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samedi 31 décembre 2022

La lettre de Patrick Le Hyaric du 30.12.2022

 

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La Lettre du 30 décembre 2022
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Bonjour à chacune et chacun,
 
À l’aube de l’année nouvelle qui s’annonce, j’adresse à chacune et chacun d’entre vous mes vœux de bonne année et de réussite pour vous et tous vos proches.

Nous savons que nos vœux de Paix, de justice, de fraternité ne peuvent devenir réalité que par nos communs combats. Les urgences sont nombreuses. Leur apporter des solutions implique une nouvelle cohérence politique qui fasse des êtres humains, des animaux, du climat et de la biodiversité et du désarmement des priorités. Elles ne trouveront pas de solution sans action populaire, sans participation des citoyens, sans que les travailleurs ne se rendent maitres de leur destin, de celui de nos sociétés et du monde. Ils doivent gagner leur liberté, la démocratie et la souveraineté sur l’organisation du travail, sur la production et la distribution et sur l’affectation des richesses dont ils sont les seuls producteurs. Il ne faudrait pas cesser de montrer que ce sont les « premiers de corvée » et non « les premiers de cordée » où qu’ils habitent en ville ou en campagne qui font la richesse du pays et du monde. Les intérêts de classe des premiers s’opposent frontalement à ceux des seconds. Ensemble il leur faudra résister à la déferlante de propagande visant à reculer l’âge de départ en retraite ( Lire ici mes 2 textes sur les retraites ).
 
Ces indispensables combats sont la condition pour faire reculer l’extrême droite et l’empêcher de parvenir au pouvoir. Ce devrait être une priorité communiste. Rien ne devrait nous conduire à baisser la garde ou à sous-estimer l’immense danger. On nous dit que l’extrême droite s’est « institutionnalisée » ; qu’elle aurait réussi à se dé-diabolisée. Quelle trouvaille ! Il en a été toujours ainsi avant que les fascismes accèdent au pouvoir. Ne perdons pas de vue, qu’une victoire du clan Le Pen-Zemmour se ferait dans un contexte international ou cette extrême droite et des droites populistes autoritaires conduisent ou siègent dans des gouvernements en de multiples endroits du monde. Le dernier en date étant celui d’Israël avec les redoutables conséquences dont on peut s’attendre pour le peuple israélien et pour les Palestiniens. C’est un choix des puissances d’argent qui y voient un recours en une période où les partis politiques qui pourtant selon notre constitution « concourent à l’expression du suffrage « ont été malmenés, discrédités, torpillés.
 
C’est la lutte politique et idéologique qui permettra d’élaborer dans le débat des alternatives au pouvoir, à l’extrême droite et au système. C’est possible. Il faut sans doute que dans les milieux d’affaires on s’inquiète pour que leur journal Les Échos  fasse un titre dans son édition du 29 décembre avertissant je cite « Macron doit se méfier : il ne manque qu’une étincelle ». De même, vient le moment de faire la clarté sur les hausses incessantes de prix qui étouffent les familles populaires ainsi que les hausses des taux d’emprunt bancaire. Nos urgences sont forcément le combat pour faire cesser cette ignoble et injustifiable guerre de la Russie de Poutine contre le peuple ukrainien. Elle donne prétexte à un dangereux développement de la course aux armements, à un renforcement tout aussi dangereux de l’OTAN, et à un retour du capital nord-américain en Europe et ailleurs.
 
Nous aurons à manifester encore plus notre soutien aux familles ukrainiennes sous les tirs de missiles incessants de l’armée russe, privées d’eau et d’électricité en de nombreux endroits. Ce faisant nous n’oublions pas notre devoir de solidarité avec tous les exilés, tous les peuples en souffrance du fait de nombreuses autres guerres et des misères que cultive le capitalisme financiarisé et mondialisé. Nous n’oublions pas notre devoir de solidarité active avec les femmes iraniennes, les femmes afghanes, les enfants surexploités pour que l’on vende ici des téléphones portables ou des ballons de foot, solidarité avec le peuple palestinien ainsi qu’avec le valeureux peuple kurde.

Paix, justice, fraternité, liberté, émancipation des travailleurs du monde entier, bifurcation écologique et sociale sont nos vœux les plus chers. Le sens de nos combats. À l’image de Jean Jaurès nous portons des changements immédiats, des conquis à défendre et des conquêtes émancipatrices non comme disait –il « des palliatifs aux misères présentes, mais comme des germes de communisme semés en terres capitalistes. »
 
 
La biodiversité pour la survie de notre humanité commune

Pendant que les écrans de télévision attiraient les yeux de milliards d’habitants de notre planète exclusivement vers la Coupe du monde de football, se déroulait dans l’indifférence, sans publicité, un événement d’une considérable importance à Montréal : la 15e conférence de la convention sur la biodiversité biologique dite COP15. Cet enjeu, bien trop négligé, a pourtant à voir avec la qualité de l’oxygène que nous respirons grâce à la photosynthèse des plantes, avec l’eau que nous buvons, la production de notre nourriture, une partie grâce au minutieux travail de pollinisation des abeilles, l’autre grâce à l’activité incessante des vers de terre qui améliorent les sols, la séquestration du carbone dans le bois, les océans, les sols et sous-sol, la régulation du climat. Des enjeux essentiels pour la vie donc !

Le rapport préparatoire à cette conférence n’a pas caché les problématiques : 75 % des milieux terrestres et 66% des milieux marins sont, selon ce document très documenté, « sévèrement altéré » par les activités humaines.

Un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction dans les prochaines décennies alors que durant les cinquante dernières années les effectifs de 20 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont diminué d’un tiers. La vitesse actuelle de réduction des espèces est telle, que l’on parle d’une sixième extinction massive, comparable à celle qui avait entraîné la disparition des dinosaures, il y a… 66 millions d’années.

En cause ? L’artificialisation des sols, les pollutions et dégradation des milieux naturels ; la surexploitation des ressources naturelles renouvelables, la pêche industrielle, la chimisation et l’industrialisation de la production agricole, les dérèglements climatiques, la destruction d’animaux sauvages.

La trop grande indifférence humaine envers la biodiversité fait naître un double risque : l’extinction des espèces animales et végétales et la prolifération de nouveaux virus comme ceux responsables du Covid, d’Ebola ou de la grippe aviaire.

La conférence de Montréal se devait donc de prendre en urgence des dispositions de protection et d’amélioration de la biodiversité. Ella a émis avec insistance un certain nombre d’orientations indispensables, positives pour les États qui voudront bien les mettre en œuvre : la protection de 30% des aires marines, côtières, terrestres et d’eaux douces et la restauration « d’au moins 30% » des aires dégradées d’ici 2030 ; la réduction de l’utilisation de produits néfastes à l’environnement, la réorientation des aides à l’agriculture afin de favoriser la biodiversité, une aide bien modeste pour les pays du Sud afin de financer les projets dédiés au vivant.

Cet accord est donc bienvenu. Il convient une nouvelle fois de noter qu’il n’y a pas de solution à la protection et l’amélioration de la biodiversité sans discussion et décisions dans un cadre mondial, loin de toutes tentations souverainistes. En clair : l’oiseau migrateur sentinelle de la biodiversité ne connaît pas de frontières. Il ne servirait à rien de le protéger dans un pays, s’il ne l’était pas ailleurs, là où il migre et se reproduit une partie de l’année. C’est donc un nouveau type de coopérations internationales, loin des principes de concurrence ou de l’esprit des traités de libre-échange qui est à l’ordre du jour pour assurer la sécurité humaine et celle de l’environnement.

Le raisonnement est le même à propos de l’eau, de l’air ou des insectes.

La protection, l’amélioration, la restauration de la nature nous obligent à considérer d’abord sa haute « valeur d’usage », son statut de bien commun nécessitant de lui laisser ses capacités de reproduction à l’opposé de son exploitation renforcée ou une utilisation conduisant à l’affaiblir ou à la détruire.

On ne peut donc apporter de solutions convenables à ces défis en continuant de considérer la nature comme une variable d’ajustement de l’économie marchande capitaliste. Or, tel est le point faible de la conférence de Montréal. Il n’est encadré d’aucun calendrier précis, ni d’aucune contrainte à la demande des États et des grandes sociétés transnationales.

Ainsi des objectifs généraux, positifs, peuvent n’être que des mots dès lors qu’ils n’ont pas ou peu d’implications concrètes. Il en est d’ailleurs de même de notre charte nationale pour l’environnement qui prescrit de « concilier la protection et la mise en valeur de l’environnement avec le développement économique et le progrès social ».

En réalité, c’est toujours le primat des impératifs économiques de rentabilité capitaliste sur les enjeux écologiques. L’intérêt des grandes multinationales de la chimie est de vendre des pesticides et des insecticides, celui des chaînes de supermarché est de développer la pêche industrielle. La pression sur les prix agricoles à la production a éliminé les petits paysans et favorisé une agriculture industrielle. La destruction de la forêt amazonienne est pour une large part le résultat des traités de libre-échange et de la mise en concurrence des paysanneries du monde entier.

Tous les États et l’Union européenne devraient à la suite de cette conférence délibérer et inscrire dans tous leurs textes un principe de non-régression écologique et social. À défaut, le texte de la conférence sera interprété pour obtenir le statu quo, alors qu’il y a urgence. Ainsi, si dans son esprit le texte demande en apparence la réduction des pesticides, les mots qui l’accompagnent sont plus vagues : « réduire le risque des pesticides et des produits hautement dangereux de 50% » ne veut pas dire réduire de moitié l’utilisation de ces produits chimiques destructeurs des insectes, des sols tout en étant néfaste pour la santé.

De même l’avancée que constitue la protection d’un tiers des aires terrestres, marines, côtières ne comporte aucune déclinaison pour aucun pays. Enfin il convient de lier plus et mieux, bouleversements climatiques, menaces sur la biodiversité, progrès social et appropriations sociales et citoyennes de grandes entreprises afin de pouvoir piloter la transformation écologique et sociale des modes de production et de distribution.

Elle ne sera possible que par une maîtrise citoyenne de la production par les travailleurs eux-mêmes. De même une nouvelle politique agricole et alimentaire ne se fera que si les paysans-travailleurs en lien avec les consommateurs en sont les maîtres. Autant de conditions pour « démarchandiser » la nature et de réussir l’indispensable bifurcation écologique et sociale. Les modifications climatiques sont facteurs de perte de biodiversité. En retour, protéger et restaurer la biodiversité est une solution pour contrer le réchauffement, car elle est un atout pour réduire l’émission de gaz à effet de serre.

Déjà une multitude d’associations, d’organisations d’intérêt public – dont il conviendrait de se rapprocher – militent en ce sens quand ils agissent pour les circuits courts, la défense de la pêche raisonnée et durable, la protection des zones humides essentielles à la préservation de la biodiversité, une gestion collective des forêts comme puit de carbone, contre l’artificialisation des sols, pour augmenter les moyens affectés à la recherche, pour la réorientation des aides publiques à l’agriculture vers des pratiques agro-écologiques.

Des modifications législatives et constitutionnelles vont aussi être indispensables pour faire valoir un principe de non-régression écologique et pour un contrôle des impacts sur la biodiversité de tout acte gouvernemental ou législatif. La survie de l’humanité est liée à celle des espèces végétales et animales trop négligées. Puissent les conclusions de cette conférence mondiale sur la biodiversité faire prendre conscience de la situation de notre commun monde et de ses biens communs dont la préservation est antinomique avec la loi de l’argent et appelle à s’engager sur les voies du post-capitalisme.
 
 
Notre solidarité avec nos amis Kurdes

Le gouvernement d’Ankara ne supporte pas les manifestations ni sur son sol, ni à Paris. C’est pour le faire savoir sèchement que le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France pour protester contre les manifestations des Kurdes à Paris et à Rennes à la suite de l’assassinat de trois militants. Pourtant les autorités françaises sont plutôt douces avec M. Erdogan. Elles ont refusé de saisir le parquet antiterroriste pour un crime dont le déroulement comporte de nombreuses coïncidences troublantes. Les mêmes refusent toujours de déclassifier les archives de l’attentat qui s’est déroulé il y a dix ans en ces mêmes lieux ôtant la vie à trois militantes kurdes.

Coïncidence troublante en effet ! On nous a expliqué qu’il venait de Saint-Denis à pied alors que plusieurs témoins l’ont vu sortir d’un véhicule devant le centre culturel kurde rue d’Enghien. Et, comme par hasard il est déposé là au moment où devait commencer une réunion des femmes kurdes préparatoire à la manifestation annuelle exigeant que toute la lumière soit faite, dont la levée du « secret défense » sur le triple assassinat de Fidan Dogan, Sakine Cansiz, Leyla Soylemez membre du parti des travailleurs du Kurdistan.

Comment se fait-il que ce criminel ait été remis en liberté quelques jours auparavant alors qu’il était condamné plusieurs fois ? Sa dernière condamnation l’était pour l’attaque contre un campement de migrants. Bizarrement celle-ci a été qualifiée de « violences avec armes » au lieu de « tentative d’homicide » qui ne lui aurait pas permis d’être libéré après une période de détention provisoire.

Il serait utile aussi que l’on nous dise avec qui il était détenu et qui fréquentait-il ? Autrement dit qui a pu armer son bras criminel ?

Dernière question ! Si un tel crime avait été perpétré par un ressortissant d’origine marocaine, ou syrienne le parquet anti-terroriste n’aurait ’il pas été saisi ? Poser la question c’est évidemment y répondre.

On veut une nouvelle fois minimiser les faits en caractérisant cet attentat d’acte raciste. Il l’est certes, mais bien plus il est la conséquence d’un double phénomène parallèle : la montée des extrêmes droites et d’une droite préconisant la chasse aux « étrangers » aux « exilés » et l’utilisation par le pouvoir turc de milices liée à leur service de renseignements qui répondent du nom de « loups gris ». Un mouvement ultra nationaliste turc d’extrême droite. Celui est fort bien équipé pour traquer partout dans le monde les démocrates turcs et les opposants à M. Erdogan. Et, c’est le PKK qui est déclaré organisation terroriste. Voici bien la preuve d’un monde à l’envers. Alors que les Kurdes ont été les fers de lance du combat contre Daech, comment l’Union européenne peut-elle rester si silencieuse et si ingrate ? L’Union européenne doit protection aux citoyens et aux familles kurdes.

Loin des manigances des pouvoirs, continuons de manifester notre solidarité avec nos amis kurdes. Les services français et européens doivent cesser toute coopération avec les services secrets turcs dès lors qu’il s’agit de poursuivre des opposants, les lieux de rencontre et de culture kurde doivent être protégés ; le secret défense doit être levé sur l’attentat de 2013, la décision de la Cour européenne de justice demandant de sortir le parti des travailleurs du Kurdistan de la liste des organisations terroristes doit être appliquée. Protection et solidarité avec nos amis kurdes. La marche du 7 janvier partant de la gare du Nord à 11h est importante.
 
 
Changement climatique. L'agriculture en première ligne

Sécheresse, tempête, méga-feu, épizootie, appauvrissement des sols et de la biodiversité... L'agriculture subit de plein fouet les conséquences des bouleversements climatiques.

Pour y faire face, elle doit s'adapter et engager une transition agro-écologique. Ainsi, elle peut constituer aussi un puissant rempart pour freiner le réchauffement climatique. Lire dans le n°9 de La Terre, les contributions de Thierry Pouch, Marc Dufumier, Laure Verdeau, Patrick Veysset et Arnaud Daguin.

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Je vous souhaite une bonne année 2023 de succès, de joie et de satisfaction personnelle.

Amicalement,
Patrick Le Hyaric
 
 
 
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