un peu plus loin il dit ceci : « Les États-Unis ont réagi stratégiquement à la guerre en Ukraine en nous alignant derrière eux. C’est ainsi que je comprends l’idée de plus en plus explicite de transformer l’Alliance atlantique en une alliance anti-démocratures en tout genre... »

Il avait à peu près dit les mêmes choses dimanche dernier au Journal du Dimanche. Venant de là, et publié dans ces journaux est la manifestation des inquiétudes des forces du capitalisme en Europe…
 
 
Retraites : la tentative du coup de force

Le pouvoir tente un coup de force pour faire adopter le principe du départ à la retraite à 65 ans. C’est l’exact contraire de l’humanisme et du progrès humain. Évidemment, il va tenter de maquiller ce recul social en parsemant cette contre-réforme de grains de sucre sur la pénibilité alors que c’est ce même pouvoir qui a détruit le système des critères de pénibilité ou raconter qu’il veut améliorer les petites retraites alors que la loi (qu’il n’applique pas, le permet déjà).
 
Voici que de diner en diner au palais présidentiel les soutiers du président font preuve de zèle pour plaire sans doute à sa majesté dans un élan de surenchère régressive. Ils sont pressés et ne veulent pas de vote. Ainsi le projet serait présenté début janvier au conseil des ministres et intégré dans un additif au projet de loi rectificatif de financement de la Sécurité sociale déféré au Parlement courant janvier avec le projet d’utiliser une nouvelle fois le fameux article 49.3.
 
La majorité de droite au Sénat ayant déjà voté le recul de l’âge de départ en retraite, il y a quelques semaines, le pouvoir macroniste cherche à obtenir l’approbation d’une partie des députés de la droite de l’Assemblée nationale. Dans les deux cas, il s’agit d’un coup de force contre les travailleurs et les assurés sociaux. Il convient donc d’appeler à soutenir l’unité syndicale en cours pour empêcher ce nouveau recul de société. En début de semaine, le Secrétaire général du Parti communiste a réclamé un débat public approfondi sur cet enjeu capital. Il a demandé que ce débat se conclue par un référendum. C’est le moyen de proposer aux citoyens, aux salariés dans leur ensemble d’être maître de leur destin. Mieux, comme je le développe plus bas, il faut que la Sécurité sociale redevienne la propriété démocratique des travailleurs comme l’avait conçu le ministre communiste Ambroise Croizat. Ce débat dépend de chacune et chacun de nous avec la pétition pour le référendum qui permet de discuter autour de nous même en cette fin d’année, car le temps presse désormais. En même temps, il nous faut aider les mobilisations partout, contribuer aux journées nationales d’actions décidées dans l’unité par tous les syndicats. Cette unité est décisive pour créer une dynamique positive contre la régression sociale et pour un nouveau projet progressiste de Sécurité sociale et des retraites.

Je reviens ici sur les fondements de notre protection sociale à défendre et à élargir encore. La semaine prochaine, je m’attarderais sur la possibilité d’une réforme progressiste en faveur des travailleurs et des retraités.
 
 
L'aventure Aragon
 
Quarante ans après la disparition de Louis Aragon, survenue le 24 décembre 1982, sa vie et son œuvre incroyablement riches continuent de fasciner toutes les générations.
 
Ce nouveau hors-série de l’Humanité explore toutes les facettes d’un homme complexe, tout à la fois l’un des plus grands écrivains français, un militant et un dirigeant politique qui a pris part à tous les combats de son siècle, des deux guerres mondiales au communisme auquel il est resté fidèle jusqu’au bout malgré les épreuves et les désillusions. Au fil des cent pages, on découvrira des écrits inédits ou peu connus d’Aragon : son tout premier poème, sa lettre à un ami de jeunesse, mais aussi les corrections, pour la première fois dévoilées, qu’il apporte à sa biographie écrite par Pierre Daix.
 
Dans ce hors-série, le 20e siècle reprend vie au travers de la passion d’Aragon pour les courants artistiques les plus neufs comme pour les dernières avancées scientifiques, ainsi que son engouement pour les mobilisations de la jeunesse dont il est resté proche toute son existence. Du surréalisme avec André Breton jusqu’au cinéma de la Nouvelle vague et Mai 68, de sa proximité avec Matisse et Picasso à la longue vie commune avec Elsa Triolet dans le havre de paix du moulin de Saint-Arnoult, de la mort frôlée dans les tranchées de 14-18 à son action de chef de réseau dans la Résistance, de son adhésion au PCF à ses combats pour la liberté des artistes inquiétés en Union soviétique…
 
Toute l’aventure Aragon est retracée dans ce hors-série.
 
Format 20x26 - 100 pages richement illustrées.
 
 
Contrer le coup de force, déployer
Une bataille offensive pour les retraites

Conscients de la difficulté de faire accepter leur projet de recul de l’âge légal de départ à la retraite, le président de la République et la Première ministre montent au front en utilisant une multitude d’approximations et d’enfumages. D’abord, ils comptent avancer à l’abri des regards, à la veille des fêtes de fin d’année, en lançant le débat dès la semaine prochaine à l’Assemblée nationale, tandis que le Sénat débattra de la nouvelle loi « immigration » de M. Darmanin. Inutile de chercher bien longtemps les buts réels de la manœuvre !

S’y ajoute l’opération politicienne de consensus entre le macronisme et la droite sénatoriale sur les deux sujets.

La terrible régression sociale, que constitue le recul de l’âge ouvrant droit à la retraite, s’inscrit dans le cadre d’une guerre sociale généralisée contre l’ensemble des travailleurs, durement touchés par l’inflation, avec les coups de poignard contre le droit du travail, les contre-réformes de l’assurance chômage ou la pression contre les services publics essentiels.

Dans un entretien à nos confrères du Parisien paru dimanche dernier, le président de la République mélange les ingrédients dans son shaker capitaliste pour raconter qu’un tel recul est pour le bien de tous et au nom du travail.

Lisons son texte : « nous dépensons de l’argent pour développer nos grands services publics, intérieur, justice, école, santé. Et tout cela, j’ai pris l’engagement de ne pas le financer par des impôts, que je veux au contraire baisser. Tout comme je ne le financerai pas davantage par de la dette…. Donc il faut le financer par plus de création de richesse et la richesse est créée par le travail. C’est tout le sens de la priorité accordée au travail que ce soit à travers la réforme des retraites, de l’assurance chômage, des lycées professionnels, du service public, de l’emploi… Nous avons un potentiel considérable de richesse par notre travail. »

Sous couvert d’un hommage au travail humain qui seul crée la richesse d’une société, le Président, en fait, ne vise qu’à accroître l’exploitation de celles et ceux qui l’accomplissent et subissent durement les conséquences, dans leur vie quotidienne, du régime capitaliste qui vampirise notre société.

E. Macron ne cherche pas à rendre le travail moins épuisant, mieux rémunéré, mieux reconnu et valorisé. Non, il veut en allonger la durée, peser à la baisse sur les salaires par le biais de la contre-réforme de l’assurance chômage et le projet d’octroi de titre de séjours temporaires aux étrangers sans véritable perspective de régularisation.

Bref, s’il reconnaît que le travail est seul créateur des richesses c’est pour mieux en réserver le bénéfice au seul capital à travers les profits, les dividendes des actionnaires, c’est-à-dire à celles et ceux qui vivent du travail des autres sans trimer eux-mêmes.

Or, améliorer la situation et la vie de celles et ceux qui vivent de leur travail est bien l’un des enjeux du nouveau financement de la protection sociale. Mieux vivre, c’est mieux financer la protection sociale, c’est contribuer au développement humain et de la nation.
Il s’agit pour cet objectif, de l’amélioration des salaires, de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes, de l’emploi pour toutes et tous et d’une participation plus importante des puissances d’argent au financement des biens communs. C’est au bout du compte une meilleure efficacité économique.

Ce sont les choix actuels qui sont inefficaces socialement, économiquement et écologiquement. Alertons, autour de nous, dans nos familles, sur les lieux de travail, dans les quartiers et villages, des divisions instillées par le pouvoir et les médias, qui font mine de prendre le parti des plus modestes.

Ainsi, affirmer que cette contre-réforme des retraites vise à permettre de financer une pension minimum à 1.100 € pour une carrière complète est une escroquerie pure et simple. Déjà l’article 4 de la loi de 2003 sur les retraites fixait pour 2008 une pension minimale à 85% du SMIC, ce qui équivaut à 1.130 € en 2022. Qu’attend donc le pouvoir pour faire appliquer une loi déjà votée il y a 14 ans ?

De même le pouvoir s’insurge, pour les déconsidérer, les « régimes spéciaux » qu’il présente comme des privilèges inacceptables à abattre, des survivances devenues anachroniques à abandonner.

La réalité est bien différente ! Il s’agit en vérité pour certaines professions de droits et de statuts conquis de haute lutte par la CGT en particulier, après le Front populaire de 1936 et à la Libération du pays, grâce à l’action de ministres communistes comme Maurice Thorez, Ambroise Croizat et Marcel Paul.

À qui voudra-t-on faire croire que des statuts protecteurs du travail sont des privilèges scandaleux et injustes. La vraie justice serait plutôt de les étendre à tous les salariés pour les mettre ainsi à l’abri des aléas du « marché du travail », qui rendent la vie précaire, et garantir un droit au salaire et à la qualification personnelle prolongés pendant la retraite.

Ces statuts concernent les salariés de la fonction publique, les cheminots, les travailleurs de la RATP, les électriciens et gaziers. Ambroise Croizat avait également étendu à tous les salariés du privé le droit à une pension qui soit la continuation de leur salaire. Plus tard ces protections statutaires seront élargies aux personnels hospitaliers et soignants, à la recherche publique, à la fonction publique territoriale grâce au ministre communiste Anicet Le Pors.

Cela concerne aujourd’hui, plus de 17 millions de travailleuses et travailleurs.

On comprend bien qu’une visée de réel progrès considérait ce chiffre comme un formidable point de départ pour élargir de tels droits à tous les salariés. À l’inverse, le pouvoir veut raboter tout ce qui a trait à la sécurité de vie. Il oppose les salariés les uns aux autres pour tirer vers le bas la situation de tous et de chacun, selon la cynique devise préférée du grand patronat : « diviser pour régner ».

Évidemment, et dans la lignée de son histoire, la visée communiste va dans le sens opposé : partir du mieux-être conquis par des secteurs du monde du travail, pour l’accorder à tous.

Autre écran de fumée répandu par le président de la République : faire des économies sur les retraites pour financer d’autres investissements. En clair, il veut prélever des ressources jusqu’alors consacrées aux séniors pour les transférer ailleurs.

Or, nous parlons de deux choses distinctes. L’investissement public est financé par l’État avec la collecte des impôts. La protection sociale est financée par des cotisations sociales à partir du travail. Le tour de passe-passe consiste à mélanger les deux budgets, en vue d’étatiser la protection sociale, et de continuer de baisser les impôts sur le capital tout en privatisant les services publics. En somme, prendre sur « les premiers de corvées » pour donner davantage aux « premiers de cordée » !

Le principe établi par Ambroise Croizat, à la Libération, n’est pas de lier le niveau de la pension perçue lors de la retraite à l’ampleur de la cotisation versée durant la période d’activité, mais de répondre aux besoins de sécurité de la vie de tous, quel que soit le montant de ses revenus quand il était au travail. Le projet d’Ambroise Croizat vise à assurer aux travailleurs et à leur famille, de la façon la plus complète, la sécurité du lendemain. Il a considéré que le temps de retraite n’était pas la fin du travail, mais la fin du travail contraint et soumis. Il a voulu que l’on continue de considérer le retraité comme un travailleur ayant droit à la continuité de son salaire jusqu’à la fin de vie, même s’il est, en tant que retraité, hors de l’emploi et libéré de la contrainte de devoir se vendre sur le « marché » du travail.

Autrement dit, la dignité de travailleur ne se perd pas lorsqu’on parvient à un certain âge, exactement comme la dignité de citoyen.

Dès lors que la fiscalité du capital est sans cesse abaissée, le gouvernement cherche à s’accaparer des parts du budget de la sécurité sociale, et cela alors même que ses recettes sont amputées par des exonérations de cotisations sociales pour les employeurs et que les revenus financiers exorbitants ne sont pas inclus dans le financement de la protection sociale.

Derrière ces calculs comptables, et cette obsession présidentielle de prolonger le temps de travail et de reculer l’âge légal du départ en retraite, on perçoit sans mal un choix décisif de société.

Sécuriser le travail ou le capital ? Sécuriser la vie du travailleur ou augmenter le capital de son exploiteur ? Se plier à la « dé-civilisation capitaliste » ou amplifier les conquis sociaux de la Libération que notre peuple continue d’apprécier à juste titre ?
Le combat engagé est donc, pleinement et entièrement, social et politique. Il ne consiste pas à défendre le statu quo, mais à être offensif dans l’action pour de nouveaux conquis sociaux mettant en cause le capitalisme.

Je reviendrai la semaine prochaine sur la possibilité d’une autre réforme au service du travail et de l’intérêt général.
 
 
La Terre « le magazine du vivant »

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Vidéo du 1er forum de la revue La Terre 
 
« Agriculture et alimentation, enjeux et urgences du moment », un forum riche d’idées et d’actions.
 
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Avec mes amicales salutations, je vous souhaite une bonne semaine et une bonne fin d’année.
 
Patrick Le Hyaric
 
 
 
 
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