Y aurait-il un lien entre la sensation de froid et le bien-être psychique ? Cette question me taraude depuis quelques jours, plus précisément depuis que j’ai ressorti ce que j’appelle ma « doudoune de travail ». Elle est bleue marine, en forme de cape, et dotée d’une capuche fourrée. Et surtout, elle est bien chaude. Longtemps, je ne l’ai portée au journal que les jours de grand froid, lorsque le thermomètre passait en dessous de zéro, et parce que le vieil immeuble où la rédaction de « l’Obs » était installée, en plein cœur de Paris, était une véritable passoire thermique. Depuis l’été 2020, le journal a déménagé dans un bâtiment flambant neuf de l’autre côté de la Seine. Plus de courant d’air, plus de fenêtre qui ferme mal ou de chaudière qui, immanquablement, refuse de se mettre en route au début de l’hiver... Non, tout ça, c’est fini. Pourtant, sobriété énergétique oblige, j’ai plus froid que jamais dans nos locaux dernier cri, même lorsque la température extérieure tourne autour de 10 degrés. Et je ne suis pas la seule. L’autre jour, un collègue écrivait un papier tout engoncé dans sa doudoune. Une autre lançait à la cantonade : « A quand une distribution de plaids ? » Une troisième travaillait avec un bonnet sur la tête. A la longue, il m’a semblé que mon moral en prenait un (petit) coup... lorsque je suis tombée sur une étude publiée par la revue britannique « Social Science and Medicine » portant justement sur ce phénomène. Menée auprès de 40 000 ménages, elle a montré que les personnes qui évoluent dans un environnement froid présenteraient 2 à 3 fois plus de risques de développer une détresse mentale grave, selon qu’elles ont ou pas un antécédent de troubles mentaux. En cause notamment, la disparition des avantages psychosociaux du foyer, soit la perte de la notion de cocon et de la sensation réconfortante d’être bien au chaud chez soi quand dehors il fait froid. A l’heure du réchauffement climatique, nous allons tous prendre le pli de porter un pull à col roulé supplémentaire. Mais n’oublions pas pour autant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) elle-même recommande de ne pas descendre à moins de 18 degrés en intérieur. Par Elodie Lepage |
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